Jardiner en montagne
Le sol : contraintes et aménagements
Le sol a des caractéristiques bien particulières, en montagne. Tout d'abord, il faut composer avec le relief. La pente est omniprésente. Pour faire un potager, cela suppose, généralement, de créer des « terrasses », c'est-à-dire des retenues, planes, de terre. La terre est maintenue par divers moyens : murets de soutènement, planches de coffrage, plessis...
Conseil : installez plusieurs paliers de taille réduite plutôt qu'une grande terrasse. Cela sera plus facile à réaliser et, également, plus solide.
>> Lire : Jardiner en terrasses
Une autre solution, qui permet de s'affranchir de la pente, est de réaliser un potager en carré.
Cette solution peut également s'appliquer aux jardins d'ornement. Mais pour s'éviter du travail, il est tout à fait possible de cultiver des plantes alpines et des vivaces couvre-sol, adaptées à ce type de relief.
Après le relief, la qualité de la terre est à prendre en compte : les sols sont parfois peu profonds, pauvres et à tendance acide. Lors de la mise en place des terrasses ou des carrés, il est possible de remédier à cela en effectuant des apports de bonne terre. Notons que, si cela est important pour le potager, le jardin d'ornement peut s'accommoder de plantes moins exigeantes et adaptées aux terrains montagnards. Si vous optez pour cette solution, n'effectuez pas d'apports d'azote. Pour entretenir le sol, ajoutez juste, de temps en temps, du compost. Modifier la structure du sol les affaiblirait.
>> Lire : Jardin en pente
Les aléas climatiques
Pour le jardinier de montagne, il n'y a que deux saisons : la bonne et la mauvaise. La bonne saison débute à la fin du mois de mai et finit au début du mois d'octobre. Les gelées peuvent être précoces, il ne faut donc pas perdre de temps. Dans le potager, optez pour des variétés hâtives : le cycle végétatif est plus rapide que les autres et les légumes arrivent à maturité en peu de temps. Et pour prolonger la saison de culture, utilisez des châssis et installez une serre. Ce type d'investissement prend, ici, tout son sens. Les voiles de forçage et d'hivernage sont également à avoir, notamment pour protéger les plantes les moins rustiques, les plus jeunes et celles qui viennent d'être repiquées.
En montagne, être à la bonne saison ne signifie pas forcément que les températures soient très hautes. De même, les écarts entre les températures diurnes et nocturnes peuvent être importants. Pour garder les pieds des plantes au chaud, vous pouvez installer un paillis... de pierres. Ces dernières accumulent la chaleur de la journée et la restituent durant la nuit.
Les effets du froid sont souvent accentués par les vents et l'humidité (ruissellement, brouillards et nuages stagnants). Pour cela, protégez les plantes les plus fragiles par des haies ou plantez-les à l'abri d'un mur et assurez-vous d'avoir un sol bien drainant.
Quant à la neige, certes elle empêche tout travail au jardin, mais elle forme une couverture contre le gel, bien appréciée des bulbes en terre (oignons, échalotes, mais aussi tulipes...). Bonus : elle est riche en azote. Son assimilation par les plantes doit être rapide. La neige de printemps bénéficiera donc aux premières cultures de la saison.
Au potager
Betterave, blette (bette ou poirée), cardon, carotte, chou brocoli ou de Bruxelles, chou pommé, chou-rave, courge, épinard, fève, haricot vert (saison des semis raccourcie), haricots à écosser, laitue, mâche, navet, oignon, poireau (d'automne et d'hiver), pois (ceux à rames sont plus résistants au froid), pomme de terre, radis... le potager de montagne n'est pas vide si vous choisissez les variétés les plus rustiques ! N'hésitez donc pas sur les semis de printemps et d'automne (lire : Radis : les meilleures variétés pour l'automne et l'hiver) dont les températures minimales de germination oscillent entre 7 et 12°C. Idem pour les semis d'été pour récoltes d'automne de légumes rustiques, comme la chicorée et la scarole.
En ce qui concerne les cultures gourmandes en chaleur (concombre, courge, courgette, tomate, poivron...), un versant bien ensoleillé peut les accueillir, même si la récolte des tomates et des poivrons sera raccourcie. Pour gagner du temps, achetez des plants en jardinerie.
Et si vous voulez faire vos semis, la serre s'impose !
Quant aux plantations des espèces rustiques, pas de problèmes particuliers pour le groseillier, fraisier (lire : Fraisiers : les meilleures variétés), échalote, oignons (rustiques)...
>> Lire :
Au jardin d'ornement
Le choix des plantes cultivées est suffisamment large pour que chacun puisse trouver son bonheur : bergenia, centaurée des montagnes, crocus, delphinium, épilobe, iris, lis, narcisse, orpin, primevère (et pas forcément des primevères classiques : il en existe des primevères originales), tulipe... mais également les fleurs qui poussent spontanément dans ces milieux, comme les campanules, colchiques, jonquilles sauvages, lupins, nivéoles de printemps...
Côté arbustes fleuris adaptés à la montagne, le choix est également varié : aubépine, bruyère, hydrangea arbustif, rosier rugueux, rhododendron, spirée, viorne, ...
L'acclimatation
Il est parfois possible d'acclimater des plantes vivaces de plaine à la vie montagnarde : les 3 premières années qui suivent la plantation, il faut les protéger du froid pour qu'elles puissent s'enraciner correctement et prendre des forces. Afin qu'elles s'adaptent à leur nouveau milieu, il faut qu'elles se développent dans les mêmes conditions que les plantes de montagne. Mais elles seront surement moins hautes, ou moins fleuries.
>> Lire aussi :
» Pour plus de renseignements sur les cultures de légumes en altitude, lire « Le guide du potager bio en montagne » de R. Bacher et Y. Perrin édité chez Terre Vivante
Crédit photos : federicofoto (Fotolia.com) / Antoni Sureda / X.G.
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