Les différents noms des plantes
Nom vernaculaire, nom scientifique : désigner pour reconnaître
Nommer, c'est faire exister. Aussi, comme nous l'avons fait pour toute chose, et depuis toujours, nous avons désigné toutes les plantes portées à notre connaissance par un ou plusieurs noms, reflets de leurs origines géographiques, leurs formes, leurs caractéristiques botaniques, leurs saisonnalités, leurs vertus médicinales... ou de la volonté de rendre hommage à des botanistes ou des explorateurs de renom. En botanique, c'est d'autant plus nécessaire compte tenu de l'incroyable diversité des plantes et, parfois, de leurs ressemblances. Comment cultiver une plante, comment utiliser ses propriétés médicinales et/ou allélopathiques* si on ne sait pas qui elle est ?
La plupart des plantes ont deux noms officiels : le nom vernaculaire (le nom d'usage, utilisé dans la vie courante) et le nom scientifique (en latin). Ainsi, dans toutes les flores (encyclopédie botanique), vous trouverez un index des noms français (vernaculaires) et un index des noms latins (scientifiques). Pour autant, l’identification d'une plante peut se transformer en véritable casse-tête : multiplication des appellations pour les unes, changement de nom pour les d'autres... difficile de s'y retrouver.
Les noms vernaculaires (populaires) des plantes
Le nom vernaculaire d'une plante est propre à un pays et, occasionnellement, à une région. Se transformant au fil des siècles et des évolutions du langage, différent d'un endroit à l'autre ou utilisé pour deux (voire plus) plantes différentes, il peut être source de confusions. Si certaines sont sans conséquence, comme c'est le cas pour les immortelles, d'autres peuvent s'avérer dangereuses, par exemple l'utilisation culinaire des feuilles toxiques du laurier-cerise (Prunus laurocerasus) à la place de celle du laurier-sauce (Laurus nobilis). Aussi, pour écarter tout risque d'erreur, il vaut mieux se référer au nom latin.
À savoir : beaucoup de plantes sauvages, inconnues du citoyen lambda, ne possèdent pas de nom vernaculaire, notamment celles qui ne sont pas indigènes.
Le nom latin (botanique) des plantes
Pour apporter de la lisibilité à la complexité du monde végétal, la communauté scientifique, sur l'impulsion de Carl von Linné (naturaliste suédois du XVIIIe siècle), a établi une nomenclature binominale en latin, utilisée dans tous les pays. Ainsi, chaque espèce de plantes possède un nom botanique unique composé :
- d'un nom générique de genre. Ex : Artemesia pour les armoises, Ranunculus pour les renoncules, etc.
- d'un nom spécifique pour désigner l'espèce au sein du genre. Ex : Artemesia vulgaris L. (armoise commune), Artemesia maritima L. (armoise maritime)... Les noms d'espèces sont souvent définis en fonction d'une caractéristique de la plante : nombre de feuilles (trifolia...), couleur de la fleur (alba, niger...), utilisation (officinalis...), origine (montana...), etc.
À savoir : le nom scientifique est suivi du nom de l'auteur qui a décrit l'espèce en question. L (pour Linné), Hoffms. (pour J.C. Von Hoffmannegg), Dumort. (pour B.C.J. Dumortier), etc.
À cela, peut venir s'ajouter :
- le nom de sous-espèce (une variante de l'espèce type, adaptée à un environnement spécifique). L’abréviation ssp ou subsp du mot latin subspecies (sous-espèce) est alors rajoutée. Ex : Ranunculus flammula ssp minimus (Ar. Benn) Padmore et Ranunculus flammula ssp scoticus (E.S. Marshall) Clapham désignent deux sous-espèces de la Renoncule flammette (petite douve).
- le nom de variété (une légère variation morphologique ou organoleptique de l'espèce type, dans la même aire de distribution). Il est signalé par l’abréviation var.. Ex : Allium vineale var. compactum (Thuill.) Syme, qui est un ail des vignes aux ombelles étroites formées uniquement par des bulbilles.
- le nom de forme (une variante se différenciant de l'espèce par un critère mineur) indiqué par l’abréviation f.. Ex : Adonis aestivalis f. citrina (Hoffm.) Riedl, qui est une variation jaune de la fleur rouge de l'adonis d'été.
Bien écrire le nom latin des plantes
- Le nom du Genre commence par une majuscule tandis que le nom de l’espèce (et celui de l'éventuelle variété, sous-espèce, forme) commence par une minuscule.
- Dans un texte écrit avec une typographie romaine, les noms latins doivent être en italique, et inversement.
Les noms qui changent
Pour diverses raisons, le nom scientifique d'une plante a pu être amené à changer au fil des siècles : attribution d'un même nom à deux plantes différentes, deux auteurs ayant décrit une même plante sous deux noms différents, etc. Aujourd'hui, la possibilité d'étudier l'ADN des plantes et de retracer leur parentalité permet de vérifier si une plante a été placée dans le bon genre. De nombreuses erreurs ont été mises à jour, entrainant de nouveaux changements de noms. D'où, parfois, la nécessité de connaître, aussi, les synonymes (noms remplacés).
À noter : lorsqu'un nom change, le nom de l'auteur initial (ou son abréviation) est noté entre parenthèses et est suivi du nom de l'auteur du changement. Ex : Adonis aestivalis f. citrina (Hoffm.) Riedl.
Cultivars et hybrides
Un cultivar est une variété cultivée : c'est une plante résultant d'une sélection horticole, pour ses caractéristiques remarquables. À ne pas confondre avec les variétés botaniques (var.). L'obtenteur d'un cultivar lui attribue un nom qui vient se rajouter au nom de l'espèce. Il est placé après le nom latin, s'écrit avec une majuscule et est encadré de guillemets simples. Ex : Mentha spicata 'Nanah'.
Un hybride est une variété résultant d'un croisement entre deux variétés ou espèces différentes. L'hybridation peut être naturelle ou volontaire (artificielle). Si certains hybrides naturels ont un nom botanique qui leur est propre, beaucoup de plantes hybrides peuvent être identifiées par le x qui relie leurs noms latins. Ex : Nepeta x faassenii Bergmans ex Stearn, issu d'un croisement entre Nepeta mussini et Nepeta nepetella (lire aussi : Hybrides F1 et création variétale classique, quelle différence ?)
À noter : un cultivar peut être hybride. Ex : Mentha x piperita f. citrata 'Basil'.
*Ensemble des interactions biochimiques réalisées par les plantes entre elles, ou avec des microorganismes (Définition du Dictionnaire d’agroécologie - https://dicoagroecologie.fr).
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