Pourquoi et comment accueillir des plantes sauvages dans le jardin ?
Les plantes sauvages : des plantes bio-indicatrices
Les plantes sauvages ne se développent à un endroit que si les conditions leur sont favorables. Elles nous donnent donc des informations sur la qualité et la nature du sol, son évolution et ses dysfonctionnements actuels ou à venir. Aussi, pour ceux qui sont attentifs, il est possible d'identifier les besoins de votre sol et de réagir en conséquence, par des amendements, des apports de matière organique ou autres.
Lire : Diagnostic des sols par les plantes sauvages
Des plantes pour l'accueil des auxiliaires
Parmi les plantes sauvages intéressantes pour le jardinier, il y a, bien évidemment :
- Les plantes mellifères et nectarifères (lierre, myosotis des bois, primevères, scabieuses... ) qui offrent pollen et nectar aux abeilles, papillons, syrphes et autres pollinisateurs notamment lorsque les fleurs des plantes cultivées ne sont pas encore épanouies (lire aussi : 10 fleurs qui attirent les insectes pollinisateurs) ;
- Les plantes qui offrent leurs graines (pissenlits, orties, trèfles, cerfeuils sauvages, carottes sauvages, chénopodes, fétuques, graminées...), à l'appétit des oiseaux granivores, comme la linotte, le pinson, le verdier, le gros-bec ou le moineau, ou bien encore les plantes qui offrent leurs feuillages aux chenilles (carottes sauvages, menthe pouillot...).
Mais l'intérêt des plantes sauvages ne se limite pas à nourrir les pollinisateurs et les oiseaux. Beaucoup d'entre elles servent d'abris et de lieu de reproduction à la faune du sol, aux insectes (qui servent à leur tour de garde-manger aux oiseaux) et aux petits animaux. Comptez sur des plantes couvre-sol, comme l'absinthe blanche, l’achillée millefeuille, le bugle rampant, le lierre ou les plantes à grandes tiges (cardère, grande berce, ronce...). Ces plantes sont à laisser telles quelles ou à récolter pour la confection des hôtels à insectes.
Plantes pour protéger et nourrir la terre du jardin
Les plantes sauvages vivaces comme l'alysson blanc ou le bugle rampant offrent une couverture végétale durant l'hiver qui protège le sol du lessivage et de l'érosion. D'autres ont des systèmes racinaires puissants ou ramifiés qui décompactent les sols (bouillon blanc, orlaya à grandes fleurs). D'autres encore jouent le rôle d'engrais vert (lotier corniculé - à ne pas confondre avec le lotier exotique), mélilot ou autres sauvageonnes de la famille des Fabacées) ou produisent une biomasse importante (bourrache, consoude) utile, lorsqu'elle se décompose, à la régénération de l'humus.
Plantes pour protéger et nourrir les cultures
Utilisées sous forme de purins, de macérations ou de décoctions, certaines plantes sauvages peuvent être utilisées comme insecticides naturels, fongicides et fertilisants. Les plantes les plus couramment utilisées sont l'ortie, la consoude, la prêle et la tanaisie, mais vous pouvez également compter sur la fougère, la menthe ou la lavande.
Pour réduire l'espace à entretenir
Un petit coin de jardin laissé en jachère ou semé de plantes sauvages (lire : Le jardin sauvage) ne demande quasiment pas d'entretien. Les espaces semés sont à arroser et à surveiller les premiers temps afin de limiter la progression des herbes indésirables. Par la suite, une fauche par an suffit (mais rien ne vous empêche d'intervenir un peu plus, pour nettoyer). Le cas des plantes messicoles est un peu particulier puisque leurs graines tombées à terre ne germent que si la terre est de nouveau remuée.
Conseil : afin de laisser des refuges aux auxiliaires durant l'hiver, ne fauchez pas la totalité de vos espaces dédiés aux plantes sauvages, comme il est d'usage de le faire en été ou en septembre ; optez plutôt pour un nettoyage de printemps.
Plantes sauvages pour le plaisir des yeux et des papilles
Les sauvageonnes sont aussi de belles plantes à fleurs, et d'une grande diversité. Violettes odorantes, ancolies, buglosses, juliennes des Dames ou même cardères peuvent intégrer massifs de fleurs ou bordures sans rougir, ou même le potager, d'autant plus que certaines se laissent déguster ou cuisiner. Même l'ortie peut être consommée (en pesto par exemple).
>> Lire : Plantes sauvages comestibles
Comment accueillir les plantes sauvages dans votre jardin?
Les plantes sauvages se sèment facilement ; le plus sûrement en caissettes ou godets, sous abris, et le plus simplement, sur place, à la volée, dans des espaces libres du jardin, comme vous le feriez pour une prairie fleurie. Le plus « difficile » est de trouver des graines à semer. À défaut d'en trouver dans le commerce, vous pouvez toujours aller prélever, avec modération, quelques graines dans la nature, lorsque celles-ci arrivent à maturité et les semer le plus rapidement possible. Si vous avez l'oeil exercé, profitez également des semis spontanés que vous protégerez de la tondeuse ou que vous déplacerez dans un endroit adéquat.
Pour vous aider à trouver les plantes sauvages adaptées à votre jardin : Des fleurs sauvages dans mon jardin ! Les choisir, les cultiver, les associer / B. Lapouge-Déjean & Serge Lapouge, Éditions Terre Vivante.
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Christopher 15/08/2023, à 45000
Super article qui nous informe sur les usages et les avantages des plantes sauvages. il y a aussi des inconvénients comme le risque de se faire envahir. cependant avec une connaissance de ces plantes il est plus facile de s'adapter . 3 sites permettent d'acquérir une approche pour manger et cuisiner des recettes délicieuses François Couplan un expert français Plante sauvage comestible une femme qui donne des recettes élaborées le blog des plantes sauvages qui donne une utilisation au quotidien et en randonneé
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