La salamandre, un amphibien répandu mais méconnu
La salamandre, un amphibien terrestre et de zone humide
La salamandre est célèbre, en tout cas par son nom, mais bien que largement répandue en France et en Europe, elle n'est pas si facile que cela à observer. L'espèce la plus commune en France est Salamandra salamandra, la salamandre tachetée ou salamandre terrestre, parfois appelée aussi salamandre de feu en raison de la couleur jaune de ses taches. C'est un amphibien de 16 à 20 cm de long en moyenne, à la peau lisse et noire, tachetée de zones jaunes (parfois oranges), en points ou en lignes.
Chaque individu présente des motifs qui lui sont propres et qui permettent de l'identifier par rapport aux autres, un peu comme les empreintes digitales chez nous. La couleur de la peau varie selon la couleur du sol dans l'habitat de la salamandre, mais aussi selon les conditions d'humidité et de chaleur : en milieu chaud et sec, les couleurs ternissent et la peau se fripe.
Les adultes vivent uniquement hors de l'eau. La salamandre affectionne les sous-bois frais et humides, où elle se cache sous des pierres, des feuilles mortes, ou dans des creux de troncs ; carnivore et nocturne, elle sort la nuit pour se nourrir de cloportes, insectes mous, araignées, vers de terre, limaces, voire petits amphibiens (jeunes grenouilles, crapauds et tritons). Ses grands yeux noirs sont d'ailleurs adaptés à la vision nocturne.
La peau des salamandre adultes sécrète des toxines qui les protègent des bactéries et des champignons, ainsi que des prédateurs. Ces toxines ne traversent pas la peau humaine, les salamandres sont donc inoffensives pour l'homme (d'autant qu'elles ne sont absolument pas agressives), cependant, il faut par exemple éviter de se toucher les yeux après en avoir manipulé une.
La salamandre hiberne : dès les premières gelées automnale, elle gagne un abri souterrain où elle passera l'hiver : puits, galerie, etc.
Un mode de reproduction atypique pour un amphibien
Chez les salamandres, seules les larves sont aquatiques. La période d'accouplement des adultes s'étend d'avril à septembre avec un pic en juillet. La femelle a la capacité de stocker les spermatozoïdes de son partenaire durant plusieurs années ; ils sont libérés au fur et à mesure des ovulations. La femelle porte en elle les oeufs jusqu'à la fin du stade embryonnaire (on parle même d'utérus chez la salamandre) ; la "ponte" dans un milieu aquatique, en eau douce, peu profonde et près des berges (mare, flaque, petit cours d'eau...), a lieu au printemps.
Ce n'est pas une ponte proprement dite : la femelle ne dépose pas des oeufs fécondés (ainsi que c'est le cas chez les grenouilles ou les crapauds) mais des larves déjà écloses (ou presque : la membrane de chaque oeuf se rompt lors du dépôt dans l'eau), mesurant entre 2,5 et 3,5 cm. La salamandre est donc un animal ovovivipare, comme certains poissons d'aquarium bien connus (guppy et platy par exemple). Selon l'âge de la femelle et les conditions de vie, la femelle dépose entre 10 et 70 larves (30 en moyennes).
Les larves de salamandre se distinguent de celles des tritons par les taches jaunâtres à la base des pattes. Elles possèdent des branchies externes qui disparaissent à l'âge adulte. Les pattes se développent et la queue persiste tout au long du développement larvaire, contrairement à ce qui se produit chez les têtards (c'est ce qui distingue les Urodèles -tritons, salamandres, munis d'une queue- des Anoures -grenouilles, crapauds, dépourvus de queue). Elles sont carnivores et se nourrissent de petites proies.
Entre le moment où la jeune salamandre (semblable morphologiquement à l'adulte, mais nettement plus petite) sort de l'eau, après 3 à 4 mois de vie aquatique, et celui où elle atteint sa taille adulte, elle connaît plusieurs mues successives.
La salamandre a une longévité de 20 à 25 ans (parfois davantage) et la maturité sexuelle intervient entre 2 et 4 ans.
Une espèce protégée et en déclin
Salamandra salamandra est une espèce protégée en France, mais non menacée de disparition. Cependant, les populations -pour cette espèce comme pour d'autres- sont en déclin constant depuis longtemps en Europe. Disparition des zones humides, fragmentation des habitats (routes séparant les zones boisées des mares et points d'eau), pesticides, autant de facteur qui nuisent à la survie des salamandres. Elles sont également victimes des voitures : elles n'ont pas prédateurs au stade adulte et n'hésitent donc pas à traverser les zones découvertes (routes par exemple) ; or, elles se meuvent lentement et se font souvent écraser.
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