13 champignons mortels à connaître
Les amanites, les plus célèbres
Les amanites forment une catégorie de champignons très dangereux : 6 espèces sont mortelles en France. Les amanites ont comme point commun de porter un anneau sur leur pied et de présenter une volve à la base du pied. Sous le chapeau, les lamelles sont blanches et libres.
Amanite phalloïde
Cette célèbre amanite (Amanita phalloides) est responsable de la grande majorité des morts par empoisonnement. Elle est très courante ; on peut la rencontrer sous les feuillus, parfois sous les conifères, de juillet à novembre, et surtout en septembre et octobre. Son chapeau est le plus souvent verdâtre (parfois jaune ou blanc) et légèrement strié (caractéristique parfois absente). Le pied semble tigré : il porte des fibrilles verdâtres entre la volve et l'anneau. L'amanite phalloïde est hautement toxique pour le foie et les reins. Les premiers symptômes apparaissent 48h près l'ingestion, et sans intervention médicale d'urgence (greffe de foie), la mort intervient en 1 à 2 semaines (par hépatite aigüe et insuffisance rénale).
Amanite printanière
L'amanite printanière (Amanita verna) est plus rare que la précédente mais tout aussi mortelle. On la rencontre de mai à septembre dans le sud de la France, en forêt de feuillus (chênes, châtaigniers) ou de conifères. Le pied est blanc et lisse, et le chapeau blanc à jaune pâle.
Amanite vireuse
Voilà encore une amanite blanche mortelle : l'amanite vireuse (Amanita virosa). Ne vous fiez pas à sa couleur blanc pur : elle est tout aussi toxique et mortelle que les deux précédentes ! Le pied est la plupart du temps fibreux à laineux, l'anneau est mince et fragile, le chapeau est charnu et sa forme varie de conique à plus étalée selon le stade de développement. L'amanite vireuse est présente surtout dans les zones montagneuses et dans le nord de la France, dans les bois de feuillus, entre août et octobre.
Amanite tue-mouche
Avec sa couleur peu commune, l'amanite tue-mouche (Amanita muscaria) est la plus célèbre des champignons réputés dangereux, mais elle n'est pas la plus toxique, quoiqu'elle puisse causer des troubles graves. Elle provoque des symptômes digestifs et nerveux, une ivresse, puis le sommeil, voire le coma. Elle est aisément reconnaissable à son chapeau de couleur rouge vif, parsemé d'écailles ou verrues blanchâtres, qui peuvent disparaître sous l'effet de la pluie. Avec l'âge, le chapeau peut virer à l'orange. Le pied est blanc à blanc crème, plus ou moins floconneux. Amanita muscaria se rencontre près des bouleaux et de différents conifères, de juillet à décembre.
Amanite panthère
L'amanite panthère (Amanita pantherina) est dangereuse et peut provoquer la mort dans certains cas (quantité ingérée importante, jeunes enfants). L'ingestion cause le même type de troubles que l'amanite tue-mouche. On la trouve de juillet à décembre dans les bois de feuillus ou de conifères. Le chapeau est assez mince, de couleur brune à brun-jaune, et parsemé de petites verrues blanches et poudreuses qui peuvent être effacées par la pluie et faciliter la confusion avec l'amanite des césars, un délicieux champignon comestible. Le pied est blanchâtre, clair, et l'anneau est fin, large, pendant ; il peut disparaître sous l'effet des intempéries.
Amanite jonquille
Amanita gemmata, l'amanite jonquille (syn Amanita junquillea), est un champignon psychotrope potentiellement toxique, provoquant les mêmes symptômes que l'amanite panthère et l'amanite tue-mouches. La toxicité est variable selon les spécimens : cette amanite est rarement dangereuse mieux vaut s'en méfier et ne pas la consommer. Elle se rencontre d'avril à janvier sous les feuillus et les conifères. Le chapeau est jaune clair, ocre voire blanchâtre, il porte généralement des débris de la volve ; les bords sont striés. Le pied est d'aspect assez variable, nu ou plus ou moins floconneux.
Les lépiotes
Parmi les lépiotes, on trouve le meilleur comme le pire, et le fait qu'elles se ressemblent beaucoup d'une espèce à l'autre ne facilite pas le tri ! Il faut se méfier des petites lépiotes, qui sont souvent toxiques, voire mortelles, comme celles-ci.
Lépiote blonde
La lépiote blonde (Lepiota helveola), aussi nommée lépiote brune ou lépiote rougissante en raison de la couleur variable de son chapeau selon son âge, est un champignon mortel (mêmes symptômes que l'intoxication par l'amanite phalloïde) mais rare. Son chapeau est convexe puis plat, de couleur ocre à rose incarnat ; d'abord feutré, il prend un aspect pelucheux puis écailleux en vieillissant. Le pied est court (4 cm de haut au maximum), rose pâle à brun clair rougeâtre. On rencontre cette lépiote dans les prés et les lisières de forêt, en été et en automne.
Lépiote brun incarnat
Cette autre petite lépiote, Lepiota brunneo-incarnata ou lépiote brun incarnat, est mortelle, heureusement assez rare mais lorsqu'elle est implantée sur un site, elle peut s'y avérer abondante. Elle se développe de juillet à décembre sur les sols riches (riches en humus ou ayant reçu des apports de fumiers), notamment les pelouses de jardins ou les prés accueillant du bétail ou des chevaux. Le chapeau convexe puis étalé présente en son centre une calotte foncée. La couleur de fond est blanchâtre, avec des plaques brun roux. Le pied, de couleur blanchâtre, est court et porte un anneau.
Lépiote de Josserand
La lépiote de Josserand, Lepiota josserandii, est un champignon mortel et qui mérite d'être présenté car il peut pousser dans les jardins, les parcs, les vignes et les prés (il aime les sols riches et les espaces dégagés), entre juillet et décembre. Son chapeau étalé et concave en son centre présente une calotte brune et des squames beige rose pâle se détachant d'un fond blanchâtre. Le pied, cylindrique, est de couleur crème à rose saumon et porte un anneau légèrement laineux, non mobile.
Les cortinaires
Trois espèces de cortinaires présentes en France sont mortelles : le cortinaire resplendissant (Cortinarius splendens), qui pousse notamment sous les hêtres de septembre à décembre, le cortinaire couleur de rocou (Cortinarius orellanus) que l'on rencontre au pied des chênes et des bouleaux de juillet à décembre, et le cortinaire très joli (Cortinarius speciosissimus), qui affectionne le pied des conifères. Les trois se ressemblent beaucoup, on peut les distinguer par leur couleur de leur chapeau :
- jaune vif plus pâle sur les bords et parfum brun orangé au centre (avec des écailles sombres) pour Cortinarius splendens ;
- jaune orangé puis brun rougeâtre pour Cortinarius orellanus ;
- brun orangé à ocre foncé pour Cortinarius speciosissimus.
La galère marginée
La galère marginée (Galerina marginata) est un champignon potentiellement mortel, toxique pour le foie, qui déclenche les mêmes troubles que l'amanite phalloïde. Le chapeau est convexe, lisse et brillant, de couleur jaune à brun-roux, en passant par l'orangé ; les marges sont plus claires et striées. Le pied est blanc crème à ocre. La galère marginée se rencontre du milieu de l'été à la fin de l'automne, souvent sur des souches (préférentiellement de conifères, parfois de feuillus).
La cudonie en cercle
Cudonia circinans est un petit champignon de quelques centimètres de haut, à l'aspect un peu étonnant. Il est très toxique, potentiellement mortel. La tête est de couleur ocre à blanchâtre, avec des marges fortement enroulées, lui donnant une forme irrégulière (comparées parfois aux circonvolutions d'un cerveau... peu engageantes !). Le pied est strié, brun, rougeâtre vers sa base. La cudonie en cercle ou cudonie circulaire pousse en été et en automne, en particulier en août-septembre, sous les conifères.
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Toxiques mais non mortels
Le bolet satan (Boletus satanas) et le bolet blafard (Boletus luridus) ont mauvaise réputation. On les dit parfois mortels, mais le premier est seulement toxique et provoque des vomissements (symptômes de gastro-entérite, sans gravité sauf pour les enfants ou les personnes âgées). Le second est toxique lorsqu'il est cru, comme les morilles, mais la cuisson lui retire sa toxicité.
Même chose pour l'entolome livide (Entoloma lividum), dont l'ingestion cause des troubles digestifs importants et une atteinte du foie ; mais la guérison est la plupart du temps spontanée.
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