Planter la bonne plante, pour le bon emploi, au bon endroit
Pourquoi planter la bonne plante au bon endroit ?
Les plantes ont des besoins, parfois des exigences de culture, qu'il convient de connaître avant de les accueillir dans le jardin, car, lorsqu'ils ne sont pas satisfaits, elles peuvent développer un certain nombre de problèmes : un retard de croissance, l'apparition de maladies, une moindre résistance aux attaques de ravageur, etc.
Bien sûr, toutes ne sont pas logées à la même enseigne : alors que certaines ont des contraintes qui leur sont spécifiques (pH du sol, luminosité, eau...) et qui sont incontournables, d'autres savent d'adapter à une large gamme de situations. Mais, dans tous les cas, si vous installez une plante dans un endroit qui correspond le plus possible à sa nature, elle sera plus à même de se débrouiller toute seule, que ce soit pour se développer, s'alimenter ou se protéger.
Les bonnes plantes pour votre jardin
Le climat
Les plantes qui se développeront le mieux dans votre jardin sont celles qui sont adaptées au climat de la région. Il faut donc connaître, en premier lieu, leur tolérance au froid (rusticité), car une plante vivace non rustique ne passera pas l'hiver, en pleine terre, dans la plupart des régions de France, mais aussi leur tolérance à la chaleur. On y prête souvent moins attention, mais il faut savoir que certains végétaux, comme l'érable du Japon, le concombre ou la plupart des salades, supportent mal les fortes températures estivales du Midi.
D'autres plantes s’épanouiront davantage sous un climat pluvieux, aux précipitations régulières (Gelsemium sempervirens, passiflore, hortensia...), alors que les plantes xérophiles ne poussent qu'en milieu sec (olivier, bruyères, romarin, joubarbe et autres plantes méditerranéennes).
Et ne pensez pas cultiver dans votre jardin de bord de mer des fleurs ou des arbustes qui ne supporteraient pas les embruns !
À noter : du fait du réchauffement climatique, entraînant notamment un allongement de la période chaude, des hivers moins froids et des épisodes caniculaires récurrents, les aires de répartition des plantes sont en train de changer.
L'importance du sol
Certaines terres sont cataloguées comme ingrates, car trop pauvres, trop acides, trop ceci ou trop cela. Le plus souvent, on essaie d'en changer les qualités grâce à l'apport d'amendements. Pourtant, ces sols ne sont pas forcément infertiles. Il existe des végétaux qui se plaisent :
- en sol pauvre : pin sylvestre, cornouiller, althéa, giroflée, thym, ail, oignon, salade... ;
- en sol humifère et acide : châtaignier, camélia, lupin, carotte, fraisier... ;
- en sol calcaire : lilas, noisetier, ancolie, origan, chou, melon... ;
- en sol humide : carex, primevère, Miscanthus, cornouiller, corête du Japon, saule... ;
- en sol sec : jasmin d'hiver, laurier-rose, arbousier, vigne, fétuque, ail, oignon... ;
- en sol argileux : pommier, viorne, houx, pulmonaire, narcisse, épinard... ;
- en sol sableux : figuier, mimosa, agapanthe, sédum, carotte, radis...
>> Lire aussi : Déterminer la nature du sol
Le rôle de l'exposition
Lorsque vous avez identifié les bonnes plantes pour votre jardin, reste à leur trouver l'emplacement le mieux exposé pour elles.
L'ombre est souvent considérée comme coin à mousse ou à fougères. Néanmoins, suivant son intensité, des fleurs de massifs (rhododendron, bégonia vivace grandis, cœur de Marie...), des bulbes (jacinthe des bois, cyclamen...), des couvre-sols (Epimedium, bugle, pervenche...), des aromatiques (pour l'ombre ou la mi-ombre : oseille, persil, mélisse, menthe...), nombreux sont les végétaux qui donnent le meilleur d'eux-mêmes lorsqu'ils sont à l'abri des rayons du soleil. De plus, suivant le moment où l'ombre s'installe dans le jardin, elle peut être fortement appréciable, comme c'est le cas pour l'ombre de la mi-journée, en plein été, sur le potager (notamment pour les légumes feuilles et les baies de sous-bois).
À l'inverse, les plantes héliophiles (plantes du soleil) périraient dans de telles situations (l'olivier, le mimosa, la lavande, le chardon, le dahlia, le tournesol, la tomate, le melon, l'aubergine et tous les légumes du potager méditerranéen).
Le vent
Un autre élément à prendre en compte dans le choix de l'exposition est la présence des vents qui accentue les phénomènes d'évapotranspiration, d'assèchement du sol et du ressenti du froid, sans parler des branches et des longues tiges cassées ou couchées. Là encore, certaines plantes ont su s'adapter : les plantes de montagne ou de bord de mer, les plantes pionnières (genévrier, ajoncs...) et même divers arbres et arbustes caducs (sorbier des oiseaux, sureau...) ou persistants (osmanthe, escallonia…).
La bonne place en fonction de l'utilisation
Pour finir, la plante que vous allez planter doit avoir les qualités nécessaires (dimensions, feuillage caduc ou persistant, tolérance à la taille...) pour remplir les fonctions que vous souhaitez lui attribuer : pour une haie « brise-vent », elle devra bien évidemment supporter les vents, et pour une haie brise-vue, elle sera, de préférence, assez haute et garnie en toute saison (avec feuillage persistant ou marcescent).
Un arbuste planté près du potager a un feuillage caduc pour laisser passer la lumière au printemps et à la fin de l'automne. Un arbre à grand développement à l'âge adulte ne trouvera pas sa place dans un petit jardin, ni même un grand et large conifère dans une haie.
Dans le même ordre d'idées, un arbuste ne supportant pas les tailles répétitives n'intègrera pas de haies taillées au cordeau, une liane dont les fleurs ou les fruits mûrs attirent les butineurs et les frelons sera tenu éloignée de la terrasse, les plantes aromatiques du quotidien ne seront pas reléguées au fond du jardin, etc. En amont de chaque plantation, une réflexion s'impose !
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