Permaculture et élevage
Le rôle des animaux en permaculture
Le nettoyage des parcelles
L'entretien des terrains herbeux (prairie, grand jardin...), c'est le travail des herbivores : brebis et moutons, chèvres, ânes (c'est l'écopâturage !)... En fonction de leurs préférences alimentaires et de leurs aptitudes physiques, ils remplacent la tondeuse et la débroussailleuse et maintiennent les écosystèmes ouverts, empêchant ou retardant l'enfrichement des espaces. Certains, comme les chèvres et les ânes, pâturent les pentes sans difficultés. D'autres sont particulièrement efficaces pour brouter les jeunes pousses d'arbres (ânes, chevaux).
Les lapins, ainsi que les poules, les pintades, les canards et les oies en particulier, sont aussi de bons mangeurs d'herbes. Les volailles contribuent également à nettoyer les espaces verts des indésirables, ravageurs du potager ou du jardin : limaces, escargots, vers blancs, taupin, balanin des noisettes, fourmis, mouches, chenilles…
Non seulement l'herbe broutée est la ressource fourragère la moins coûteuse, mais, en plus, le pâturage joue un rôle important dans le maintien de la biodiversité de ces espaces. Mais attention ! Pour que les bénéfices apportés par les pâturages ne se transforment pas en désavantages (compactage des sols dû au sur-piétinement, perte de la biodiversité due à la prolifération des herbes non broutées, déséquilibre des sols dû aux excès d’excréments...) et pour que le bien-être des animaux soit assuré (une herbe fraîche, diversifiée et exempte d’excréments), une gestion appropriée des parcours doit être mise en place (pâturages itinérants, en laissant le troupeau peu de temps sur une petite parcelle).
Le recyclage des déchets alimentaires
Les poules, les canards (et autres volailles), les lapins et les cochons sont friands de nos déchets du potager, épluchures comprises, et en ce qui concerne les poules et les cochons, de nos déchets de cuisine. Encore une fois, on est dans une relation gagnant / gagnant.
Le fumier
Vos animaux d'élevage sont bien nourris ? Ils vous fourniront un bon fumier qui, une fois composté, viendra fertiliser vos cultures.
Attention, en fonction de leur origine (équine, bovine, fiente de poules...) les fumiers sont plus ou moins riches en éléments minéraux. Il faut donc les utiliser en connaissance de cause.
La traction animale
L'âne, la mule, le cheval, la vache... sont des animaux dont on peut mettre à contribution la force physique pour tracter divers outils (de semis, du travail du sol, de débardage, de fauchage...), comme le font, encore, certains professionnels maraîchers, viticulteurs ou débardeurs. Ils peuvent également être utilisés pour le transport de marchandises ou de personnes. Bien sûr, travailler avec des animaux ne s'improvise pas. Les animaux comme l'éleveur doivent être formés pour que les travaux se passent bien, dans le respect du bien-être des animaux.
Produits alimentaires fournis par les animaux
Lait (fromages), œufs, viande, miel... Sans parler d’autonomie alimentaire, la présence d'animaux d'élevage dans un système permacole permet de compléter les aliments fournis par les cultures végétales.
Le système permacole bénéfique aux animaux
En échange des services rendus, les systèmes en permaculture offrent nourriture et bien-être aux animaux. On a évoqué précédemment la relation élevage - prairie ; on peut faire de même avec un autre élément d'importance en permaculture, l'arbre.
- Pour l'ombre et la fraîcheur que l'arbre apporte durant les périodes les plus chaudes de l'année. Dans cette optique, des parcours dans les vergers (modèles de pré-verger, ou verger pâturé) peuvent être mis en place.
- Pour s’y gratter ou se mettre à l'abri du vent (haie).
- Pour la nourriture qu'il offre, avec des arbres fourragers dont l'utilisation est tombée dans l'oubli depuis un demi-siècle (châtaignier, noisetier, saule, frêne, pin…) ou des arbustes à petits fruits (mûres, églantiers, sureaux, framboises...) notamment pour les volailles.
- Pour la matière première qu'il peut fournir aux litières hivernales...
De ce fait, la présence d'animaux dans un système peut influencer le choix des essences, souvent locales, à planter.
L'organisation d'un système permacole intégrant l'élevage
Si la modernisation de l'agriculture nous a habitués à séparer les espaces cultivés des zones dédiées à l'élevage, en permaculture, ils se combinent les uns aux autres, toujours dans une recherche d'optimisation de l'espace et d'interactions bénéfiques à tous.
Ainsi, en utilisant le concept de « troupeaux migrateurs » ou de pâturage itinérant, on peut faire circuler les animaux à divers endroits de la ferme, ou de tout système en permaculture : dans la prairie, le verger, les bordures de terrain avec haies, et même dans le potager (avec le passage des poules avant la mise en culture), sur la base d'un échange nourriture/entretien, que ce soit avec les parcours des moutons, ou avec des poulaillers ou des parcs à lapin mobiles.
Autre exemple d'intégration des animaux : la serre poulailler, une construction comprenant un côté poulailler et un côté serre. La journée, la serre accumule de la chaleur et réchauffe le mur de séparation qui restitue la chaleur en début de nuit. Puis, la chaleur dégagée par les poules prend le relai pour réchauffer la serre le reste de la nuit.
Pour finir, on rappellera que l'accueil d'animaux est parfois le seul moyen de valoriser la végétation de certains espaces impropres à toute culture, car trop pentus, pas assez fertiles, soumis à un climat peu favorable, etc.
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