Jardinage et changement climatique : quels impacts ?
Les changements climatiques à l'échelle du jardin
On le sait, les changements climatiques engendrés par le réchauffement de la planète ont des répercussions nombreuses et importantes sur la nature et sur l'avenir de l'homme. Cette analyse mondiale peut sembler loin des préoccupations du jardinier lambda, pourtant, dans le jardin, les premiers signes des bouleversements à venir se font déjà sentir.
- La période chaude s'allonge, les épisodes caniculaires sont de plus en plus présents, et les hivers de moins en moins froids ;
- La période de stress hydrique liée à la sécheresse s'étend ;
- Les stades phénologiques (floraison, mise à feuille, maturation des fruits...) sont plus précoces et leur durée raccourcie.
Les conséquences directes, plus ou moins bonnes, sur les plantes sont, ou vont être, multiples :
- La chaleur (estivale et hivernale) et le manque d'eau perturbent le cycle végétatif des plantes (levée des dormances et endurcissement au gel insuffisant) et leur développement, ce qui les rend, en plus, plus vulnérables faces aux maladies et aux ravageurs ;
- Les fleurs et les feuilles plus hâtives peuvent être détruites par les gelées tardives (toujours présentes) et entraîner une perte des récoltes ;
- Le décalage des floraisons peut également perturber les pollinisations croisées nécessaires à de nombreux fruitiers. En revanche, l'avancée des mises à fruits (glissement vers le printemps) peut, dans certains cas (pêchers), résoudre les problèmes d'irrigation à des moments critiques de leur développement ;
- Les expositions prolongées au soleil provoquent des brûlures ;
- Trop de chaleur en été ralentit l'activité des insectes et de la micro-faune du sol (nécessaire à la fabrication de l'humus et à l'alimentation des plantes) ;
- Les hivers trop doux ne détruisent pas les parasites ;
- Les aires de répartition des ravageurs et des maladies évoluent, avec la remontée vers le nord de la France d'un certains nombre d'indésirables comme le chenille processionnaire du pin, la cicadelle, l’aleurode du tabac, la noctuelle méditerranéenne...
- Le réveil plus précoce des virus, des champignons et des insectes vecteurs de maladies donne la possibilité aux ravageurs de reproduire plusieurs générations au cours de la saison de culture ;
- L'aire de réparation des végétaux se déplace, avec une remontée vers le nord des cultures méditerranéennes...
Quels changements pour le jardinier ?
Allongement des périodes de semis
La saison de croissance des plantes se rallongeant (plus précoce au printemps et se prolongeant en automne), les semis et les plantations au potager peuvent démarrer plus tôt et terminer plus tard, sauf peut-être pour certains légumes ou plantes qui apprécient en temps normal la fraîcheur et l'humidité de la fin de saison.
Indispensables économies d'eau
La saison chaude se rallongeant, la ressource en eau est sollicitée plus longtemps et en plus grande quantité. Aussi, des pratiques écologiques visant à l'économiser doivent être mises en place de plus en plus systématiquement : l'installation de paillis, d'ombrages, de récupérateur d'eau de pluie, la plantation de haies pour se protéger des vents asséchants, etc.
>> Lire : Lutter contre la sécheresse
De même, il est judicieux de se tourner vers des variétés de plantes et de légumes résistantes à la sécheresse, et, pour ce qui est des ornementales, des variétés qui restent esthétiques en toutes circonstances. La zone de culture des plantes méditerranéennes remontant vers le nord, de nouveaux végétaux vont pouvoir intégrer les jardins plus septentrionaux.
Renforcer les plantes
Face à l'arrivée de nouveaux ravageurs et nouvelles maladies, il convient d'avoir recours à toutes les pratiques culturales permettant de rendre plus fortes les plantes (comme la préservation d'un sol vivant, l'utilisation des purins de plantes, etc.) ainsi que de miser sur des variétés résistantes.
Encourager le jardinage et les plantations
Le jardinier écologique est un maillon important dans la lutte contre les effets du réchauffement climatique. Toute plantation raisonnée d'arbre, d'arbuste, ou d'herbacée (qui ne favorise pas la monoculture), toute zone végétalisée, même juste enherbée, en plus de favoriser la biodiversité, contribue à piéger le carbone, à lutter contre la sécheresse du sol (par une meilleure rétention de l’eau), et à diminuer les températures en cas de canicule.
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