Un potager en permaculture
Un fil rouge : les principes de la permaculture
Le potager permacole s'envisage selon les principes de la permaculture : le respect et la préservation de la vie du sol, l'utilisation et la valorisation des ressources en place, la culture de la diversité (variétés de légumes, fruits, herbes aromatiques, médicinales, fleurs mellifères...), la non production de déchets ou leur transformation en ressources, l'optimisation de l'espace, la rationalisation des dépenses d'énergie, la valorisation de toutes les fonctions potentielles de chaque élément du système permacole, etc. Tous invitent à se rapprocher, le plus possible, d'un écosystème naturel et constituent le fil rouge à suivre tout au long de la mise en place et de la gestion d'un potager en permaculture.
L'observation et l'analyse de l'environnement
L'observation apporte la compréhension, et la compréhension permet la valorisation optimale. Pour démarrer votre potager permacole dans les meilleures conditions possibles, il est nécessaire, en préalable, de bien observer votre terrain et tout ce qui l'anime : l'ensoleillement et le parcours des ombres au fil de la journée et des saisons, la présence de points d'eau et la circulation des eaux de ruissellement, la nature des sols, les expositions ventées et les endroits abrités, le climat et les microclimats, la végétation spontanée, la présence d'arbres et arbustes...
Tous ces éléments contribueront à :
- Positionner le potager (une meilleure exposition, la proximité de l'eau pour les arrosages...) ;
- Identifier les ressources extérieures à valoriser (des plantes vivaces et des arbustes spontanés utiles pour le paillage, des orties pour la confection de purin, des ronces pour accueillir les auxiliaires et récolter les mûres...) ou à déplacer pour réduire les déplacements inutiles ;
- Sélectionner les plantes potagères à cultiver (les mieux adaptées à votre terroir seront plus aptes à se développer et à se protéger seules).
Conseil : pour une bonne visibilité, dessinez le plan de votre futur potager en positionnant les ressources extérieures dont vous aurez besoin avec les accès qui vous y conduiront. En permaculture, cela s'appelle le design.
Le choix d'un modèle de culture adapté
Si, par un grand effet de mode, le modèle de culture qui s'est imposé dans les potagers en permaculture est la butte, il ne doit pas s'imposer à vous comme une évidence ; très avantageux sur sols secs et pauvres, ou sur sols humides, il l'est moins sur un sol fertile et équilibré (la plupart de nos jardins ont des sols fertiles). La construction de buttes demande un très gros travail qui consomme beaucoup de temps et d'énergie et qui va bouleverser, dans tous les cas, un système déjà en place. Avant de vous lancer dans un important chantier, pesez bien le pour et le contre.
D’ailleurs, de nombreux potagers en permaculture combinent au moins deux formules : les buttes (qui ont un intérêt esthétique indéniable) et les planches de cultures non surélevées, mais sur lesquelles sont pratiqués le non retournement du sol, les associations de plantes et la couverture permanente du sol.
À noter : il existe plusieurs types de buttes utilisés en permaculture. On retrouve également les « trous de serrure », les spirales d'aromatiques, les lasagnes ou même les terrasses.
Un sol bien portant
Le sol est la clé de voûte du potager. En permaculture, plusieurs éléments participent au maintien de son équilibre et à sa fertilisation :
- Le non retournement du sol et l'utilisation d'outils de décompactage légers (économes en énergie) comme la grelinette ou le croc ;
- La couverture permanente (culture et/ou paillis) ;
- La transformation des déchets verts en fertilisants, que ce soient les déchets de culture, de taille, de cuisine ou d'élevage via le compostage (de surface ou non), le paillage ou l'utilisation des fumiers ;
- Des cultures ou des élevages fertilisants : les engrais verts et la lombriculture.
Plantez serré
La nature est économe et n'aime pas le vide. Le modèle permacole s'en inspire en préconisant de cultiver la surface la plus petite possible, mais de façon optimisée, en plantant serré. Cela est possible si :
- On plante en quinconce ;
- On favorise la diversité des cultures (pour limiter l'impact des ravageurs et des maladies, ainsi que l'épuisement du sol) ;
- On pratique les associations de plantes (hautes/basses, racines profondes/en surface), si le sol est suffisamment fertile ;
- On a recours à des supports verticaux (tuteurs, arbres...) pour cultiver en hauteur les plantes grimpantes ou coureuses.
En plantant serré, la végétation offre une bonne couverture protectrice au sol (qui limite son dessèchement et le développement des mauvaises herbes) et crée une ambiance fraiche propice au développement des légumes. Cette manière de cultiver et de gérer l'espace permet de réduire les surfaces à arroser et à entretenir : un gain d'énergie, d'eau et de temps indéniable.
Le stockage de l'eau
Difficile de se passer complètement des arrosages, même pour un potager en permaculture, économe en eau grâce aux techniques de cultures mises en place (paillis, cultures serrées, choix des plantes peu consommatrices...). La collecte de l'eau de pluie et/ou de ruissellement est incontournable. Citernes branchées sur les chenaux, baissières... plusieurs solutions existent pour ne pas perdre l'eau que nous fournit la nature. La création d'une mare est également une option intéressante, sans compter qu'elle permet de mettre en place un écosystème riche en biodiversité.
La planification
La planification est une étape importante en permaculture. Pour la mise en place d'un potager, non seulement elle concernera les tâches au fil des saisons (semis, repiquages, plantation, broyage, semis des engrais verts...) afin d'organiser au mieux vos journées, mais également la succession des plantes potagères pour atteindre une occupation optimale du potager toute l'année.
Ne pas oublier : généralement, le potager en permaculture est lui-même intégré dans un système permacole plus grand, relié aux autres éléments de votre espace de vie que sont la maison, l'enclos des animaux, le verger, la prairie, les haies nourricières...
Il ne vous reste plus qu'à planter, en donnant la part belle aux semences reproductibles et aux légumes perpétuels !
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