Les bactérioses : des maladies causées par des bactéries
Une bactériose, c’est quoi exactement ?
Dans leur environnement, les végétaux sont en contact avec de nombreux microorganismes, (bactéries, champignons…), différents selon la région, le climat, l’espèce et la variété de la plante. Toutes les bactéries ne sont pas nuisibles : certaines vivent en symbiose avec la plante (par exemple dans les nodosités racinaires) ou sont utiles contre certains parasites (Bacillus thuringiensis). Mais d’autres sont responsables de maladies bactériennes plus ou moins graves.
Une bactérie a été identifiée comme étant la cause d’une maladie végétale pour la première fois à la fin du 19e siècle : il s’agit d’Erwinia amylovora, responsable du feu bactérien. Aujourd’hui, on dénombre environ 350 espèces et pathovars, appartenant à 21 genres différents, dont Agrobacterium, Erwinia, Pectobacterium, Pseudomonas, et Xanthomonas.
Les bactérioses provoquent des dégâts plus ou moins importants sur les plantes, et peuvent entraîner de véritables ravages sur les cultures.
Un large panel de symptômes
Taches, mosaïques, flétrissures, galles, déformations, pourritures, dessèchement… Les symptômes provoqués par les bactérioses sont nombreux et variés. La maladie peut s’exprimer sur les différents organes de la plante, comme les feuilles, les fruits, le collet ou le tubercule. Les symptômes varient selon la bactérie en cause, mais aussi la photopériode, la variété de la plante, la température, l’humidité et la dose infectieuse.
De nombreux végétaux présentent une certaine immunité ou résistance face aux pathogènes, et peuvent les héberger sans présenter de symptômes. La maladie bactérienne peut aussi s’exprimer, puis disparaître ou ne plus avoir d’impact lorsque la plante grandit ou que les conditions de culture changent.
Lutter contre les bactérioses
Pour lutter contre les bactérioses, et surtout pour les prévenir, il est important de comprendre comment les bactéries impliquées vivent et se disséminent. On les trouve dans le sol, les débris végétaux laissés sur place ou sur les graines. Mais elles peuvent aussi subsister dans l’eau, sur du matériel, à l’aide de certains insectes, ou en association avec des hôtes pérennes. Le vent, la pluie et la monoculture favorisent la dissémination.
Une blessure est souvent essentielle pour qu’une bactérie pénètre dans la plante. Elle peut aussi entrer par les ouvertures naturelles de la plante comme les stomates et les lenticelles, ou être amenée par les insectes-piqueurs suceurs (pucerons, cochenilles, psylles, cicadelles, aleurodes...) ou les nématodes. Pour se développer, les bactéries ont besoin d’être exposées à des températures et à une humidité qui leur correspondent, et la plupart sont aérobies (elles ont besoin d'oxygène).
Il n’est pas toujours évident de lutter contre les bactérioses, et les bonnes pratiques culturales préventives sont essentielles :
- Rotation des cultures
- Destruction des végétaux malades
- Désinfection des outils
- Limitation des facteurs de stress
- Sélection de variétés résistantes
- Production de semences indemnes
- Pulvérisation de cuivre
- Lutte biologique avec bactériophages...
Quelques bactérioses tristement connues
Le feu bactérien : Erwinia amylovora
Originaire d’Amérique du Nord et introduit en Europe dans les années 1950-60, le feu bactérien s’en prend aux Rosacées. Particulièrement virulent, il provoque le dessèchement et le noircissement des inflorescences, des fruits, des feuilles et des rameaux. Des chancres peuvent apparaître sur les branches et le tronc. La mort de l’arbre intervient rapidement : il n’existe aucun traitement à ce jour.
Bactérioses à Pseudomonas syringae
Pseudomonas syringae compte de nombreux pathovars, capables de s’attaquer à différentes plantes comme la tomate, le melon, le kiwi, le pêcher, le cerisier ou le marronnier. Elle provoque l’apparition de chancres, de taches nécrotiques et de dessèchements. Cette bactérie se développe souvent sur des plantes affaiblies, car les plantes ont généralement des systèmes de défense contre les maladies.
>> Un autre Pseudomonas pathogène : La graisse du haricot
La pourriture bactérienne : Pectobacterium carotovorum
Cette bactérie s’attaque elle aussi à de nombreuses plantes, comme les cucurbitacées et les solanacées. Elle provoque une pourriture interne de la tige, la décomposition des tissus et une odeur nauséabonde. Elle est favorisée par les milieux chauds et humides.
Xylella fastidiosa
Xylella fastidiosa affecte les vignes, les oliviers, les fruitiers ou encore les chênes. Elle se propagerait par les insectes piqueurs-suceurs et le matériel de taille. Les symptômes sont variables, mais il est possible d’observer des brûlures et des chloroses foliaires, un jaunissement ou rougissement des feuilles, ou encore des défauts de lignification.
>> Découvrir aussi la maladie du Dragon Jaune des agrumes, causée par des bactéries du genre Liberibacter
Le saviez-vous ?
Certaines bactéries ou agents ont été utilisés en agriculture ou pour la production alimentaire : c’est le cas de la gomme xanthane (épaississant et gélifiant alimentaire), qui est un dérivé de Xanthomonas campestris pv. Campestris.
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