Comment élever des chèvres ?

La chèvre et l'Homme

Quand on parle de chèvres, il s'agit de chèvres domestiques, même s'il existe encore, dans certaines contrées du monde, des chèvres à l'état sauvage. Domestiquées depuis 10.000 ans, elles sont historiquement associées à une petite révolution : quand les Hommes se sont sédentarisés. Elles furent alors les premières alliées de l'Homme, dans le voyage qui le mène jusqu'à nous... C'est dire ce qui nous lie ! De nos jours, on est tenté par les chèvres naines, mais on peut envisager un petit élevage de chèvres pour le lait, ou pour l'agrément, ou encore pour la tonte des espaces verts : l'écopâturage.

Quelle chèvre adopter ?

Contrairement à de nombreux autres animaux, le code génétique des différentes races de chèvres est relativement similaire. Mais quand on les regarde et quand on les côtoie, la différence est notable, tant physiquement, que dans leur caractère.

Comment choisir ?

Chaque race de chèvre a ses particularités et chaque chèvre son caractère... On peut par exemple parler de l'alpine, très physique et au caractère fort, adaptée pour les terrains difficiles ; la saanen, calme et sociable ; ou la chèvre des fossés, façon chats de gouttière, poils longs et couleurs variables. On trouve aussi des chèvres originales, comme l'anglo nubienne, aux très longues oreilles et la chèvre angora, à l'allure de mouton. Certaines races de chèvres sont plus répandues, et donc facile à trouver. Les races locales sont aussi très intéressantes pour leur adaptation particulière à nos climats et nos environnements. Et pour finir cet aparté, il peut être intéressant de faire un peu plus de kilomètres pour trouver une race rustique ou en voie de disparition et contribuer à la sauvegarde d'une race devenue rare.

Une chèvre ne vit pas seule

Attention, la chèvre est un animal grégaire, c'est-à-dire qui vit en troupeau et supporte mal la solitude. Il faut donc toujours envisager minimum 2 animaux dans son cheptel. Ceci dit, c'est un animal sociable et pacifique qui peut vivre avec d'autres animaux : surtout les moutons et les brebis qui ont les mêmes habitudes, mais aussi les ânes, les chevaux et les vaches... On peut aussi imaginer des animaux comme les poules et les canards qui auront la cohabitation facile, mais avec des habitudes et des rythmes différents, ces derniers ne combleront pas son besoin de compagnonnage.

Accueillir des chèvres dans les meilleures conditions

Adopter une ou plusieurs chèvres ne s'improvise pas. Une chèvre ça saute, ça grimpe, ça mange tout et ça veut absolument le brin d'herbe ou la branche juste de l'autre côté du grillage. Il est indispensable pour leur assurer un bon confort de vie d'avoir un espace parfaitement clos, de 1000 m2 minimum pour 2 chèvres, idéalement 2000 m2. Il faut faire le tour des plantes présentes dans l'enclos pour éviter un empoisonnement. La clôture doit être haute de 130 cm, voire 150 cm, fixe et solide ou électrifiée, avec des mailles moyennes, pour éviter qu'elles ne se coincent dedans. Le sol de la cabane doit être en terre avec un coin confortable en paille, changé tous les 15 jours. Il faut aussi un râtelier à foin, une mangeoire à grain (surtout pour l'hiver) et une pierre à sel suspendue. Prévoir du foin en conséquence pour l'hiver, au moins 1 grosse balle de foin pour 2 chèvres. Et penser au vermifuge 2 fois par an.

Les obligations réglementaires

Comme pour les moutons, les chèvres impliquent des contraintes réglementaires et techniques contraignantes, à savoir des obligations en matière de déclaration, d'identification et de bien-être animal : 

• Tout d'abord, il faut faire une déclaration auprès de l’Établissement départemental de l’élevage (EDE) pour obtenir un numéro de cheptel. Cette démarche est obligatoire quel que soit le nombre de chèvres possédées. Tout animal non identifié doit être déclaré dans les plus brefs délais ;
• On vous demandera également de désigner un vétérinaire sanitaire de référence ;
• Les déplacements et les nouveaux sites (éco-pâturage) doivent être déclarés , toujours à l'EDE. Et tout caprin faisant l'objet d'une vente, d'un don ou d'un échange, doit posséder un document de circulation ;
• Il y a aussi obligation de renseigner le recensement annuel de l'EDE ;
• Chaque animal doit être identifié par des boucles auriculaires. Cette fois, c'est du côté de la Chambre d'agriculture qu'il faut faire ces démarches. Les boucles perdues ou endommagées doivent être remplacées par une provisoire (rouge) le plus rapidement possible, puis par une nouvelle boucle ;
• Les animaux ne doivent pas manquer de nourriture, avoir de l'eau propre en continu et posséder un abri dans chaque parc ;
• Archiver et garder pendant 5 ans tous les documents liés aux animaux de son cheptel ;
• En cas de décès d'un caprin, il faut prendre contact dans les 48h avec la société d'équarrissage de référence ;
• Le règlement est particulièrement strict concernant les ovins (moutons) et les caprins (chèvres) pour des questions sanitaires. Tout manquement à ces règles est réellement passible de sanctions pénales et administratives, après rappels et avertissements des autorités compétentes bien sûr.