Les huiles essentielles au secours des plantes du jardin d’ornement
Préparer votre mélange actif à base d'huiles essentielles
On parle ici de pulvériser des huiles essentielles (HE) au moyen d'un pulvérisateur (les modèles de 3L à 8L sont bien adaptés pour un jardin moyen).
Les huiles essentielles, très concentrées, doivent bien sûr être diluées. Cela se fait en 2 étapes très simples.
À noter : les HE peuvent être irritantes. Il est recommandé de porter des gants et des lunettes lorsque vous les manipulez.
Étape 1 : solubiliser
Comme les huiles ne sont pas directement miscibles dans l'eau, il faut les solubiliser. Pour cela, on emploiera indifféremment :
- soit un mélange 50/50 d'une huile végétale (colza, olive...) et d'un tensioactif (savon noir ou liquide vaisselle bio),
- soit du Solubol, peu onéreux et prêt à l'emploi.
Mélangez l'huile essentielle préconisée avec cette "base solubilisante" dans une proportion 9 pour 1. Soit, par exemple, 9ml d'huile essentielle pour 1 ml de mélange (ou Solubol). Bon à savoir : cette base de préparation se conserve sans problème.
Étape 2 : diluer dans l'eau
Avant emploi, la solution doit être fortement diluée dans l'eau, à seulement 0,1% ! (c'est pour cela que l'emploi des HE se révèle très économique).
Ainsi, 10 ml du mélange suffira pour 10 litres de préparation prête à l'emploi (10 litres = 10.000 ml x 0,1% = 10 ml).
=> Retrouvez tous les détails pour bien utiliser les huiles essentielles au jardin dans l’article « Soigner ses plantes avec les huiles essentielles ».
Des solutions génériques
Les solutions proposées ici ciblent des maladies et des insectes qui touchent des plantes fréquemment installées dans les jardins. Bien sûr, les huiles essentielles (HE) recommandées dans chaque cas peuvent être employées pour protéger ou guérir d’autres végétaux. L’oïdium reste l’oïdium, les aleurodes... des aleurodes !
Les plantes, leurs problèmes courants et les huiles essentielles qui marchent !
Bougainvillée
En pot ou en pleine terre pour les jardins situés au Sud, le bougainvillier est intéressant pour sa résistance aux températures élevées et à la sécheresse, qui n’empêche pas la venue de ses bractées si décorative.
Souvent palissé sur un treillage, le bougainvillier peut servir d’abri à des cochenilles. Vous pourrez traiter avec une pulvérisation de géranium rosat (dont le fameux Géranium Bourbon).
Son feuillage peut également être atteint par le mildiou, qui sévit durant l’été, surtout en cas d’humidité et de forte chaleur. Comptez alors sur l’HE de sarriette associée à celle d’orange douce.
Buis
Les buis, historiquement appréciés pour leur résistance et leur aptitude à la taille, sont malheureusement sujet à de nombreuses maladies et atteintes de parasites.
On ne présente plus la pyrale du buis, dont les chenilles voraces provoquent des dégâts considérables. Pour repousser son papillon, pulvérisez en été de l’argile additionnée d’HE de genévrier.
Le dépérissement, causé par des champignons, cause lui aussi des pertes sévères.
Contre Cylindrocladium buxicola, le plus virulent et Pseudonectria buxi, un peu moins aggressif, pulvérisez préventivement un mélange de sarriette, clou de girofle et thym linalol.
Camélia (et rhododendron)
Ces deux plantes de terre de bruyère nécessitent des conditions de cultures optimales pour rester en bonne santé : sol à tendance acide, de l’ombre, pas de sécheresse...
Mais certaines maladies peuvent survenir :
- fumagine (qui couvre les feuilles d’une crasse noire) : pulvérisation d’HE de basilic
- pestalozzia (une atteinte du feuillage par un champignon microscopique, qui provoque de larges taches brunâtres caractéristiques). Luttez en pulvérisant de la sarriette, du tea-tree et du thym linalol.
Fuchsia
Souvent hiverné durant la mauvaise saison en raison de sa résistance au froid toute relative, le fuchsia n’est pas une plante fragile. Méfiez-vous des excès d’arrosage, qui provoquent le pourrissement des racines.
Les huiles essentielles seront utiles contre 2 maladies qui peuvent survenir à la belle saison :
- le botrytis (un champignon), auquel vous réserverez des pulvérisations d’HE de sarriette
- la rouille, contre laquelle l’huile essentielle de sauge sclarée fait montre d’une certaine efficacité
Géranium
Le « roi des balcons » fleurit encore de nombreuses potées et jardinières.
Comme le fuchsia, il peut présenter des signes de botrytis ou bien de rouille. Mais il peut également développer une bactériose, contre laquelle vous pourrez utiliser un mélange d’huiles essentielles d’origan et de clou de girofle.
Il peut subir des attaques d’aleurodes, mais vous risquez surtout de découvrir des branches qui dépérissent, et dont les tiges se révéleront creusées. C’est la chenille du « bombyx cul-brun » qui est à l’œuvre. Si vous êtes victimes de ces attaques, à l’avenir utilisez en préventif des pulvérisations de genévrier et de citronnelle.
Hibiscus rosa sinensis
En plein air, ce bel arbuste est généralement peu attaqué. Mais si vous le gardez en pot, sous abri, il est possible qu’il subisse quelques « désagréments ». Au rang desquels :
- aleurodes (petites mouches blanches qui volètent) => citronnelle
- cochenille, du printemps à l’automne => géranium rosat
- oïdium (plutôt en fin d’été) => sarriette + orange douce
Olivier
Effet de mode et hiver plus doux : l’olivier progresse de plus en plus vers le Nord. Pour être en bonne santé, il lui faut un sol pauvre et sec.
Plusieurs maladies peuvent efficacement être combattues avec des huiles essentielles :
- fumagine => pulvérisez de l’HE de basilic
- verticiliose : HE d’origan ou de sarriette
- oeil de paon (avec ses taches circulaires très caractéristiques) : pulvérisez un mélange d’HE de clou de girofle et de sarriette
Si vous avez la chance d’avoir une production d’olives, quelle déception de les voir tomber prématurément, infestées par la mouche de l’olive ! Pour contrer ce parasite, vous pouvez employer des pulvérisations d’argile additionnée d’huiles essentielles de genièvre et de romarin.
Rosier
Si les variétés récentes de rosiers possèdent il est vrai une meilleure résistance que leurs aînées, les maladies habituelles pourront cependant être combattues avec l’aide des huiles essentielles :
- chancre : sarriette
- marsonia : pulvérisation de clou de girofle + orange douce + sarriette
- oïdium : idem
- rouille : HE de sauge sclarée
À retenir
L’emploi des huiles essentielles constitue une alternative intéressante aux substances chimiques de synthèse, dont l’usage est désormais interdit pour nos jardins. Votre objectif reste malgré tout de proscrire tout traitement inutile. Un jardin à l’équilibre, avec un sol vivant, une biodiversité optimale, constitue un bon départ pour limiter la propagation des maladies et celle des parasites.
Les huiles essentielles sont des composés naturels puissants, à n’employer que lorsque la maladie ou le parasite est bien identifié, et que l’atteinte à la végétation justifie un traitement.
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