Les petits mammifères du jardin
Amis ou ennemis du jardin ?
Tous les petits mammifères de votre jardin ne sont pas des ennemis de vos cultures : tout dépend de leur régime alimentaire. Si certains se délectent des racines de vos plantes, pouvant occasionner de gros dégâts, d’autres vous débarrassent des animaux ravageurs. Dans tous les cas, chaque animal, mammifère ou non, occupe une place indispensable dans la chaine alimentaire.
Le hérisson commun (Erinaceus europaeus)
Aussi appelé hérisson d’Europe, le hérisson commun est un animal populaire qui inspire la sympathie avec ses étonnants piquants et son habitude de se rouler en boule au moindre bruit. Redoutable chasseur nocturne, il vous débarrasse des limaces, escargots et insectes qui dévorent vos plantations.
Une bonne raison d'accueillir le hérisson au jardin en lui proposant des abris comme des tas de feuilles mortes ou de bois qui lui permettront, notamment, de se protéger du vent et du froid lors de son hibernation de quelques mois. S’il est utile de le rappeler, le hérisson est un animal protégé qui ne doit pas être maltraité ou tué sous peine d’une sanction pénale. Il est aussi interdit de le garder en captivité.
Les taupes
La taupe (la plus courante en France est la taupe d'Europe (Talpa europaea, famille des Talpidés) est souvent vue d'un mauvais oeil par les propriétaires de belles pelouses : lorsqu'elle s'installe chez vous, elle creuse des galeries dans le sol et évacue la terre de ses "tunnels" sous forme de monticules en surface : les fameuses "taupinières". Elle rend cependant des services au jardinier : drainage du sol, terre des taupinières meuble et prête à l'emploi à récupérer pour vos jardinières, régime alimentaire incluant diifférents ravageurs, comme des insectes, des larves d'insectes ou des mulots. Si elle vous incommode, des systèmes de piégeage existent.
Les rongeurs
Les rongeurs sont des petits mammifères du jardin qui présentent des habitudes alimentaires spécifiques et se caractérisent par un fort potentiel de reproduction entrainant des risques de prolifération.
L’écureuil
II nous surprend par la rapidité de ses déplacements et son agilité qui lui permettent de sauter de branche en branche. L’écureuil est présent en France métropolitaine à travers 4 espèces distinctes : l’écureuil roux ou écureuil d’Eurasie (Sciurus vulgaris), l'écureuil gris (Sciurus carolinensis), l’écureuil de Corée ou Tamia de Sibérie (Tamias sibiricus) et l’écureuil de Pallas ou à ventre rouge (Callosciurus erythraeus).
Si l’écureuil roux est le plus représenté et le seul écureuil qui évolue dans son milieu d’origine, l’écureuil de Corée, l'écureuil gris et l’écureuil de Pallas ont été introduits en France en tant que NAC, dès les années 1960, puis relâchés dans la nature par leurs propriétaires car peu enclins à l’apprivoisement. Ils se sont alors reproduits en s’acclimatant à ce nouveau milieu, raison pour laquelle ils sont considérés, depuis 2016, comme des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE).
L’écureuil roux est un animal de 18 à 20 cm, reconnaissable à son pelage brun clair en été et brun foncé en hiver et à son ventre blanc. Sa fabuleuse queue en panache constitue un élément caractéristique. L’écureuil de Corée est légèrement plus petit (13 à 15 cm) et porte des bandes brun foncé sur le dos et le cou. Quant à l’écureuil de Pallas, sa taille est de 16 à 28 cm et son pelage est de couleur grise sur le dos et rouge sur le ventre.
Ces trois espèces importées s’avèrent dangereuses pour l’écureuil roux en termes de compétition alimentaire et pour les sites de reproduction. Pour ce qui est des dégâts au jardin, les différentes espèces présentant un régime arboricole à base de feuilles, de fleurs, de graines et de fruits, ils sont à première vue peu inquiétants pour vos cultures. Toutefois, en cas d’insuffisance alimentaire, ils peuvent s’attaquer plus lourdement aux arbres, limitant les récoltes et mettant en danger la survie des végétaux.
La musaraigne
Souvent confondue avec la souris, la musaraigne vous débarrasse des insectes ravageurs et des limaces et escargots qui apprécient tout particulièrement les feuilles savoureuses de vos plantes potagères. Sorex araneus est la plus répandue dans nos jardins : grande de 7 à 9 cm, elle porte une courte queue et possède un museau très pointu. Elle apprécie de se nicher sous des abris de fortune constitués de feuilles mortes, de mousses et de branchages et dans les interstices des murets de pierres sèches.
Le campagnol
Ravageur du jardin, le campagnol attaque les racines de vos plantes pour se nourrir, entrainant la mort des végétaux. Deux types d’invités indésirables sont observés en France : le campagnol terrestre (Arvicola terrestris) et le campagnol des champs (Microtus arvalis). Le premier, appelé bien à propos le rat taupier, avale chaque jour l’équivalent de son poids en racines, raison pour laquelle vous constatez la disparition progressive de vos cultures. Quelques mesures simples permettent cependant d’éviter son installation chez vous, comme favoriser le passage de ses prédateurs naturels en installant des perchoirs pour les rapaces.
Le lérot
Autre rongeur à découvrir parmi les petits mammifères du jardin : le lérot (Eliomys quercinus) qui ne partage heureusement pas les habitudes alimentaires du campagnol. Ressemblant au loir, le lérot est un animal nocturne identifiable à son masque noir sur les yeux. Actif au printemps, il est gourmand d’insectes, de larves, d’escargots et de limaces mais aussi de baies et de fruits. Quasi-menacé d’extinction, le lérot appréciera un accueil bienveillant au jardin.
Le mulot
D’un rongeur à l’autre, les mœurs diffèrent ! Le mulot est souvent peu apprécié par les jardiniers puisque son régime alimentaire se compose de graines, de racines, de bourgeons, de baies et de fruits. Il en existe différentes espèces, notamment le mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus), qui vit dans des terriers. Heureusement, des moyens de prévention existent pour empêcher une infestation. L’installation de plantes répulsives constitue, notamment, un moyen naturel et sans danger pour l’animal.
Les mustélidés
S’ils sont moins susceptibles de véritablement s’installer dans votre jardin, les mustélidés peuvent le considérer comme un terrain de chasse idéal. La fouine, la belette, la martre, l’hermine et le blaireau sont de petits mammifères carnivores aux habitudes nocturnes qui se régalent des petits rongeurs ravageurs comme le mulot ou le campagnol. Toutefois, si vous possédez un poulailler, veillez à bien le sécuriser : la fouine est particulièrement attirée par les volailles auxquelles elle ne laisse que peu de chances de survie.
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