Déforestation : état des lieux en 2022
Une prise de conscience réelle mais de maigres résultats
Depuis notre dernier article (2010) à ce sujet, la question de la déforestation au niveau mondial a fait couler beaucoup d'encre et nourrit encore de réelles inquiétudes, et ce malgré de nombreuses démarches. Les médias, et par voie de fait les populations et les politiques, ont été embarqués dans cette prise de conscience généralisée autour de la déforestation. Rares sont ceux aujourd'hui qui peuvent encore dire qu'ils ne savaient pas.
Ce « tsunami » nécessaire et inévitable a impulsé des initiatives et des actions, au local, au national comme à l'international. Cette mobilisation mondiale a eu pour effet d'enrayer l'accélération du processus. Mais ces décennies de combats n'ont malheureusement pas stoppé le problème : la forêt continue de reculer un peu partout dans le monde, les objectifs fixés ne sont pas atteints et la tendance à la déforestation, après une baisse visible, repart à la hausse. De nouvelles régions du globe sont à leur tour touchées, comme le Paraguay, la Colombie-Britannique et la Sibérie.
Déforestation : les chiffres parlent d'eux-mêmes
Concrètement, 13 millions d’hectares de forêts disparaissent tous les ans (le quart de la superficie de la France), triste record en 2016 avec la perte de près de 30 millions d'hectares. Même si l'on prend en compte la reforestation, les chiffres sont alarmants, au Brésil notamment, où la déforestation a repris de plus belle, après une accalmie. De plus, la déforestation est de plus en plus difficile à estimer, car elle évolue de manière fragmentée, moins visible. Le couvert forestier semble en place vu du ciel, alors que les dégâts sont énormes en dessous.
Déforestation VS reforestation
De nombreux projets et politiques de reforestation voient le jour un peu partout dans le monde. La France (qui compte d'ailleurs de nombreuses belles forêts) fait d'ailleurs partie du top 10 des pays les plus reboisés ! On peut parler aussi du challenge de Bonn, projet planétaire pour restaurer 150 millions d'hectares de terres dégradées et défrichées d'ici 2020, et 350 millions d'ici 2030, et d'initiatives à petite échelle comme le projet Francis Hallé ou les mini-forêts Miyawaki.
Mais la reforestation permet-elle vraiment de compenser la déforestation ? Malheureusement non. Rien n'ira jamais aussi vite que la déforestation, surtout si on compte les années de croissance des arbres et le temps nécessaire pour reconstituer un milieu forestier viable. Entre une jeune forêt replantée et une forêt primaire, la différence est gigantesque.
Déforestation : des conséquences cataclysmiques
La prise de conscience aura au moins eu l'intérêt de développer une certaine surveillance avec des projets scientifiques d'observation et de mesure pour mieux estimer et comprendre les conséquences, en diversité et en intensité, sur la nature, sur les animaux, sur les hommes et sur l'environnement. Le constat est catastrophique et s'étend bien plus loin que les zones touchées par la déforestation, alors que la forêt est indispensable à la planète et à notre survie ! On peut évoquer :
- Les risques pour la biodiversité, car les forêts abritent 80 % de la biodiversité animale et végétale mondiale ;
- L'érosion des sols, les risques de changements climatiques et l'augmentation des catastrophes naturelles ;
- Les risques pour les milieux aquatiques (zones humides notamment) et la diminution des ressources en eau...
- La disparition d'une partie des ressources alimentaires et médicinales pour les populations locales...
Des causes toujours présentes...
L'expansion agricole est toujours la principale cause de déboisement (palmier à huile, soja, canne à sucre...). Le commerce du bois et l'industrie minière portent aussi une belle part de responsabilité. On peut également évoquer la croissance démographique, les constructions d'infrastructures, les conséquences des changements climatiques comme les sécheresses et les incendies... Les raisons de tailler dans la forêt ne manquent pas, malheureusement.
... Et des solutions partielles et fragiles
Pour vraiment changer les choses efficacement et durablement en matière de déforestation, il faudrait combiner une sensibilisation des populations locales (y compris celles des pays en voie de développement), un changement radical du comportement des entreprises, une action politique et juridique forte aux niveaux national et européen, des projets spécifiques à certaines zones et certaines problématiques, et des sanctuarisations de territoires. Ce qui n'est pas encore le cas !
Modifier ses habitudes de consommation
Nos actions individuelles ont de l'importance, car elles donnent de la valeur à la cause, pour nos dirigeants et les entreprises, petites et grandes, qui nous entourent. Il est essentiel d'agir sur notre consommation et nos habitudes :
- Éviter les produits en bois tropicaux et privilégier les essences locales (exemple : robinier plutôt que teck, par exemple pour les terrasses et le mobilier d'extérieur) ;
- Planter des bois à croissance rapide pour un usage de chauffage ;
- Etre attentif à notre consommation de papier, surtout en entreprise ;
- Limiter l'achat de produits qui contiennent de l'huile de palme pour limiter l'expansion des zones agricoles destinées à cette production, qui rognent petit à petit les forêts ;
- Privilégier la qualité à la quantité pour les viandes, pour limiter la production de nourriture à destination des animaux au détriment de la nourriture pour les hommes, et préserver la forêt (on déboise pour élever du bétail) ;
- Utiliser des moyens de locomotion partagés, éco-responsables, pour limiter les cultures consacrées à la bioénergie (biocarburants) ;
- Participer au développement d'une économie circulaire locale (écoconception, recyclage...) ;
>> Voir notre diaporama : Forêts du monde
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