Oiseaux des villes
La ville, un milieu favorable aux oiseaux ?
A première vue, la ville n'est pas l'environnement rêvé pour les oiseaux. Béton, pollution, voitures, foule... Et pourtant ! Dans nos villes, y compris les plus grosses agglomérations, nichent plus d'une cinquantaine d'espèces d'oiseaux. C'est considérable, et c'est même davantage que dans certains secteurs agricoles (les immenses zones de monoculture dépourvues d'arbres, de haies, de bosquets et traitées aux insecticides sont des quasi déserts en terme de biodiversité).
>> Lire : Les oiseaux disparaissent à vitesse grand V des campagnes françaises
Depuis le milieu du 20e siècle, la ville est peu à peu devenue un milieu relativement accueillant pour bon nombre d'animaux, et en particulier les oiseaux. L'impact de l'agriculture sur les milieux naturels et la bétonisation de zones péri-urbaines a eu pour effet de détruire ou morceller l'habitat de beaucoup d'oiseaux (raréfaction des zones de nidification et des sources de nourriture : lire Une trame verte et bleue pour favoriser la biodiversité). Cette avifaune a peu à peu gagné les villes, comme d'autres espèces animales, dans lesquelles elle a trouvé un milieu plus favorable : sources de nourriture faciles, prédateurs globalement moins présents (pas d'éperviers... mais de nombreux chats !), climat plus clément notamment en hiver, sites disponibles pour construire des nids...
>> Lire : Les oiseaux disparaissent en Europe
Pour vivre en ville, l'oiseau doit savoir s'adapter
Les espèces d'oiseaux qui se sont le plus facilement implantées en milieu urbain sont celles qui ont le régime alimentaire le moins spécifique (le rougequeue noir, très présent en ville, a des goûts alimentaires très éclectiques), celles qui nidifient en des lieux variés (le moineau domestique est capable de s'installer à peu près partout), ou celles qui ont su s'adapter à leur nouvel habitat (le faucon crécerelle, habitué des falaises, a adopté les façades des monuments, des immeubles, les cheminées de chauffage ; quant au cochevis huppé, qui niche habituellement au sol, il a appris à faire son nid sur les toits...).
En revanche, les oiseaux qui nichent uniquement dans les buissons (fauvette, rouge-gorge, rossignol, pouillot) ont plus de difficulté à s'installer en centre ville, où la végétation basse se faire rare, et les espèces strictement insectivores peuvent peiner à y trouver leur nourriture (le gobemouche gris n'est par exemple présent que dans les parcs et les jardins).
>> Lire : La ville, un écosystème
A chaque type d'habitat urbain ses populations d'oiseaux
Grands parcs urbains
Les parcs et jardins publics des centres urbains et les bois en périphérie des villes (par exemple, le bois de Boulogne et le bois de Vincennes à Paris) ainsi que, de manière plus inattendue, les vastes cimetières, offrent le gîte et le couvert à de nombreux oiseaux, notamment ceux qui nichent ou se nourrissent dans les buissons, les haies, les arbustes et les grands arbres : merle, accenteur mouchet, verdier d'Europe, pic épeiche, geai des chênes, corneille noire, pouillot véloce, chardonneret élégant, grimpereau des jardins, troglodyte mignon, sittelle torchepot, pinson des arbres...
Les plus grands parcs abritent une avifaune importante et variée du fait de la mixité des types d'habitats (secteurs boisés d'essences variées, pelouses, buissons), y compris des oiseaux d'eau : cygne tuberculé, canard colvert, et même héron cendré y sont devenus très courants.
Jardins privatifs et de copropriété
Les jardins citadins et de banlieue, les zones pavillonnaires, mais aussi les jardins de copropriétés, fréquents dans certains quartiers de centre ville, et, dans une moindre mesure, les toits végétalisés, les terrasses et les balcons "verts" sont autant de sites riches en espaces verts et en haies. Ces espaces accueillants pour les oiseaux présentent une biodiversité souvent équivalente à celle que l'on observe en lisière forestière.
Façades et toits du centre ville
Les espèces cavernicoles ou rupestres apprécient les anfractuosités des façades, les creux de murs, les espaces sur (ou sous) les toits, les réverbères, les rebords de fenêtre... Pour ces oiseaux, n'importe quel abri en hauteur, contre un bâtiment ou sur un toit, peut faire l'affaire pour y construire un nid ou y dormir. Hirondelles de fenêtre, pigeon biset, étourneau sansonnet, moineau domestique, rouge-queue noir, martinet noir, choucas des tours : tous ces oiseaux sont ainsi très présents dans les centres villes.
Les arbres des avenues sont également "habités" par les espèces qui y nichent et s'y nourrissent : mésange bleue, pie bavarde, pigeon colombin...
Homme et oiseau, une cohabitation fragile
En ville comme dans les zones agricoles, les pratiques humaines ont un impact direct sur les oiseaux, tant en diversité d'espèces qu'en nombre d'individus au sein d'une population : les débroussaillages et les élagages en période de nidification détruisent les couvées, l'emploi d'insecticides (lesquels seront bientôt interdits dans les espaces ouverts au public et les jardins privés) déciment les populations d'insectes et privent donc les oiseaux insectivores de nourriture, les fauchages répétés nuisent aux espèces granivores...
Cependant, de plus en plus de municipalités prennent conscience de la nécessité de protéger cette biodiversité, et les pratiques tendent à devenir plus respectueuses et plus favorables au maintien de cette vie sauvage en ville.
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Pigeons et étourneaux, les mal-aimés des villes
Impossible de parler des oiseaux des villes sans évoquer la difficile cohabitation avec les pigeons et les étourneaux ! Les pigeons salissent les toits, les rebords de fenêtre, les monuments, les façades et les garde-corps de leurs fientes, et se montrent particulièrement envahissants, notamment au printemps, en période de nidification. Leurs roucoulements constituent aussi une gêne sonore pour le voisinage (très tôt le matin en été, parfois aussi durant la nuit, car la lumière des réverbères perturbe les cycles biologiques des oiseaux, lire : La pollution lumineuse et ses conséquences pour la faune sauvage). Les étourneaux, eux, se font remarquer en hiver : ils peuvent se rassembler par milliers dans les arbres, et se montrent particulièrement bruyants et salissants (gare aux voitures garées sous les arbres en question !).
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Budleia 05/03/2017, à Carnoux en provence
J'habite une petite ville très verte, je vois de moins en moins d'oiseaux dans mon jardin .Une chatte avait élu domicile dans mon jardin et le matin je trouvais souvent le résultat de sa chasse devant ma porte mésange ,rouge gorge...juste tués impossible de la faire cesser.Ne pourrait- on pas agir contre ce problème à la source?
Zezette4 05/05/2016, à St brieuc896
Qui peut me dire quel est l'oiseau de jardin avec houpette poitrail rouille grosseur et couleur d'une femelle merle
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