La ronce, un trésor pour la biodiversité
Les ronces : qui sont-elles ?
Il existe plusieurs centaines d'espèces de ronces répandues en France et dans le monde. On les rencontre le long des chemins, dans les haies, au bord des champs, en lisière des bois... où elles étendent leurs tiges souvent épineuses pour former des buissons inextricables.
Parmi ces arbrisseaux sarmenteux et vivaces de la famille des Rosacées, certains d'entre vous connaissent peut-être la ronce bleue (Rubus caesius) aux tiges et aux fruits bleuâtres et pruineux, ou bien la robuste ronce à feuilles d'orme (Rubus ulmifolius), voire la toute discrète ronce des rochers (Rubus saxatilis) et ses petits fruits rouges. Mais la plus familière reste, bien entendu, la ronce commune, ou ronce des bois (Rubus fruticosus). Mais là aussi, la ronce aime la diversité, puisque plus de 40 espèces seraient englobées sous cette nomination. On la reconnaît toutefois à ses longues tiges anguleuses, arquées et épineuses qui se marcotent dès qu'une extrémité touche le sol, à ses feuilles équipées d'aiguillons et à ses fruits sucrés, noir bleuté et cireux lorsqu'ils arrivent à maturité : les mûres.
Les avantages de la ronce pour la faune
Très envahissante, on tolère la ronce dans la nature, en bordure des chemins ou des forêts, parce qu'elle nous gratifie de ses délicieuses mûres durant l'été. Mais pas question de lui laisser le champ libre dans le jardin. Pourtant, elle est une aubaine pour la faune locale et les auxiliaires du jardin qui l'utilisent pour manger, nicher et se protéger.
Dans les haies, au bord des chemins, au milieux des friches...
- Le hérisson et le lapin de garenne y trouvent refuge et y nichent, de même que le muscardin, le blaireau ou le renard qui, en plus, se nourrissent des mûres.
- Lièvres bruns, chevreuils et autres cervidés mangent les feuilles ou jeunes pousses (ce qui limite leur développement envahissant) ;
- Le sanglier s'y cache des hommes, et la couleuvre des rapaces et autres prédateurs volants.
… jusqu'au fond du jardin
- Les abeilles, les bourdons, de nombreux papillons, la cétoine grise... viennent s'alimenter du pollen et/ou du nectar des fleurs de ronce ainsi que du miellat produit par les feuilles.
- Les chenilles de plus de 50 espèces de lépidoptères (papillons) se nourrissent des feuilles (le Bombyx de la ronce, la Petite violette, le Nacré de la ronce,...) ;
- Les araignées y tissent leurs toiles ;
- De nombreux oiseaux viennent nicher et trouver refuge dans le réseau épineux des tiges, puis manger les mûres en été : la pie-grièche écorcheur, le troglodyte mignon, l'accenteur mouchet, le merle, les fauvettes...
- Une foule d'hyménoptères (osmie...) ou de diptères (syrphe...) installent leur famille dans les tiges desséchées... ce qui attire également leurs prédateurs (oiseaux...) ;
- Limaces et microrganismes du sol profitent d'une litière à décomposer, en permanence alimentée par les feuilles caduques, les tiges mortes et les déjections des animaux en transit.
Les avantages de la ronce pour la flore
La ronce est une plante pionnière, prélude au développement de la forêt. Sa vocation est d'occuper les terrains en friche jusqu'au développement des arbres dont elle favorise et protège le développement :
- Par une amélioration de l'humus et de la structure du sol (plus léger) grâce aux déjections de la faune qu'elle abrite, à la chute des feuilles et à la décomposition des bois tiges mortes, mais également grâce à l'action des vigoureuses racines de ses sarments et de ses tiges marcottées, elle favorise la germination des graines d'arbustes et d'arbres ;
- Avec ses tiges épineuses entrelacées, elle protège les jeunes arbres des frottements et de l’appétit des cervidés et autres herbivores. Chêne, aubépine, prunelier, lierre grimpant… dans la nature, la ronce amène avec elle le développement d'une flore diversifiée.
Les ronces cultivées sont-elles aussi bénéfiques ?
Les ronces cultivées pour leurs mûres sont généralement taillées : les tiges ayant fructifié sont rabattues au ras du sol et seulement 5 ou 6 branches de l'année sont conservées pour la fructification de l'année suivante. Si les fleurs peuvent servir à nourrir quelques pollinisateurs, vos ronces ne pourront malheureusement pas servir de refuge aux animaux. Quant à la part de mûres laissée aux oiseaux, elle dépendra de votre générosité.
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Kenavo breizh 26/12/2020, à
Bonjour, Dans mon coin en Bretagne, des personnes d'un certain âge récolte les jeunes pousses de ronces pour faire de la soupe.
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