Le bio, c'est moderne !
Le bio, ce n'est pas si nouveau !
Début 1920, les premiers courants de pensées écologiques et éthiques commencent à émerger avec Rudolf Steiner, un philosophe autrichien, qui est le premier à parler d'agriculture biologique en 1924. En découle la naissance du concept d'agriculture biodynamique.
Jusqu'aux années 70, les courants bio demeurent très marginaux, cependant quelques résistants à la société de consommation parlent de permaculture et de prise de conscience face au désastre que nous produisons en matière de ressources de la planète. Ce n'est qu'en 1985 qu'une agriculture biologique avec son cahier des charges et son logo AB apparaissent en France. En 1991, une harmonisation européenne est créée pour faciliter les échanges et rassurer les consommateurs.
Une prise de conscience plus que nécessaire dans les années 2020
Malgré tout, les acteurs du bio, qu'ils soient producteurs ou consommateurs, passaient encore pour des originaux à la fin du XXe siècle. Ce n'est qu'entre 2015 et 2020 que le consommateur se transforme en éco-citoyen.
De nouvelles préoccupations
La façon de consommer devient plus responsable avec un attrait grandissant pour les circuits courts, les producteurs locaux, les produits de saison, et la volonté de s'offrir des produits bio, bons, sains pour la santé et bon pour l'environnement. Le consommateur vérifie la provenance des aliments (vigilance à l'égard des produits importés), s'intéresse aux sigles de qualités comme l'AOP, l'AOC ou le Label Rouge dans le but de consommer des produits authentiques, qui ont une histoire.
La santé au cœur des changements
Cette nouvelle préoccupation sur la santé, et la tendance à manger 'healthy' qui en découle, ont encore encouragé les consommateurs à consommer bio. De nos jours, on veut des produits naturels, authentiques, avec du goût, cultivés dans le respect des sols et de la biodiversité. On dit stop aux pesticides, aux OGM. Il devient impératif de passer à la prévention avec des procédés de production plus respectueux de l'environnement et moins impactants sur la santé.
>> Lire aussi : Agriculture bio : suffirait-elle à nourrir la planète ?
Le respect de la condition animale
La condition animale désastreuse dans les très grandes exploitations a été mise en éclairage par les diverses crises sanitaires. Le consommateur se porte donc vers les petites exploitations bio, les fermes proches, et fréquente à nouveau les marchés. Les éleveurs en agriculture biologique sont soumis à la réglementation européenne ; densité animale limitée, accès à l'extérieur, surface disponible permettant à l'animal de se mouvoir librement... Le bien être de l'animal est donc mieux pris en compte.
Une tendance suivie par le secteur de l'agroalimentaire et de la restauration
Une transition alimentaire est nécessaire et elle doit s'inscrire au centre du développement durable : cette notion commence a être entendue. Les préparations industrielles et les plats cuisinés bas de gamme perdent du terrain, la notion de malbouffe et ses conséquences sont de plus en plus dénoncées.
Les grands acteurs de l'agroalimentaire se mettent au bio avec un maintien des qualités nutritionnelles lors de la transformation des aliments, une suppression des colorants chimiques, une diminution des exhausteurs de goût et autres additifs, et la fin des traitements ionisants.
Dans la restauration collective, la part du bio devient de plus en plus importante ainsi que dans la restauration. Là aussi les circuits courts et les produits de saison sont privilégiés.
Un rejet de la société de consommation à outrance
En parallèle, la philosophie du recyclage a le vent en poupe. Elle se matérialise par un rejet du plastique et des emballages avec une forte demande de produits en vrac. Les récipients en verre sont conservés pour les remplir à nouveau, les sacs en plastiques sont délaissés pour des sacs durables et réutilisables.
La cosmétique et le domaine de l'hygiène bio explosent. Dans ce secteur aussi le changement d'habitude de consommation est notable. Le consommateur se tourne vers des produits rechargeables, des substituts solides qui demandent moins d'eau, d'emballage et de conservateurs (shampooings, dentifrices, parfums...), il opte pour des brosses à dents en bois ou des éponges lavables réutilisables et écologiques.
Les vêtement sont échangés, donnés et revendus sur des sites de "seconde main" afin de réduire l'empreinte carbone de l'industrie textile.
Le bio, un créneau porteur
L'engouement récent (et enfin assumé) des consommateurs pour des aliments sains et produits dans le respect de l'environnement et du bien être animal est une bonne nouvelle pour la planète mais aussi pour la transition économique.
Le bio en quelques chiffres
- Le marché du bio a doublé en 5 ans et selon une étude récente (1), il devrait encore doubler d'ici 2027.
- En 2021, il représentait 13 milliards d'euros en France avec une part de 6,6 % de produits bio dans la consommation alimentaire des ménages (2).
- Le bio constitue une importante source d’emplois aussi bien dans la filière agricole que dans les domaines de la distribution, de la transformation ou des services (+ 64 % entre 2016 et 2020).
Un espoir sur le long terme
La forte dynamique des circuits courts permet de réduire les coûts de transport (a fortiori avec l'actuelle crise énergétique) qui constituent un frein entre les prix des produits conventionnels et bio. Le bio devient donc plus accessible pour les ménages les moins fortunés.
En bref, le bio est plus tendance que jamais dans de multiples domaines ! Ce changement des mentalités à grande échelle, ainsi que la créativité des acteurs du bio et par extension, les innovations réalisées grâce au biomimétisme constituent un espoir pour les générations à venir face aux enjeux cruciaux qui se jouent pour notre planète !
(1) Étude des secteurs alimentaires et cosmétiques bio français et des perspectives 2027.
(2) Le Bio en chiffres. L'agence du Bio.
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