La culture sur billons ou sur planches
Qu'est-ce que la culture sur billons ?
La culture sur billons est une culture surélevée. Les semis et les plantations sont effectués en hauteur, sur des longues rangées de petites buttes de terre, à la pente douce et au sommet plat (profil en forme de trapèze). Cette méthode de production est principalement utilisée pour des légumes que l'on sème ou plante, d'habitude, en rangs.
En fin de saison, les résidus de cultures sont laissés sur place jusqu'aux semis ou plantations de la saison suivante, afin de protéger le sol de l’érosion.
Les dimensions d'un billon
La hauteur
Les billons sont, en principe, peu hauts, avec une hauteur comprise entre 15 et 20 cm (cela peut être plus haut selon le type de culture).
La largeur
Elle dépend :
- du nombre de rangs : les cultures se faisant uniquement sur le plateau sommital (contrairement à une butte, dont on utilise les pentes), le billon est plus ou moins large selon qu'on y cultive un, deux ou plusieurs rangs de légumes ou autres plantes.
- de l'engin utilisé (largeur des pneus, espacement entre les roues...) pour monter, entretenir et cultiver les billons.
La mise en place des billons
Sur un sol préparé, c'est-à-dire décompacté, aéré et nivelé, les billons peuvent être montés, dans le sens de la pente, à l'aide d'une houe, sur de petites longueurs. En maraîchage sur sols lourds, ou en agriculture pour les grandes cultures irriguées, type maïs (notamment en Amérique du Nord), il est nécessaire d'avoir recours à une charrue ou un outil conçu spécialement pour (type cultibutte) tracté par un motoculteur, un tracteur ou un animal (âne, cheval...).
Une fois en place, il convient d'effectuer un ou deux sarclages durant la période de croissance des cultures afin de supprimer les herbes indésirables entre les rangs et d'entretenir les pentes des billons.
Pourquoi cultiver sur des billons ?
La culture sur billons est une méthode de culture qui s'est développée au 19e siècle dans les régions pluvieuses ou à sols lourds, argileux et propices à l'engorgement en eau, et ce, pour plusieurs raisons :
- la terre est peu compactée dans le billon, donc drainante (La circulation des engins ou du jardinier se fait dans les creux) ;
- les multiples dérayures (sillons qui séparent les billons) assurent un bon drainage de la parcelle cultivée ;
- la hauteur des billons permet de mettre les cultures (et notamment leurs systèmes racinaires) à l'abri des excès d'humidité ;
- mieux drainée et mieux exposée aux rayons du soleil, la terre se réchauffe plus vite au printemps, ce qui est très intéressant pour les sols argileux et froids, la chaleur étant indispensable à la germination des semences et à la reprise végétative des plantes vivaces.
Sur sols pauvres et peu profonds, la culture sur billons a aussi des avantages :
- le billon concentre une couche épaisse de terre meuble, nécessaire au développement des grosses racines :
- l’incorporation des amendements (fumure et apports divers de matières organiques) est ciblée aux pieds des cultures.
- l'irrigation des cultures est facilitée. L’eau peut circuler, par gravité, dans les dérayures. Les plantes profitent alors de l'humidité qui remonte par capillarité.
Et d'une manière générale, si les billons restent en place plusieurs années, les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol s'en trouveront améliorées grâce au non-travail du sol et à l'enfouissement superficiel des résidus de cultures et des adventices (meilleure fertilité, moins d'érosion et de ruissellement). Depuis quelques années, avec le changement des pratiques agricoles qui tendent vers une meilleure prise en compte de la protection de notre environnement, la culture sur billons a de nouveau le vent en poupe.
Les inconvénients de la culture sur billons
Certains sols trop drainants, comme ceux comportant beaucoup de sables grossiers, peuvent s'assécher très vite avec cette méthode de production.
De plus, la mise en place de longs billons entraîne des contraintes de déplacements dans les champs.
Légumes adaptés à la culture sur billons
- Les légumes primeurs qui ont besoin d'une terre qui se réchauffe vite au printemps ;
- Les bulbes (l'ail, l'oignon, l'échalote...), les tubercules (patates douces...), les racines épaisses (carottes) et les fraisiers qui craignent l'humidité excessive.
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