Jardinage urbain : jardiner sans jardin
Jardiner sans jardin, c’est tendance
Plus que jamais, les Français aiment jardiner : le jardinage est l’un de leurs loisirs préférés. Envie de renouer avec la nature, de faire pousser ses propres fruits et légumes (bio, de plus en plus souvent), besoin de se libérer du stress du quotidien en plantant, semant, taillant, arrosant, soignant ses plantes, ou encore plaisir de se détendre dans un havre de verdure et de paix, et parfois même, pour les heureux bénéficiaires d’un jardin, pouvoir profiter d'une pièce supplémentaire en plein air, afin d'y passer du temps seul, en famille ou entre amis… Les (bonnes) raisons de jardiner sont multiples !
Pour autant, ceux qui ne disposent pas d’un jardin (ils représentent tout de même 30 à 40% de la population française) ne se privent pas des plaisirs du jardinage. Pots et jardinières mais aussi d’astucieuses trouvailles pour jardiner sur de très petites surfaces permettent aux urbains de relever un défi : jardiner sans jardin. Les jardineries et les magasins de décoration ont bien compris ce nouveau besoin, et multiplient les kits de jardinage "prêt à semer", mini-serres, tableaux végétaux, jardins verticaux et jardins miniatures.
Terrasses, balcons, rebords de fenêtre
Les jardiniers urbains les mieux lotis disposent au moins d’un balcon, voire d’une terrasse. Les autres devront se contenter d’un rebord de fenêtre. Le facteur limitant, c’est d’abord l’espace disponible, puis le poids des pots et autres jardinières. L’exposition et la luminosité jouent également un rôle important : mieux vaut un rebord de fenêtre en étage élevé, bien exposé, plutôt qu’un balcon au premier étage, donnant sur une cour d’immeuble sombre, en plein nord... Certaines plantes peuvent néanmoins être cultivées à l'ombre.
Fleurs à foison
Le moindre espace disponible peut être mis à profit pour cultiver plantes vertes, arbustes, fleurs annuelles, bulbes fleuris ou plantes vivaces, en adaptant les espèces aux conditions d’ensoleillement et de température. En dehors des habituels géraniums, de nombreuses plantes fleuries se satisfont de petits volumes de terre : impatiens, muflier, capucines, lobélia, bégonia, coléus, œillet, pois de senteur, anthémis, fuchsia, cosmos, dahlia, zinia, reine-marguerite, tournesol, hortensia, rosier, tulipes…
Arbustes et écrans verts
Si l’espace est suffisant pour accueillir un pot de dimensions plus importantes, les arbustes fleuris comme le lilas ou le laurier-rose peuvent aussi trouver leur place sur un balcon ou une terrasse. On voit même des oliviers miniatures ou de petits conifères sur les rebords de fenêtres des immeubles. Certains jardiniers citadins, pour se protéger d'un vis-à-vis gênant ou tout simplement pour interposer un rideau de verdure entre la ville et les pièces à vivre, installent des écrans vivants : fraisier grimpant, pieds de haricots verts (oui !), tomates, géranium lierre, glycine, chèvrefeuille, lierre, vigne vierge ou à raisin...
Des contenants originaux et "customisés"
Les multiples possibilités en matière de choix des contenants ouvrent la voie à des idées originales. Les "jardiniers de balcons" ont en effet l'opportunité de transformer un inconvénient (la culture en pot) en avantage décoratif. En multipliant les formats, en harmonisant la disposition des contenants, en décorant (peinture, mosaïque, collage…) bacs et jardinières, et même en recyclant des objets inattendus pour les transformer en bacs de culture (ustensiles de cuisine, meubles, tiroirs, vasques, tonneaux, emballages plastiques, bouteilles découpées…), il est possible de créer un ensemble vraiment original et personnalisé. Fini, les balcons et terrasses avec des pots ronds en rang d’oignon!
Potagers urbains
La mode du "fait-maison", souvent corrélée avec l’envie de consommer bio, ou en tout cas, naturel, pousse aussi de plus en plus de citadins à cultiver leur petit potager… sans potager. Car une fois qu’ils ont compris que la culture en pot est possible pour bon nombre de végétaux, ils ne s’arrêtent pas aux plantes décoratives, et s’attaquent aux légumes et aux plantes aromatiques. Pour les enfants, c’est pédagogique, pour les adultes, c’est ludique, et c’est aussi un pied de nez à cette cruelle absence de jardin.
De nombreux légumes (salade, haricot vert, tomate, poivron, radis, carotte, bette...) et certains arbres fruitiers nains peuvent se cultiver en pots ou en jardinières. La plantation directe dans un sac de terreau est également à la mode : elle permet de faire l’économie du contenant, et de simplifier les manipulations de substrat lors des plantations (quiconque a déjà rempoté des plantes au milieu de sa cuisine ou de son salon comprendra les atouts de cette pratique un peu rustique !).
Enfin, pour ceux qui ne disposent d’aucun espace de jardinage, reste la solution des jardins partagés, ces jardins ouvriers nouvelle formule, qui connaissent un vif succès partout en France.
Guerrilla gardening : reverdir la ville
On ne peut pas évoquer le jardinage urbain sans mentionner cette nouvelle tendance qui se dessine en France depuis quelques années : le "guerrilla gardening", ou fleurissement sauvage. Apparu à New York au milieu des années 70, ce mouvement est particulièrement développé dans les pays anglo-saxons, mais aussi à Berlin ou à Bruxelles. Plusieurs villes françaises ont maintenant leurs groupes de "guerrilla gardeners" plus ou moins organisés : Paris, Lyon, Toulouse, Rennes, Nantes, Bordeaux, Brest…
Le principe est simple : végétaliser, avec ou sans permission, les espaces urbains inhospitaliers. Terrains vagues, pieds d’arbres, bordures de trottoirs ou d’immeubles, bas-côtés d’axes routiers (boulevards périphériques), n’importe quelle parcelle de sol susceptible d’abriter un peu de terre peut faire l’affaire.
Les guérilla gardeners passent à l’action la nuit (jardiner sur un terrain public est illégal… mais généralement toléré par les autorités), et ils plantent et sèment , souvent avec humour et facétie, afin de reverdir la ville et d’en faire un lieu de vie plus accueillant pour tous. L’arme de prédilection de ces guérilleros verts et pacifiques, c’est la "seed bomb", ou "seed grenade", petite boule de terreau et de compost contenant des graines, qu’il suffit de lancer par-dessus les palissades, la pluie se chargeant d’arroser les semences.
Quelques liens pour en savoir plus :
- www.guerrillagardening.org (en anglais)
- guerilla-gardening-paris.blogspot.com (groupe parisien)
- jardins partagés (blog généraliste sur le jardinage en ville)
- jardins et potagers urbains (blog)
A lire aussi : Un jardin sans jardin, de Michel Droulhiole, Leduc.S Editions
>> Accéder au sommaire de la rubrique Balcons et terrasses
>> Lire :
Crédit photos : Suzy M. 83 / Dr Papillon and Hoedic / The Guerrilla Gardener
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Allo plombier grasse.com 01/06/2015, à Grasse
Dans cet article, on constate que le jardinage est possible en milieu urbain comme il l'est dans la campagne.
Gabeeu 03/06/2011, à France
La GG c'est bien d'avantage ! Creez votre guerilla, tot ou tard nous nus manifesterons dans votre ville ! Le site de la GG France : http://www.guerilla-gardening-france.fr/
David27 19/01/2011, à Paris
Bonjour je suis journaliste, basé à paris. je reviens de new-york où j’ai pu constater un veritable essor de l’agriculture urbaine : sur les docks en periphérie, sur les toits des supermarchés, sur les toits des buildings… qq’un a-t-il eu vent de pratique similaire à paris ? existe-t-il des potagers sur les terrasses de particuliers dans paris ? sur les balcons ou sur les toits des immeubles. merci de me faire suivre des infos et/ou contacts sur les potagers (et non jardins) en ville française si vous en avez… et à votre disposition pour discuter agriculture urbaine ou apporter des precisions sur le sens de mon travail. merci pour vos reponses david
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