L’hirondelle
L’hirondelle, annonciatrice du printemps
L’hirondelle est un passereau migrateur qui appartient à la famille des Hirundinidae. Elle compte plusieurs espèces, dont l’hirondelle rustique (Hirundo rustica), l’hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum), l’hirondelle de rivage (Riparia riparia), l’hirondelle de rochers (Hirundo rupestris) pour les plus communes.
En France, deux espèces sont les plus répandues : l'hirondelle de fenêtre et l'hirondelle rustique.
L’hirondelle de fenêtre
Grégaire et sociale, elle possède un corps élancé, de longues ailes pointues et une queue fendue. La couleur de son plumage est bleu-noir sur le dessus et blanc ou brun clair sur le ventre. Sa taille ne dépasse guère les 15 à 20 cm pour une envergure d’environ 30 à 35 cm et un poids de 20 grammes.
L’hirondelle rustique
Plus casanière que sa cousine des villes, l'hirondlle rustique a un corps élancé, de longues ailes également, une taille un peu similaire, un plumage noir bleuté et rougeâtre sous son poitrail et une queue qui dessine un large V. Elle pèse environ 25 grammes.
L’habitat et la migration de l’hirondelle
L'hirondelle est présente un peu partout dans le monde sauf dans l’Antarctique. Elle affectionne les zones vastes et dégagées comme les champs, les prairies et les zones humides, où il lui est plus facile de trouver sa nourriture.
Le nid de l’hirondelle de fenêtre est en forme de boule avec une petite ouverture ronde. Elle choisit souvent le milieu urbain pour nicher ; les dessous de fenêtres, dessous de corniches, dessous de ponts, les tunnels.
Le nid de l’hirondelle rustique, lui, est en forme de vasque ou de bol. On le trouve souvent dans les granges, dans les étables, les box à chevaux ou les mouches sont à volonté !
Attention ! Il ne pas déranger ou retirer un nid déjà présent.
L’oiseau est célèbre pour sa migration impressionnante. L’automne arrivé, l’hirondelle quitte ses quartiers d’été et se dirige vers l’Afrique afin d’y passer l’hiver au chaud, mais surtout, afin d’y trouver la nourriture qui se fait rare en Europe l’hiver. Au printemps, elle revient dans l’hexagone pour nicher et élever ses petits.
Elle peut parcourir 7 000 km, voire beaucoup plus, traverser la Méditerranée, affronter le désert du Sahara, résister aux perturbations météo… Une petite, mais grande voyageuse qui a bien du courage !
Son régime alimentaire et son comportement
L’hirondelle est un redoutable chasseur, agile et rapide, elle capture ses proies en plein vol ; mouches, moustiques, moucherons, coléoptères et autres insectes volants. De facto, elle a un rôle important dans la régulation des populations d’insectes ; c’est crucial pour les écosystèmes agricoles. Elle chasse à environ 7 mètres du sol et elle peut consommer chaque jour près de 800 mouches et moustiques. Un insecticide écologique et biologique très efficace et surtout très agréable à regarder !
Elle est connue pour revenir chaque année sur son lieu de nidification ; sa résidence secondaire en somme ! Le nid est constitué principalement de boue, de salive, de brindilles, de paille et est solidement fixé à son support. L’oiselle y pond généralement 3 à 5 œufs par couvée, des œufs blancs avec de petites taches grises ou rousses. L’incubation dure une vingtaine de jours et les hirondeaux quittent le nid à l’âge de 3 semaines environ.
À noter que le couple, une fois formé, reste uni pour la vie ; monsieur hirondelle reste vigilant sur ce point ! Leur longévité peut atteindre les 11 ans, hélas bien peu parviennent au-delà des 4.
Les menaces qui pèsent sur l’hirondelle
L’hirondelle est un oiseau qui s’adapte plutôt bien, mais des menaces bien réelles pèsent sur elle. Elle est classée sur liste rouge des espèces menacées en France.
À l’échelle européenne, ce sont près de 40 % d’oiseaux qui ont disparu ces deux dernières décennies. Les causes de ce déclin :
- L’agriculture intensive et l’urbanisation qui réduisent les espaces de nidification et fatalement les sources de nourriture ;
- L’utilisation de produits phytosanitaires qui réduit considérablement les populations d’insectes, principale nourriture de l’hirondelle et qui peut tuer l’oiseau lui-même ;
- Les changements climatiques qui affectent leurs migrations et leur cycle de reproduction ;
- Les constructions, les démolitions… qui réduisent les possibilités de nidification ;
- Les prédateurs tels que le chat domestique, la fouine, certains rapaces tels le faucon pèlerin, chouette, épervier, ou le lérot, petit rongeur nocturne.
De nombreuses actions de conservation incluent la protection des sites de nidification, la réduction de l’usage de pesticides et la promotion de l’agriculture dite durable.
Observer et protéger l’hirondelle
Au printemps et en été, observer le vol de l’hirondelle (qui souvent nous passe au ras de la tête), est un véritable plaisir. Quant à son chant ("trisse" ou gazouillis), vous l’avez sûrement déjà entendu ; un sifflement un peu strident pendant son vol, elle est d’ailleurs capable de prouesses aériennes hors du commun !
Voici quelques conseils pour les attirer et surtout les protéger :
- Installez des nichoirs adaptés afin de compenser la perte de son site de reproduction naturel. Vous pouvez trouver des nids pour une vingtaine d’euros environ sur Internet ou même les fabriquer. Si les fientes vous dérangent, placez une planchette à environ 40 cm en dessous du nid (à nettoyer dès le départ de l’oiseau).
- Plantez des arbres et des haies et évitez au maximum l’utilisation de pesticides, afin de favoriser la venue d’insectes.
- Soutenez des associations protectrices des hirondelles.
Selon l’Office français de la biodiversité (OFB) environ 20 000 oiseaux disparaissent chaque année sur le territoire. L’hirondelle est pourtant un oiseau protégé ainsi que sa couvée et aussi son nid, même inoccupé, selon la loi du 10 juillet 1976 (article L411-1 du code de l’environnement et arrêté ministériel du 29/10/2009, qui fixe la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Quiconque par ses actes nuit au passereau commet un délit passible de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.
Le saviez-vous ?
Jadis, l’hirondelle était utilisée comme un indicateur naturel précieux pour les agriculteurs, signalant par son arrivée, le moment idéal pour semer. Alors, qui a dit que l’hirondelle ne faisait pas le printemps ?
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