Impact du changement climatique sur les oiseaux migrateurs
Cet article s'appuie notamment sur une publication de TRÉMÉ Alexis, THABUIS Laura et CHÉRUBINI Julie, accessible à l’adresse suivante : https://www.echosciences-grenoble.fr/articles/dereglement-climatique-quels-impacts-sur-les-oiseaux-migrateurs
Dérèglement du cycle migratoire des oiseaux
Les migrations des oiseaux sont perturbées par le dérèglement climatique. Ces nouveaux comportement pourraient créer des déséquilibres dans les écosystèmes. On note ainsi :
- Une diminution des migrations, certains oiseaux (cigognes, canards, garrot à œil d'or...) deviennent sédentaires, mettant en péril leur survie en cas d'hiver brusquement très froid ;
- Un raccourcissement des migrations : les oiseaux passent moins de temps dans les pays chauds, ils partent plus tard et reviennent plus tôt (jusqu'à 2 mois de moins pour le rossignol et de nombreux passereaux). Ce nouveau comportement implique un risque de compétition alimentaire avec les espèces sédentaires à ces périodes ;
- Une modification des écosystèmes des régions où ces oiseaux passaient habituellement l’hiver. Ils y sont moins présents pour manger les insectes, disperser les graines ou le pollen, ce qui pourrait à plus ou moins long terme causer des déséquilibres au niveau de la faune et de la flore des pays concernés ;
- La nourriture se raréfie dans certaines zones de passage, notamment à cause du réchauffement des océans et des mers. Les poissons consommés par certains oiseaux marins migrateurs se font alors plus rares à cause du réchauffement des eaux précoce en saison. La sterne arctique en est un exemple flagrant : la population de ce grand migrateur décline de manière très inquiétante par manque de nourriture.
Modifications de l'apparence des oiseaux
Aussi curieux que cela puisse paraître, le dérèglement climatique provoque des changements physiques sur les oiseaux :
- Le plumage est plus clair qu’auparavant sur de nombreux oiseaux migrateurs afin de contrecarrer le surplus de chaleur occasionné par le réchauffement climatique ;
- Une diminution de la taille des oiseaux a également été constatée, par exemple chez le Bruant à gorge blanche. Cette diminution de la taille permet moins de pertes d'énergie lors des déplacements ;
- Les ailes deviennent plus longues et présentent un plus grand nombre de plumes de couverture. En outre, les mues de plumes sont plus fréquentes car elles s'usent plus rapidement à cause de la chaleur ;
- Selon une étude du Wadden National Park, le gésier de certains migrateurs augmente de taille (jusqu'à plus de 11%). Cet agrandissement du gésier assure la survie de l'oiseau en cas de manque de nourriture ou de diminution de la qualité des aliments sur les longs trajets.
Une adaptation qui donne de l'espoir... relativement
Les études menées sur les populations d'oiseaux migrateurs sont inquiétantes, cependant, elles prouvent une certaine capacité d'adaptation aux changements climatiques. Cet espoir est cependant minimisé par la disparition des habitats et de la quantité de nourriture disponible, causée par l'agriculture intensive, l'urbanisation à outrance, l'emploi toujours plus important de produits phytosanitaires, et les pollutions diverses des écosystèmes. Ces phénomènes induits par l'Homme causent depuis des décennies une diminution drastique des populations (d'oiseaux en général, de migrateurs en particulier) dont il serait grand temps de se préoccuper.
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