Rapporter une plante comme souvenir de vacances
Rapporter une plante d'un pays étranger : ai-je le droit ?
Que prévoit la réglementation en matière d'importation de plantes ?
A-t-on le droit de passer la douane avec des plantes provenant d'un pays étranger ? En France, il faut savoir que l'importation de matériel végétal (ou animal) provenant d'un pays étranger à l'UE est soumise à autorisation. Pour lutter contre le pillage des espèces vivantes, végétales ou animales, la convention de Washington prévoit en effet une étroite surveillance du commerce international des plantes et des animaux : un spécimen d'une espèce en voie de disparition ou surexploitée, vivant ou non, ne pourra pas quitter le pays (sauf situation particulière, par exemple à des fins scientifiques). Ainsi, ce sont 5 000 espèces animales et 28 000 espèces végétales qui sont interdites de transport à l'international par la Convention de Washington.
En outre, pour éviter la dissémination de parasites et de maladies, certains végétaux doivent être contrôlés afin de s'assurer qu'ils ne sont pas vecteurs d'un organisme pathogène ou d'un ravageur. La liste des végétaux et produits végétaux concernés (plantes, bois, graines, fleurs...) est fixée par un arrêté du ministère de l'agriculture, et elle est régulièrement mise à jour.
Les documents à fournir à la frontière
En pratique, à la frontière, l'importateur (celui qui souhaite faire entrer des plantes en France) doit pouvoir fournir :
- Une copie du permis d'exportation CITES (CITES : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) fourni par l'exportateur, c'est-à-dire celui qui vous vend les plantes à l'étranger ;
- Un permis d'importation CITES établi par la DIREN en France ;
- Un certificat phytosanitaire établi par les autorités du pays d'origine.
Les particuliers sont-ils dispensés de ces formalités ?
Les douanes font preuve de tolérance vis à vis des particuliers qui transportent des plantes dans leurs bagages (à condition bien sûr qu'il ne s'agisse pas d'une espèce inscrite sur les listes CITES (espèce protégée ou menacée) : c'est la "tolérance voyageurs". Les particuliers sont ainsi dispensés de contrôle sanitaire sous certaines conditions :
- S'ils transportent dans leurs bagages de petites quantités de végétaux ou produits végétaux,
- S'il n'existe aucun danger de propagation d'organismes nuisibles,
- Si les végétaux et produits végétaux sont destinés à leur usage personnel ou à leur consommation personnelle durant le transport.
Les notions de petites quantités et de risque de propagation variant suivant le pays de provenance et le type de végétal : il faut se renseigner auprès du service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEP) ou de la douane*.
Et à l'intérieur de l'Union Européenne ?
Au sein de l'Union Européenne, le transport de végétaux est libre, à condition qu'il ne s'agisse pas d'espèces menacées, pour lesquelles les règles de circulation sont très strictes. Un permis peut être exigé selon les cas et selon les pays traversés, il convient de se renseigner auprès des autorités chargées de la CITES dans le pays concerné.
En pratique : que rapporter de ses vacances, et comment ?
Pas de prélèvements dans la nature
Tout ce que vous risquez en voyageant avec quelques plantes, c'est de vous les voir confisquer à la douane (c'est rare !), ou qu'elles ne supportent pas le voyage (ça, c'est déjà plus fréquent). Choisissez des plantes communes, qui ne sont évidemment pas menacées, et ne les prélevez pas dans la nature. Préférez celles qui sont vendues "officiellement" dans le commerce ou sur un marché (méfiance avec les petits vendeurs de rue), ou prélevez des boutures dans un jardin ami. Vous limitez ainsi le risque de voir vos plantes retenues à la douane.
Songez aussi que la plante que vous rapporterez en France peut présenter un danger pour la biodiversité locale : la liste des plantes invasives s'allonge, réfléchissez-y à deux fois avant de planter dans votre jardin une espèces exotique ! Celle-ci pourrait bien trouver là un milieu favorable, se reproduire rapidement et coloniser peu à peu l'espace au détriment des espèces autochtones.
Conditionnement pour le transport
S'agissant de plantes en pot, la difficulté est de ne pas les abîmer, de conserver le substrat bien en place dans le pot, et, si vous voyagez en avion, de parvenir à les caser dans les bagages cabine (les plantes tropicales supporteront généralement mal les soutes d'avion réfrigérées !).
En outre, avec des pots, on est confonté au problème de la contamination éventuelle de la terre du pot par des organismes potentiellement invasifs, ou tout simplement nuisibles (nuisibles pour les plantes, mais pas seulement : le plathelminthe de Nouvelle-Guinée est sans doute arrivé en France dans des pots de plantes importées).
Il est plus facile de faire voyager sans souci des graines (de baobab par exemple) ou des boutures : elles sont moins fragiles et moins encombrantes, et la question de contamination de la terre ne se pose pas. Pour les conserver le temps du transport, on peut les placer, préalablement humidifiées, dans une bouteille plastique (n'y mettez pas d'eau avant d'avoir passé le contrôle des bagages si vous prenez l'avion, car la bouteille et son contenu vous seraient confisqués !), ou encore dans un sac plastique gonflé d'air, ou les enrouler dans du papier ou un tissu maintenu humide. Pensez à supprimer une partie des feuilles et à couper la moitié des feuilles restantes, si elles sont grandes, afin de limiter la perte d'eau par évapo-transpiration. Pour les boutures de cactées et de plantes grasses, enroulez-les dans plusieurs couches du papier journal. Les plantes épiphytes voyagent facilement elles aussi, emballez-les comme les boutures.
Gare aux parasites !
Dans tous les cas, avant le départ, inspectez soigneusement le feuillage et les tiges et écartez les végétaux qui portent le moindre signe de maladie ou de parasitage. Au besoin, appliquez un traitement préventif : vous limiterez ainsi au maximum le risque de transporter des passagers clandestins avec votre plante ! Enfin, une fois arrivé chez vous, placez les nouvelles arrivantes en quarantaine : installez-les à distance des autres durant quelques semaines et surveillez-les.
* Source : service-public.fr
Voir aussi les sites : cites.org et douane.gouv.fr/
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Vikvik 28/04/2015, à
Il reste un risque de présence de bioagresseurs invisibles (virus, champignon, bactérie,petits insectes)... cela reste une pratique dangereuse pour le phytosanitaire du territoire d'accueil.
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