Que faire des vieux arbustes ?

La taille de rajeunissement ou de restauration

Les arbustes implantés dans le jardin depuis plusieurs années semblent généralement avoir moins besoin d'attention que les nouvelles plantations. De belle allure, on les sait plus résistants. Aussi, on leur prodigue moins de soins. Pour autant, les branches n'ont pas fini de se développer, en s’éloignant du cœur de l’arbuste, tandis que d'autres vieillissent et se meurent. L’esthétisme et la santé de l'arbuste décline.

Le principe : le « lifting » du houppier

À ce stade, l'intervention du jardinier vise à réduire les branches devenues trop grandes et reformer une silhouette équilibrée, éliminer le vieux bois et encourager le développement de jeunes rameaux. L'intervention reste, dans ce cas, légère quitte à intervenir sur plusieurs saisons ou années. En pratique :

• Sont coupés le vieux bois (les rameaux les moins productifs) et les coursonnes en surnombre des fruitiers (lire : Restaurer un arbre fruitier), les gourmands non florifères, les branches enchevêtrées, blessées ou mortes ;
• Sont réduites les branches les plus hautes des arbustes devenus encombrants ou dont l'intérieur se dégarnit, en les coupant au niveau d'une ramification vigoureuse. Chez les arbustes persistants, on n'hésite pas à intervenir à l'intérieur de la touffe, le feuillage cachant les éventuels « trous ».

>> Lire aussi : Arbustes : quand les tailler ?

Le recépage

Il s'agit là d'une coupe drastique qui vise à régénérer intégralement l'arbuste.

Attention ! Tous les arbustes ne supportent pas bien le recépage : s'il est généralement adapté aux plantes basitones*, certains arbustes présentent une mauvaise aptitude à repercer sur la souche ou sur les vieux bois (comme les lavandes ou le romarin)**. De même, il est préférable de s'abstenir de recéper les arbustes à croissance lente (comme les azalées).

Le principe : le rabattage total

Le rabattage total des branches en place provoque la production de jeunes rejets qui seront le départ d'une nouvelle structure. En pratique : sont coupés tous les rameaux au-dessus du collet ou du point de greffe.

>> Lire : Rabattre un arbuste

L'abattage

Si le travail de restauration est trop important pour que l'arbuste le supporte, si le recépage n'est pas envisageable, vous pouvez le laisser en l'état, finir sa vie d'arbuste. Mais, si en plus il est malade, qu'il menace de tomber ou qu'il n'est plus adapté à votre jardin, il vous faudra le supprimer.

Certains arbustes ont une durée de vie d'à peine quinze ans, voire moins (céanothes, cistes, bois-jolis, lavatères arbustives...). Lorsqu'ils sont vieux, aucune intervention n'est possible pour les rajeunir. Le principe : la suppression de l'arbuste pour un éventuel remplacement.

En pratique :

• Coupez l'arbuste à la scie ou à la tronçonneuse. Si l'arbuste est volumineux, il convient de respecter un certain nombre d'étapes : choix de la direction d’abattage, nettoyage de l’emplacement autour de l’arbre, exécution d’une entaille d’abattage qui définit le côté de la chute, réalisation de la coupe d’abattage (dans les règles de l'art) du côté opposé à l’entaille d’abattage, recoupe éventuelle de la souche. Si la tâche est trop ardue, faites appel à un professionnel. Lire : Quand et pourquoi abattre un arbre ?
• Éliminez la souche pour laisser l'emplacement libre à une nouvelle plantation. Lire : Éliminer une souche.

* Basitone : plante qui produit de nouvelles pousses vigoureuses à partir de la base des rameaux ou directement sur la souche, contrairement aux plantes acrotones qui développent plus fortement les bourgeons situés à l’extrémité des rameaux de l’année précédente.

** Pour connaître l'aptitude des différentes espèces d'arbustes à repercer sur la souche et sur le vieux bois se référer au tableau de présentation réalisé par Pascal Prieur, dans son ouvrage "Tailler facilement tous les arbustes d'ornement" - Ulmer 2020