Le jardin-forêt : principes et avantages
Qu'est-ce qu'un jardin-forêt ?
Le jardin-forêt est un jardin vivrier créé selon le modèle, naturellement productif, d'une clairière ou d'une lisière forestière. C'est donc un système issu de la permaculture :
- Sa structure est multi-étagée, c'est-à-dire qu'elle comprend diverses strates de végétations (arbres, arbustes, arbrisseaux, vivaces herbacées...) ;
- Les essences cultivées sont essentiellement locales (adaptées aux conditions climatiques et pédologiques de la région) et pérennes ;
- Les essences cultivées sont variées et choisies pour les services qu'elles peuvent rendre à l'homme (nourriture, bois, fourrage, plantes médicinales...).
Les avantages du jardin-forêt
Une production alimentaire variée
Si la culture des légumes annuels, nécessitant beaucoup de soleil, n'est pas adaptée à une exposition de sous-bois, le jardin-forêt fournit malgré tout de nombreux aliments : des fruits, des noix, des légumes feuilles, mais aussi, à l'occasion, des champignons.
>> Lire aussi : Un arbre au potager
Une productivité optimisée
Grâce à la combinaison des différentes strates végétales, les plantations peuvent être denses (l'optimisation de l'espace se faisant non seulement au sol, mais également en hauteur). Certes, chaque plante, prise individuellement, produira moins que si elle était cultivée seule. Mais du cumul des productions de toutes les plantes cultivées résulte un espace très productif.
Une autonomie en bois
Le jardin forêt est un grand pourvoyeur de bois (de chauffage, de construction, etc.).
Un jardin avec peu d'efforts
Le jardin forêt demande peu d'entretien : d'une part, parce que le jardin-forêt s'organise avec (et non contre) la nature et son inclination naturelle à devenir une forêt et, d'autre part, parce que le concept de jardin-forêt permet au jardinier d'être très peu interventionniste (cela dépendra, cependant, de la volonté du jardinier). En effet, dans un jardin-forêt :
- Le sol n'est pas travaillé. Dans un sol non perturbé, la fertilité provient des relations entre les organismes vivants, les minéraux, l'air, l'eau et la matière organique, qui se tissent naturellement (lire : La faune du sol, pour un sol vivant et fertile).
- Le travail de contrôle des mauvaises herbes est très limité, grâce à une couverture du sol permanente (paillis, cultures), à l'utilisation des plantes sauvages et au fait que, sans travail du sol, les graines qui y sont stockées ne sont pas incitées à germer.
- Les cultures vivaces, qui ne nécessitent pas d'opérations de semis (avec travail du sol) et de repiquage, sont privilégiées. Toutefois, le semis de plantes ou légumes annuels reste possible lorsque les arbustes et les arbres sont peu développés. Dans ce cas-là, on peut s'orienter vers des annuelles ou bisannuelles qui se ressèment seules (sur un sol alors peu paillé), comme la blette.
- Les apports de compost ou de fumier ne sont pas nécessaires : le compostage de la matière organique dans le jardin-forêt est de surface, déposé au sol comme un paillis.
- Les traitements contre les maladies et les ravageurs sont peu fréquents : la diversité du jardin-forêt freine leur développement.
Ceci étant posé, pour que le jardin-forêt reste facile à entretenir, il est important que le jardinier « l'habite » ; c'est-à-dire que régulièrement, il y fasse un petit tour et, à l'occasion, maitrise l'expansion d'une vivace trop vigoureuse, taille une branche mal placée, récolte les herbes sauvages, alimente les paillis...
Reste la taille. Selon le parti pris (pas de taille, formes libres ou formes palissées) le travail sera plus ou moins important. Chacun à ses avantages et ses inconvénients, les formes palissées étant les plus interventionnistes. Entre l'envie de respecter le développement naturel des arbres, le besoin d'alléger l'ombre des strates supérieures sur les strates inférieures et celui de produire des fruits, et la nécessité de ne pas dépasser du terrain, c'est au jardinier de définir les orientations qui correspondront à sa situation.
Lutte contre le dérèglement climatique, biodiversité
Les nombreux bienfaits de la forêt pour notre planète ne sont plus à démontrer !
Comment faire un jardin forêt ?
Quelle surface pour un jardin-forêt ?
Bien sûr, tout dépend du contexte et du projet. Mais sachez qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une grande surface : quelques centaines de m2 suffisent. Comme toujours, le temps disponible et les ressources nécessaires à sa mise en place doivent être bien évalués en préalable, pour ne pas se laisser déborder. D’ailleurs, il est tout à fait possible de ne consacrer qu'une partie du jardin au jardin-forêt (le reste pouvant être dédié à de la pelouse, un potager, etc.) ou de commencer petit pour le faire évoluer plus tard. Dans ce cas-là, son expansion doit être intégrée dans le projet, dès le début.
Combien d'étages de végétation ?
Selon la littérature et les expériences sur le terrain, le nombre de strates du jardin-forêt varie de 3 à 7. Les arbres fruitiers (strate arborée basse) constituent le plus souvent l'étage supérieur (la canopée, formée d'arbres de plus de 15 m de haut, est généralement difficile à mettre en place dans les jardins-forêts de taille moyenne).
Vient ensuite la strate arbustive (arbustes buissonnants, arbrisseaux) dont font partie les petits fruits, le noisetier et les ronces.
L'étage inférieur est composé des légumes (éventuellement des légumes perpétuels) et autres plantes herbacées vivaces. On peut également y intégrer les plantes couvre-sol de type fraise des bois, et les quelques plantes racines adaptées au jardin-forêt, de type pissenlit ou chervis, ou bien les placer dans deux autres strates inférieures différentes.
Pour finir, la strate verticale, formée par les lianes (kiwi, vigne, etc.). Elle est parfois regroupée avec la strate arbustive.
À savoir : plus le jardin est petit, plus le nombre de strates est réduit.
Newsletter
Abonnez-vous à notre lettre infos hebdomadaire pour recevoir chaque vendredi nos conseils pour vos plantes, le jardin, la maison... C'est gratuit !
Donnez votre avis, partagez votre expérience sur : Le jardin-forêt : principes et avantages