Les 10 commandements du jardinier à l’écoute de la nature
1. Connaître son Jardin
Bien connaître son environnement est indispensable pour prendre un bon départ. Voyons comment respecter au mieux l’équilibre écologique entre le sol, la faune et la flore.
L'importance du climat
Il est primordial d’adapter vos choix de plantes et de cultures à votre environnement. Un jardin au Nord de la France n’a pas les mêmes caractéristiques qu’un jardin au Sud de la France. Le climat diffère (doux, rude, froid, chaud, venteux, humide ou encore sec); il est bien plus facile, logique et naturel d’adapter ses choix à l’environnement que l’inverse ! Bien souvent oubliée, l’altitude est une contrainte qu'il faut prendre en compte.
Connaître son sol
Heureusement, on peut agir sur plusieurs facteurs : c'est le cas du sol. Certaines plantes sont très sensibles et ne supportent pas les terres trop acides, ou au contraire trop basiques. Cette caractéristique peut être mesurée avec un testeur de pH du sol. Selon le résultat, vous devrez apporter le complément utile à votre sol: de la chaux s’il est trop acide et du sable ou de la tourbe, s’il est trop alcalin. Privilégiez une chaux vitale utilisable en agriculture biologique (chaux éteinte à base de carbonate de calcium) afin de ne pas brûler la vie microbienne dans le sol.
À noter qu’un sol trop pauvre en humus ne permettra pas le bon développement des plantes. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez utiliser un régénérateur de sol (humus concentré) qui améliorera la structure du sol.
>> Lire aussi : Enrichir la terre du jardin
A bonne exposition
Enfin, une plante ne se développe pas correctement sans une exposition adaptée à ses besoins. Malgré un bon sol et de apports nutritifs adaptés, le développement des végétaux restera décevant si l'exposition donnée n’est pas convenable. Renseignez-vous lors de l'achat, et ne plantez pas n’importe où, en ne prenant en compte que des critères esthétiques !
2. Respecter le rythme de la Nature
Tout vient à point à qui sait attendre... Le secret d’un jardin harmonieux et en bonne santé, c’est de s’y prendre au bon moment et au bon endroit. En effet, que ce soit pour les semis, les plantations ou la fertilisation, chaque plante a son calendrier, qu'il s'agit de respecter. Il faudra parfois anticiper vos envies, et déterminer par exemple dès l’automne ce que vous souhaitez pour le printemps, l’été ou l’automne de l'année suivante. Un jardinier heureux est un jardinier patient !
3. Entretenir naturellement son jardin
Côté entretien, il faut commencer par se poser les bonnes questions, puis adopter les bons réflexes.
Comment choisir le bon engrais pour vos plantes ?
C’est simple : il faut identifier les besoins de vos plantes et savoir comment les nourrir. Les caractéristiques des engrais sont notées au moyen de 3 lettres « magiques » : N-P-K.
- « N » pour l’azote qui favorise la croissance,
- « P » pour le phosphore qui développe le système racinaire de vos plantations,
- « K » pour le potassium utile à la fructification et/ou la floraison de vos végétaux.
Pourquoi choisir des engrais organiques et utilisable en Agriculture Biologique?
Avec les engrais organiques nous respectons le cycle biologique des plantes. Choisissez des engrais organiques avec mycorhizes (champignons) qui renforcent le système racinaire de vos plantes et les rendent plus résistantes aux attaques extérieures. Le "plus" : la structure de votre sol sera améliorée, pour une fertilisation de longue durée. Les enfants et les animaux domestiques peuvent retourner au jardin aussitôt après le traitement.
>> Lire : Pourquoi choisir des graines bio ?
4. Prévenir sans insecticide
Généralement, c'est sans surprise : les nuisibles reviennent d’une saison sur l’autre. Alors prenez les devants et anticipez sans insecticide.
Si vous avez des arbres fruitiers, employez des pièges englués avec phéromones. Les papillons mâles (carpocapses) sont attirés par l’attractif sexuel et restent collés sur le piège englué. De ce fait, les femelles n’étant plus fécondées, elles ne pourront pondre leurs œufs dans les fruits.
Autre méthode plus classique : les pièges ou stickers collants de couleur jaune. Les insectes indésirables attirés par la couleur jaune restent collés sur le piège.
Pensez également aux bandes engluées, qui sont à placer tout autour des troncs d’arbres pour empêcher le passage des chenilles, fourmis etc.
Enfin, parlons d'une recette ancienne, mais dont l'efficacité n'est pas remise en cause : vous pouvez badigeonner les troncs de vos arbres fruitiers et ornementaux. Ce badigeon constitue une barrière de protection contre les parasites et les intempéries.
5. Soigner et protéger naturellement
Parfois, il est trop tard pour prévenir ou traiter ; il faut alors agir de façon plus radicale.
Si votre arbre ou arbuste est malade, il faut couper la branche infectée et protéger la partie restante. Pour cela, utilisez des mastics à cicatriser, qui favorisent une cicatrisation naturelle. Ils agissent comme un pansement et empêchent l’apparition de nouvelles maladies.
Toute plaie, de taille ou de blessure, constitue un risque d’infection ou de pourriture. Recouvrez-donc sur vos arbres et arbustes les plaies dues aux rongeurs ou aux intempéries avec un goudron de pin. Ce produit forme une barrière naturelle contre les contaminations et attaques extérieures.
6. Les "Traditionnels" du jardin
Avec les purins à base de plantes, la nature est au service de la nature. Ces solutions traditionnelles sont utilisées depuis des générations. Ortie, prêle, séparées ou en mélange... Ces diverses préparations ont toutes des vertus spécifiques . On trouve désormais dans le commerce des orties en granulés, très efficaces pour réaliser votre propre purin.
7. Penser durable et favoriser le cycle naturel du jardin
Favorisez le cycle naturel du jardin en compostant
Le compostage est un processus de recyclage facile, utile, économique et naturel ! Il permet en outre de réduire les ordures ménagères. Une fois le compost terminé, vous obtiendrez une matière très riche pour le jardin qui favorisera la croissance, donnera de belles fleurs et de beaux fruits et améliorera durablement la fertilité du sol.
Un bon compost fait maison, c’est simple !
- Procurez-vous un bon composteur (privilégiez ceux avec doubles parois qui favoriseront une montée en température plus rapide et un compost de meilleure qualité).
- Triez les déchets. Alternez entre les déchets du jardin, de la cuisine et de la maison.
- Mélangez de temps en temps le compost et ajoutez de l’activateur de compost en cas de besoin.
Le compost constitue un excellent apport en matière organique ; il améliorera la structure de votre sol.
Déchets utiles au compost : fleurs fanées, fanes de légumes, "mauvaises herbes" annuelles, feuilles, tontes du gazon, résidus ligneux de petite taille ou broyée. Les épluchures, croûte de fromage, coquilles d’œufs écrasées et même les cendres de la cheminée (lire : La cendre est-elle bonne pour les plantes ?).
Déchets à ne pas mettre dans votre compost : mauvaises herbes vivaces (liseron, chardon), gazon de bord de route, plantes ou branches infestées. Les os, la viande, le poisson. Pas de verre, de plastique, de papier ou de métal.
>> Lire : Déchets verts : s'en débarrasser
8. Préserver la biodiversité
Pour préserver la biodiversité il faut favoriser le développement des auxiliaires utiles au jardin. Hérissons (d'ailleurs, que mange le hérisson ?), coccinelles, chrysopes, lézards, abeilles maçonnes comme sauvages, et même les guêpes solitaires réguleront le développement des ravageurs au jardin.
Favorisez la venue des auxiliaires et aménagez un oasis de bien-être, en prévoyant des abris adaptés qui permettent leur nidification et leur hibernation, mais aussi en limitant les traitements et en diversifiant les plantes cultivées.
Laissez des tas de feuilles et des branchages, mettez des pierres dans un endroit ensoleillé pour les hérissons. Plantez des variétés de fleurs entomophiles qui permettent la pollinisation des abeilles, des papillons etc. comme la lavande, le buddleia, les fleurs des mûres et framboises, ou encore les orties ou trèfle des prés.
>> Lire : Plantes exotiques et biodiversité font-elles bon ménage ?
9. Se documenter
Il est difficile de savoir tout sur tout. Le mieux est de se renseigner auprès d’un spécialiste et de se tenir informé via les newsletters des professionnels du jardin. Des solutions vous sont également proposées sur internet. Des applications comme le Docteur des Plantes trouveront la solution à vos soucis. Un service qui vous permet de prévenir, d’identifier et d’éliminer les dégâts et les nuisibles que vous pouvez rencontrer au jardin. Également disponible sur smartphones.
10. Le plus important des commandements
Profitez de votre jardin !
>> Lire aussi : Comment les fleurs attirent-elles les insectes pollinisateurs ?
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Ouchey 24/06/2017, à Aire sur la lys
Toujours un régal de lire, relire tous les conseils...tout domaine confondu, une mine d'or cette newsletter!
Hector 17/06/2015, à Fontenay le comte
Ayez deux poules si vous pouvez et laissez les picorer sous votre noisetier. Elles raffolent des larves du balanin.
Tony naveau, rezé 31/05/2015, à Rezé
Bonjour, Juste un petit message pour remercier le site: Gerbeaud. Com, pour ces conseils pour le traitement des pucerons et pour le reste des renseignements que j'ai trouvé ! C'est tout simplement: parfait ! Merci beaucoup et bravo pour la présentation de votre site internet, grâce à cela, je vous promet que: des que j'ai des besoins en jardinage ou autres je m'engage à commander chez vous ! Merci encore.
Neudorff france 08/04/2015, à Magny-le-hongre
Bonjour, Nous sommes ravis de l’intérêt que vous portez à la préservation de notre environnement. Votre engagement nous encourage à persévérer dans la recherche et le développement de solutions alternatives pour nos jardins. Concernant vos remarques constructives et utiles, nous tenons à vous informer que les pièges à mouches du cerisier de couleur jaune peuvent en effet attirer les abeilles mais les risques sont minimes si le mode d’emploi des pièges est correctement suivi. En effet, les endroits préconisés et la période d’utilisation ne correspondent pas avec les visites de nos auxiliaires utiles, comme les abeilles. Concernant le compostage, à aucun moment nous n’indiquons la nécessité d’ajouter de l’activateur de compost. Toutefois, nous indiquons la possibilité d’y ajouter un activateur de compost si le processus de décomposition est trop lent. La liste des déchets à inclure ou non dans du compost est longue, celle-ci n’en est qu’une partie à titre d’information. Vous souhaitant une belle saison au jardin, Cordialement, L'équipe Neudorff France
Cassiopee 04/04/2015, à Bangor
Les pièges jaunes sont à proscrire car les abeilles viennent se coller dessus . Le blanc arboricole permet d'inspecter ses arbres 2 fois par an .un + car on peut faire de la prévention . Bien le numéro 3 . En tout cas merci pour vos articles .Ainsi que votre site .
Viovio 03/04/2015, à Taissy
Je ne suis pas d'accord pour les pièges jaunes, car ils attirent aussi les abeilles et coccinelles.
Roger boivin 03/04/2015, à Saguenay
Coment traiter les noisette qui ont des ver
Hysope74 03/04/2015, à
Un très bon activateur de compost gratuit : la consoude, quelques feuilles en morceau, ou même des restants de purin et le tour est joué.
Francis89 02/04/2015, à
Votre article comporte hélas des erreurs relatives au compostage, il n'y absolument pas besoin d'activateur de compost pour obtenir un bon compost, un brassage régulier suffit. Toutes les mauvaises herbes peuvent être compostées, la viande et le poisson également, il suffit juste de recouvrir ces derniers afin de ne pas attirer des animaux. Les cendres sont à éviter. le papier s'il n'est pas imprimé avec de l'encre nocif peut se composter, il ne faut pas que ce soit du papier glacé. On peut y mettre du carton (genre boîte à oeufs). La tonte de gazon peut intégrer le compost mais en petite quantité, mieux vaut l'utiliser pour pailler.
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