La lutte biologique
La lutte biologique : s'aider des auxiliaires contre les parasites
L'objectif de la lutte biologique n'est pas d'éradiquer totalement les ravageurs, mais plutôt de réguler leurs populations de manière à les maintenir en-dessous d'un seuil acceptable (dans l'idée : laisser une petite chenille par-ci par-là n'empêche pas une belle récolte). Pour simplifier, en matière de lutte biologique, les ennemis de nos ennemis sont nos amis : tous les organismes qui s'attaquent aux ravageurs nous sont utiles !
La lutte biologique, on en parle depuis quelques décennies, et le sujet n'a pas fini d'être d'actualité, avec la prochaine interdiction des pesticides chimiques dans les jardins. Les agronomes et les scientifiques ont commencé à s'y intéresser au XVIIIe, mais après la 2nde guerre mondiale, l'essor de la lutte chimique l'a mise entre parenthèses. Aujourd'hui, avec le regain d'intérêt que connaissent les solutions alternatives, la lutte biologique revient au coeur des recherches agronomiques.
Prédateurs, parasites, pathogènes : les auxiliaires
La lutte biologique contre les ravageurs fait intervenir des organismes auxiliaires (notamment des insectes, mais pas seulement) qui sont de 3 types :
- Prédateurs : ce sont ceux (larves, adultes ou les deux) qui se nourrissent des ravageurs. Dans cette catégorie, on trouve des insectes, des nématodes, des vertébrés...
- Parasitoïdes : ces animaux -des insectes, par exemple les ichneumons, de petites guêpes- pondent leurs oeufs dans les oeufs des ravageurs ou dans leurs larves, ce qui entraîne la mort de celles-ci.
- Pathogènes : ce sont des virus, des bactéries (par exemple le fameux Bacillus thuringiensis), ou encore des champignons qui contaminent les ravageurs.
Ces auxiliaires peuvent être naturellement présents dans l'environnement (lutte biologique de conservation) : dans ce cas, on a tout intérêt à favoriser leur présence et à ne pas appliquer de traitement qui détruisent tout, ravageurs et auxiliaires.
>> Lire : Aménager son jardin pour attirer la faune utile
On peut aussi accroître les populations d'auxiliaires autochtones en les introduisant dans les cultures, ou même introduire artificiellement de nouvelles espèces d'origine exotique, avec quelques risques cependant (exemple de la coccinelle asiatique).
Les principaux auxiliaires de lutte biologique au jardin
- Coccinelles : larves et adultes dévorent les pucerons (lLire : Où acheter des coccinelles ?)
- Syrphes : les larves sont également prédatrices des pucerons
- Chrysope : les larves de larves de chrysopes se nourrissent de pucerons, cochenilles, acariens, aleurodes, oeufs de papillon, thrips...
- Perce-oreille : l'adulte mange les pucerons et d'autres insectes, ainsi que les acariens
- Araignées : elles sont des prédateurs pour de nombreux insectes
- Carabes : les adultes mettent à leur menu limaces, escargots, insectes et diverses larves
- Staphylins : adultes et larves se nourrissent de nombreux insectes et de limaces
- Libellules : elles sont prédatrices de différents insectes, notamment chenilles et papillons (elles sont attirées par les pièces d'eau)
- Bombyle : cet insecte qui ressemble à une mouche mange les pucerons
- Guêpes : prédateurs ou parasites de nombreux insectes
- Hérisson : il consomme araignées, escargots, larves d'insectes (lire : Que mange le hérisson ?)...
- Oiseaux : ceux qui sont insectivores se nourrissent des adultes volants et des larves parasitant les plantes (chenilles par exemple)
- Lézards : ils mangent de nombreux insectes
- Crapauds et grenouilles : ils se nourrissent, entre autres, de limaces (lire : Elever des têtards de grenouille)
- Chauve-souris : grande prédatrice d'insectes volants nocturnes.
>> Lire aussi : Larves utiles au jardin
Les autres visages de la lutte biologique
Contre les ravageurs, d'autres techniques s'apparentent à la lutte biologique : la lutte autocide, qui consiste à lâcher des mâles stériles afin d'enrayer une attaque, l'utilisation de phéromones sexuelles pour piéger les mâles ou les désorienter, ou encore l'utilisation de plantes compagnes pour repousser certains ravageurs.
Il existe aussi deux autres types de lutte biologique : la lutte biologique contre les maladies des plantes, qui fait intervenir des agents pathogènes antagonistes (appelés biopesticides), et la lutte biologique contre les mauvaises herbes, qui fait appel à des herbivores, des agents pathogènes, et des prédateurs de graines.
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Abdoulaye traoré 17/11/2017, à Daloa
Je voudrais savoir si rependre le pétrole dans une eau stagnante est une lutte biologique
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