Érinose de la vigne
L'érinose : une galle provoquée par un acarien
Le responsable de l'érinose est un acarien microscopique : Colomerus vitis (syn : Eriophyes vitis). Vous ne pourrez donc pas le voir s'attaquer à votre vigne. Il s'agit d'un phytopte. C'est le nom commun donné à plusieurs espèces d'acariens qui s'installent sur les bourgeons et les feuilles de nombreuses essences d'arbres ou d'arbustes (cassissiers, framboisiers, mûriers, noisetiers, noyers, poiriers, pommiers, tilleuls...) et provoquent l'apparition de galles (lire : Galles des plantes).
Le phytopte de la vigne (ou phytopte de l'érinose) ressemble à un ver de couleur blanc crème, avec 2 paires de pattes à l’avant et mesure 160 micromètres (=0,16 mm). La larve et les œufs sont encore plus petits : impossible à repérer à l'œil nu.
Heureusement, le phytopte de la vigne présent dans tous les vignobles de France n'engendre que des galles et n'a pas d'impacts importants sur la production de raisins.
L'érinose est ainsi due à un parasite de la vigne, ce n'est donc pas une maladie proprement dite (lire : Maladies de la vigne).
Cycle de vie du phytopte de l'érinose
Après avoir passé l'hiver à l’abri sous l'enveloppe d’écailles des bourgeons et sous les écorces des sarments, les Colomerus vitis adultes sortent avec l’arrivée du printemps. Ils commencent alors à piquer les toutes jeunes pousses pour se nourrir. Ces piqûres provoquent des galles à l'intérieur desquelles les adultes s'accouplent et les femelles pondent, à la mi-avril. Quinze jours après la ponte, les nouveaux adultes sont actifs : ils quittent les feuilles sur lesquelles ils sont nés et se propagent vers le bourgeon terminal et sur les autres jeunes feuilles à proximité. Jusqu'à la fin de l'été, 5 à 7 générations peuvent se succéder.
Avec la chute des feuilles en automne, une partie des acariens se met à l'abri dans les bourgeons d'hiver et sous l'écorce des sarments pour hiverner. Les autres, encore présents sur les feuilles restantes au moment des premières gelées, disparaîtront.
Les symptômes de l'érinose
Les symptômes sont faciles à identifier. On note l'apparition de galles boursouflées (cloques) de couleur vert clair puis rougeâtres et, au même endroit sous les feuilles, le développement d'un feutrage blanc ou rosé, puis brun rouge, qui correspond à l'hypertrophie des poils de la feuille suite aux piqûres des phytoptes.
Plus rarement, les fleurs atteintes peuvent couler.
Moyens de lutte contre l'érinose
Traitement préventif
En cas d'attaque l'année passée, pulvérisez un mélange de savon noir (15 à 30 g), d'alcool à brûler 10 g et d'eau (1 L)* dès l'ouverture des bourgeons.
Traitement curatif
Dès les premiers symptômes, supprimez les feuilles atteintes. Si nécessaire, traitez au soufre mouillable, dès l’apparition des galles, à la dose homologuée contre l’oïdium. Pratiquez 1 à 2 pulvérisations sous les feuilles à 15 jours d’intervalle.
À tester également : le purin de prêle.
* « Pucerons, mildiou, limaces... Prévenir, identifier, soigner bio ». J.-P. Thorez, éditions Terre vivante.
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