La coccinelle, un insecte auxiliaire bien utile au jardin
La coccinelle, l'un de nos insectes préférés !
La coccinelle, insecte de l'ordre des Coléoptères (comme les scarabées et les cétoines), familièrement appelée "bête à bon dieu", dispute à l'abeille sa première place sur le podium de nos insectes préférés ! Petite et toute ronde, joliment colorée, inoffensive, supposée même porter bonheur, et dont l'image est utilisée dans des dessins animés, des histoires pour enfants, des comptines : oui, la coccinelle, on l'aime, petits et grands ! Et il n'y a pas que dans l'imaginaire collectif que la coccinelle est un insecte sympathique : elle est également l'amie du jardinier (comme le gendarme, l'araignée (qui n'est pas un insecte), la chrysope, le staphylin, le syrphe ou le carabe...) et l'une de ses plus fidèles alliées pour lutter contre des parasites très répandus dans les jardins : les pucerons.
La coccinelle, grande prédatrice de pucerons
Les coccinelles se nourrissent essentiellement de pucerons : ce sont des insectes aphidiphages. A l'occasion, quand les pucerons se font rares, elles peuvent aussi consommer des thrips, des cochenilles, des psylles, des aleurodes, ou encore du pollen et du nectar. Comme beaucoup d'insectes prédateurs, elles sont cannibales : une coccinelle adulte peut fort bien dévorer une larve... de coccinelle !
Elles sont très efficaces pour débarrasser une plante de ses pucerons : chaque coccinelle peut consommer plus de 50 pucerons dans une seule journée. Les coccinelles adultes et les deux derniers stades larvaires sont les plus voraces.
Il est donc intéressant d'attirer les coccinelles au jardin.
Utilisation de la coccinelle en lutte biologique
Les coccinelles sont très utilisées en lutte biologique : achetées sous forme d'oeufs ou de très jeunes larves, elles sont déposées sur des plantes parasitées par des pucerons. Comme les larves ne volent pas, elles restent sur la plante et s'acquittent consciencieusement de leur tâche : manger toujours plus de pucerons. Introduites au bon moment, ces auxiliaires sont tout aussi efficaces que de fâcheux traitements insecticides, sans en avoir les inconvénients écologiques. Mieux, les larves, devenues adultes, iront pondre à leur tour sur d'autres plantes infestées...
Quelques précautions à prendre pour mettre toutes les chances de son côté : ne pas avoir traité récemment la plante avec un insecticide (rémanence d'environ 3 semaines du produit), et s'assurer que les fourmis n'ont pas adopté l'une des colonies de pucerons, ou se débarrasser d'elles : elles défendraient leurs protégés (elles se nourrissent du miellat secrété par les pucerons) et tueraient les larves de coccinelles.
>> Lire : Où acheter des coccinelles ?
De l'oeuf à l'adulte, cycle de vie de la coccinelle
La coccinelle vit généralement une année, parfois davantage, dans des conditions favorables. Les adultes pondent au printemps, entre avril et juin, sur une plante porteuse de pucerons. Les oeufs, de couleur jaune, ovales et longs de 1 ou 2 mm, sont pondus par groupes de 10 ou 20 (voire davantage chez certaines espèces), sur ou sous les feuilles.
Ces oeufs éclosent en 5 jours environ à 20°C (lorsqu'il fait plus frais, comptez quelques jours de plus), et les petites larves, aussitôt nées, se mettent en quête de nourriture. On ne peut pas vraiment parler de chasse : la larve de coccinelle se promène sur les feuilles et le long des tiges et elle dévore tout puceron se trouvant sur son passage. La larve grossit et passe par 4 stades larvaires successifs, en muant à la fin de chacun des stades qui durent environ 4 à 5 jours.
Au terme du 4e stade a lieu la nymphose : la larve s'immobilise, se fixe à une feuille par l'extrémité de l'abdomen, forme une nymphe (= l'équivalent de ce que l'on appelle "chrysalide" pour un papillon) à l'intérieur de laquelle a lieu la transformation, puis, au bout d'une petite semaine, une jeune coccinelle adulte (appelée "imago") émerge de la nymphe et s'envole.
Combien de générations de coccinelle chaque année ?
Sous les climats plutôt frais, les jeunes coccinelles, devenues adultes relativement tard en saison (juin-juillet) attendront l'année suivante pour se reproduire : vers août-septembre, elles commencent leur hivernage et ne pondront qu'au printemps. Sous les climats plus doux, les pontes printanières ont lieu plus tôt (dès mars-avril) et les larves, bénéficiant de températures plus élevées, achèvent plus vite leur développement : les jeunes adultes peuvent alors s'accoupler et pondre immédiatement, vers juin-juillet, donnant ainsi naissance à une deuxième génération de coccinelles, dont les adultes débuteront leur hivernage plus tard, en octobre-novembre, et pondront au printemps suivant. On peut donc observer des larves de coccinelles tout au long du printemps et de l'été, mais c'est généralement entre avril et juin qu'elles sont les plus nombreuses dans la nature.
Chez la coccinelle, l'hivernage se fait donc toujours au stade adulte : les coccinelles se mettent à l'abri sous des feuilles, de la mousse, dans les anfractuosités de l'écorce d'un arbre, dans un bâtiment, la fissure d'un mur... Elles peuvent aussi rentrer à l'intérieur des habitations. Dans ce cas-là, les pauvres sont condamnées à mort : les températures trop élevées les empêchent de se mettre au repos et elles meurent de faim. Si vous en trouvez une, mettez-la dehors !
Quelques espèces courantes de coccinelles
- Coccinella septempunctata, la coccinelle à 7 points (coccinelle européenne), sans doute la plus courante ;
- Adalia bipunctata, la coccinelle à deux points (coccinelle européenne) ;
- Hippodamia undecimnotata, la coccinelle à 11 points (coccinelle d'Europe méridionale), petite, allongée, présentant un dessin particulier sur le pronotum (partie située entre la tête et les élytres), et dont certains des 11 points sont parfois tout petits ;
- Hippodamia variegata (coccinelle européenne), qui présente des points en nombre variable et de forme irrégulière, une petite taille et une forme allongée ;
- Harmonia axyridis, la fameuse coccinelle asiatique, espèce invasive en Europe et particulièrement vorace, y compris pour les larves de nos coccinelles indigènes... Celle-ci présente une couleur (rouge, noire, orange...) et un nombre de points très variables, et contrairement aux autres espèces, ses pattes sont entièrement oranges.
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Jean-claude nord isere 15/05/2019, à La bÂtie divisin
Au vu de l'article, Janot831, oui il faut "empêcher" les fourmis de manger les larves des coccinelles. le seul moyen que j'ai trouvé est malheureusement non bio, il s'agit de mettre quelques gouttes d'un produit anti fourmi sur le passage des celles-ci, sitôt toutes viennent et contaminent toute la colonie et disparaissent. Quand à Bab911, oui malheureusement il faut endiguer la prolifération des coccinelles "asiatiques", laissez les entrer chez vous, n'ayant rien à manger elles mourront toutes seules ou repartiront ce qui vous déculpabilisera pour ne pas les avoir tuées vous-même. En cas d'infestation pas de remord "sus" à la coccinelle asiatique ! Jean-Claude du Nord Isère.
Emeline lachambre 04/12/2017, à Angers
Est ce qu'on peut utliser les photos de votre site pour un TPE de première S. SVP !
Yves62750 05/02/2017, à
Bonjour, j'ai un vrai doute sur le nom de la larve de la coccinelle à 7 points. La première semble bien baptisée mais la seconde, adulte, serait plutôt Harmonia axyridis. (coccinelle asiatique) !
Janot831 04/06/2016, à Nègrepelisse
Bonjour . Vue le nombre de ponte de coccinelle sur mes pommiers , je pensais avoir beaucoup de ces jolies petites bête,s'était sans compter sur les fourmis qui a ce qui me semble détruisent les larves ,j'en ai trouvé une multitude desséchées sous les feuilles . Comment lutter contre les fourmis sans nuire a mes coccinelle . Merci pour la meilleurs réponse .
Bab911 01/08/2015, à
Dans notre commune au sud de la région parisienne, l'an dernier nous étions envahis de coccinelles asiatiques qui pour l'instant ne se sont pas trop montrées. Elles rentraient dans la maison et c'était très gênant. Quel impact sur "nos" coccinelles ? Faut-il s'en débarrasser ? Comment ? Merci
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