Cécidomyies : ravageurs ou auxiliaires ?
Présentation des cécidomyies
Les cécidomyies (Cecidomyiidae) appartiennent à l'ordre des Diptères, à l'instar des mouches et des moustiques. Il en existe environ 780 genres et près de 6 000 espèces dans le monde.
Les cécidomyies adultes ressemblent à des moucherons de très petite taille (pour la plupart, comprises entre 0,5 et 3,0 mm), portant 2 longues antennes et 6 fines et longues pattes.
Les larves, apodes (sans pattes), ont une petite tête et un corps jaune à rougeâtre d'environ 2.5 mm de long.
Les cécidomyies : ravageuses ou auxiliaires ?
En agriculture, ou pour le jardinier, de nombreuses espèces sont considérées comme des ravageurs, leurs larves phytophages pouvant causer d'importants dégâts tels que des grignotages, des déformations ou l'apparition de galles.
- Cécidomyie du chou-fleur (Contarinia nasturtii) : déformation des feuilles et du bourgeon central, chou borgne (sans inflorescence).
- Cécidomyie du pois (Contarinia pisi) : gonflement des organes floraux, grignotage de l'intérieur des gousses.
- Cécidomyie des poirettes (Contarinia pirivora) : déformation des jeunes fruits, chute prématurée.
- Cécidomyie de la gale du framboisier (Lasioptera rubi) : formation de gale sur les tiges.
- Cécidomyie du cornouiller (Craneiobia corni) : formation de gale sur les feuilles.
Et aussi : cécidomyie orangée du blé, cécidomyie de la lentille, cécidomyie des olives, etc.
À savoir : en France, seule une dizaine d’espèces sont responsables d’importants dégâts.
En revanche, certaines espèces peuvent rendre de bons services, grâce à leurs larves prédatrices des pucerons, des cochenilles, des aleurodes, des thrips ou des acariens.
- Aphidoletes aphidimyza : larve prédatrice des pucerons.
- Feltiella acarisuga : larve prédatrice d'acariens.
De plus, les cécidomyies sont une source de nourriture non négligeable pour les oiseaux insectivores (notamment les hirondelles), les chauves-souris, les araignées...
Cycle de vie des cécidomyies
Le cycle biologique des cécidomyies varie selon l'espèce. Il peut y avoir une ou plusieurs générations par an (jusqu'à 6 pour la cécidomyie des feuilles du poirier). Les adultes apparaissent plus ou moins tôt au printemps (voire au début de l'été pour la cécidomyie de l'olive). Après accouplement, les femelles déposent leurs œufs, en paquet ou en chapelet, à l'intérieur des fleurs, des tiges, sur les feuilles, sur les bourgeons terminaux ou sur les pousses. À la fin de leur développement, les larves quittent le végétal et s'enfoncent dans le sol, entre 5 et 10 cm de profondeur, se confectionnent un cocon et se nymphosent ou entre en diapause jusqu'au printemps suivant.
Moyens de lutte contre les cécidomyies ravageuses
En prévention
Pratiquez la rotation des cultures. À la période des pontes, pulvérisez une infusion répulsive de tanaisie ou d'absinthe.
Pour les choux, protégez vos semis et les plants avec un filet anti-insecte (maille < à 0,6 mm) de la mi-mai à la mi-juillet.
En curatif
Arrachez la plante ou coupez la partie atteinte et brûlez-la. Faites de même avec les fruits tombés au sol.
Accueillir les cécidomyies dans le jardin
Pour favoriser la venue des cécidomyies dans le jardin, comme pour tout autre auxiliaire, il convient de maintenir une importante diversité végétale, sauvage et cultivée. Installez également des haies libres et variées et laissez quelques zones en prairie sauvage.
De plus, il convient de limiter le travail de la terre qui détruit les cocons.
Newsletter
Abonnez-vous à notre lettre infos hebdomadaire pour recevoir chaque vendredi nos conseils pour vos plantes, le jardin, la maison... C'est gratuit !
Donnez votre avis, partagez votre expérience sur : Cécidomyies : ravageurs ou auxiliaires ?