Préparer soi-même des hormones de bouturage
Les auxines et les hormones de bouturage
Le bouturage consiste à provoquer l'apparition de racines adventives sur un fragment végétal (très souvent une tige) qui en est dépourvu. La formation des racines (rhizogénèse adventive) dépend de certains équilibres hormonaux internes et notamment de la présence d'auxines, des phytohormones qui jouent le rôle de régulateurs de croissance.
Afin de faciliter le développement des racines sur les boutures, les jardiniers ont pris l'habitude d'utiliser des substances chimiques de synthèse constituées de molécules proches de l'auxine naturelle, et produisant des effets similaires : les hormones de bouturage. Il existe toutefois de vieilles « recettes » permettant de fabriquer soi-même des hormones de bouturage. Utilisées il y a de cela quelques décennies, avant qu'arrivent dans nos jardineries les hormones de synthèse, elles sont réalisées à partir des hormones naturelles produites par les végétaux, sachant que les auxines se forment, entre autre, dans les jeunes graines (la pointe du coléoptile) et dans la pointe des racines.
L'eau de ronce
On connaît tous la propension de la ronce à prendre racine. Lorsque la ronce se marcotte, elle produit très rapidement de nombreuses petites racines blanches. Ces petites racines contiennent une quantité non négligeable de phytohormones qu'il est facile d'extraire.
La recette : lavez et séchez les racines. Hachez-les finement puis laissez-les macérer 24 h dans de l'eau. Faites ensuite tremper 24h vos boutures dans cette eau concentrée en hormones avant de les mettre en terre*.
Le grain d'avoine
Durant les premiers jours de la germination, le grain d'avoine, et plus précisément l'apex du coléoptile, produit et diffuse de l'auxine enclenchant le processus de croissance des cellules. C'est sans doute ce mécanisme de production d'hormones qui a conduit les jardiniers à utiliser le grain d'avoine (mais également le grain de blé ou d'orge), comme hormone de bouturage.
La recette : fendez précautionneusement la base des boutures de tige de sorte à pouvoir y insérer un grain d'avoine. Si le grain ne tient pas de lui-même, placez une petite ligature en raphia. Placez ensuite votre bouture en terre et maintenez le substrat humide. En germant, le grain d'avoine produit de l'auxine qui semble profiter aux tissus de croissance de la bouture et favoriser, ainsi, la formation des racines adventives.
L'eau de saule
L'eau de saule n'est pas à proprement parler une « hormone de bouturage ». Car, contrairement à ce que l'on peut parfois lire, la principale substance entrant en jeu dans l'eau de saule n'est pas l'auxine mais la salicyline, un principe actif qui a la propriété d'inciter les végétaux à :
- fermer les stomates et donc d'empêcher la déshydratation du rameau ;
- sécréter des substances anti-pathogènes et donc favoriser la cicatrisation des plaies de coupe.
L'eau de saule ne favorise pas la production de racines mais crée des conditions propices à un bon enracinement des boutures.
La recette : L'eau de saule.
L'urine et la salive
L'urine et la salive contiennent également des auxines**. Une application sur la base de la bouture de l'un ou de l'autre agit comme une hormone de bouturage. Certains jardiniers avaient l'habitude de mettre la bouture à la bouche, mais celle-ci peut être amère ou toxique. Il est donc préférable de cracher sur vos boutures plutôt que de les mordiller !
* Source : « Pour l'amour d'une Ronce », Bernard Bertrand, Ed. Terran
** Source : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 19? année, bulletin n°216, août 1939
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