Lutter contre les otiorhynques
Présentation de l'otiorhynque
L'otiorhynque (Otiorhynchus sp.) est un coléoptère d'environ 10 mm au corps noir. Cousin des charançons, ses élytres sont parfois tachetées et son rostre est plutôt court. En réalité, il existe différentes espèces d'otiorhynques, le plus connu étant l'otiorhynque de la vigne, Otiorhynchus sulcatus, qui apprécie, outre les feuilles de vigne, celles des fraisiers, des framboisiers, des rhododendrons, des cyclamens, des azalées, des hortensias... Les larves d'otiorhynques sont quant à elles de petits vers blancs au corps incurvé et à la tête sombre.
Cycle de vie et conditions de développement des otiorhynques
Les otiorhynques ont une espérance de vie qui peut aller de 6 mois à 3 ans, mais c'est au cours de la première année que la femelle pond le plus grand nombre d'oeufs (entre 100 et plusieurs milliers), en été (voire dès le mois de mai si le temps est clément) et au début de l'automne. Vous pouvez essayer de repérer les premiers adultes dès le printemps, mais la tâche est loin d'être aisée compte-tenu du fait que ces petites bêtes ont la fâcheuse habitude de s'activer la nuit et de se cacher le jour, sous les mottes de terre, les planches, au fond des pots et jardinières... Ce sont leurs « grignotages », de petites encoches arrondies et régulières sur le bord du limbe des feuilles, qui vous donneront l'alerte.
La chaleur, la sècheresse, de même que les plantes vivaces restant à la même place durant plusieurs années (en pleine terre ou en pot), favorisent leur présence.
Les œufs mettent 10 jours à 1 mois pour éclore ; cela dépend des températures. Ensuite, les larves se développent sous terre durant de longs mois (cela peut prendre deux ans comme deux mois si elles sont sous serre). Pendant tout ce temps, elles se nourrissent des racines et des tubercules qui sont à leur portée.
Dommages provoqués par les otiorhynques
L'otiorhynque adulte n'occasionne que des dégâts d'ordre esthétique.
Les larves, qui s'attaquent au chevelu racinaire et qui blessent les grosses racines, sont plus à craindre. Dans des endroits confinés, comme les potées, ou les cultures sous serre, les plantes attaquées peuvent périr faute de pouvoir s'alimenter correctement.
Prévention et contrôle des otiorhynques
En prévention
Lors de l'achat de vos plantes, vérifiez que la motte ne contient pas de larves. Pour cela, secouez la motte hors de son pot. Faites de même avec vos plantes en pot susceptibles de les héberger, lors de leur rempotage.
Certains jardiniers ont également recours à des bandes engluées pour empêcher la progression des adultes vers les feuilles ; attention, ces pièges ne sont pas sélectifs et n'ont aucun effet sur les larves.
Lutte directe
Si vous observez des morsures sur vos plantes, la cueillette nocturne des adultes reste une solution efficace (soyez vigilant, les otiorhynques savent simuler une mort soudaine pour éviter d'être attrapés) ; à vos lampes torches !
Dans le cas d'une forte attaque, il est possible de pulvériser sur les plantes une solution à base de nématodes auxiliaires (Heterorhabditis megidis et Heterorhabditis bacteriophora), qui se présente sous forme de poudre à diluer dans de l'eau, dès que la température au sol le permet (12°C). Les périodes propices aux pulvérisations sont avril/mai et août/septembre, et toute l'année en intérieur.
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Solus 17/02/2022, à Saint laurent de la salanque
Pour lutter contre l’otiorhynque de mes nouvelles feuilles d’oliviers, j’ai mis à la base du tronc, environ à 25 cm du sol, de la laine de verre, attachée avec du fil de fer. L’animal se prend les pattes et ne peut plus sortir, il finit par mourir (R.I.P.) Piège à changer de temps à autre. À défaut de laine de verre, de la laine fonctionne aussi. Sans avoir poussé au delà, je pense qu’un amalgame fibreux fin ferait l’affaire. Il s’accroche car ses pattes ont comme des crans, leur avantage pour grimper, se retourne contr’elle. Écolo, peu dispendieux
Anga 10/06/2021, à Toulouse (31500)
Si j'ai bien compris on doit déverser les nématodes avant juin-juillet, cette année je ne l'ai pas fait en avril-mai et août-septembre et je le regrette, mes plantes ont une belle attaque et sont toutes dentelées, je vais quand même essayer de vaporiser des nématodes en juin. Les années où je l'ai fait ça a marché et j'ai cru en être débarrassée, que nenni !! il faut vraiment être vigilant !
Catherine craplet 18/03/2019, à St germain au mont d'or
Pour lutter contre un envahissement d'Otiorhynques, j'ai déversé en juin dernier (et de nuit) des dizaines de litres de Nématodes sur la terre de mes plantes dévorées et ce, plusieurs jours, ou plutôt plusieurs nuits. Les ravages ont continué... Donc je suis ruinée comme mes roses trémières car ces Nématodes coûtent très cher. Récemment, j'ai planté plusieurs gousses d'aïl dans les massifs. Je vais voir si l'aïl fait son effet.
Isabelle c 09/07/2018, à
Merci Calvert pour votre témoignage très intéressant ! En effet on peut se poser la question du devenir de ces nématodes, une fois introduits dans le sol. On a peu de retours ; il semblerait que le risque "invasif" soit limité et que si des déséquilibres peuvent être créés, ils disparaissent rapidement. Mais bon, il "semblerait " seulement...
Valvert 07/07/2018, à 1009
En 2015 j'ai reçu un rosier Rossard grimpant en fleurs .. l'année suivante, en dépit de mes attentions, la situation s'est dégradée : les fleurs sont devenues chétives et puis le feuilles ont été progressivement dévorées, elles avait une allure de "guipure". Information prise il se serait agi d'une attaque d'otiorhynques, qui ne pouvaient être éliminés biologiquement que par des nématodes certes, mais à commander ... pas d'une poudre à diluer donc. Je me suis immédiatement demandée ce que devenaient ces nématodes quand ils n'auraient plus rien à dévorer! Je n'ai donc pas donné suite ce conseil et me suis confiée à mon intuition en me disant que si ce rosier devait vivre, il vivrait. Sitôt dit, sitôt fait. Un matin, j'ai pris une gousse d'ail et j'ai planté tous ses éléments dans la terre de ce rosier. L'ail a besoin de pas trop d'eau et de soleil, C'est parfait aussi pour le rosier. Il n'avait pas fleuri du tout l'an dernier et à Pentecôte cette année, il m'a offert 17 superbes roses. J'en déduis qu'il a recouvré vigueur et donc la santé. J'en ai fait une photo mais ce message ne permet pas de joindre une photo! Hélas. Si cette expérience personnelle peut sauver d'autres végétaux j'en serais très heureuse.
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