Voiture à hydrogène : un mauvais calcul

Véhicule électrique ou à hydrogène ?

Dans la quête du remplacement de nos voitures thermiques, si polluantes, on entend parler de la voiture à hydrogène, secondant la réflexion sur la voiture électrique. Les termes portent déjà à confusion, puisque la voiture à hydrogène est aussi une voiture électrique, mais dont la batterie est alimentée par une pile à combustible.

L'appellation « véhicule à hydrogène » désigne aussi plusieurs types de motorisations : pile à combustible, moteur à hydrogène et hybrides.

On estime à environ 17.000, le nombre de voitures hydrogènes dans le monde, principalement des Toyota, Hyundai et Honda, les trois constructeurs les plus avancés sur la technologie.

La production de l'hydrogène en question

Pour produire de l'hydrogène on peut partir du gaz naturel, une solution qui puise dans les ressources non renouvelables et qui produit beaucoup de gaz à effet de serre.

On peut aussi produire de l'hydrogène par une électrolyse de l'eau, mais dans ce cas, c'est l'électricité utilisée pour ce procédé qui est pointée du doigt, et avant que cette dernière soit à 100 % verte (c'est-à-dire issue d'énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire), le bilan risque d'être négatif encore longtemps. À noter tout de même que la France a mis en place une enveloppe de 100 millions d'euros pour justement développer la production d'hydrogène « vert ».

La voiture à hydrogène, un calcul compliqué

Les avantages de l'hydrogène

Les voitures à hydrogène sont écologiques dans le sens où elles ne rejettent rien, à part de la vapeur d'eau. Comme les voitures à recharge électrique, elles offrent une très bonne souplesse d'utilisation et un grand confort, sans la contrainte (souvent évoquée pour les véhicules électriques) du temps de recharge et de l'autonomie réduite. Mais ce sont malheureusement bien là les seuls avantages offerts actuellement par cette technologie qui ne séduit pas assez et se voit largement concurrencée par la voiture à batterie électrique rechargeable ou les hybrides.

Les points noirs de la technologie hydrogène

Les inconvénients liés à l'utilisation de la technologie hydrogène pour les véhicules grand public sont très importants et limitent largement leur démocratisation, bien au-delà des avantages ou non écologiques :

• Fabrication énergivore des piles à combustible et des réservoirs ;
• Voitures très coûteuses et offre limitée ;
• Transport et stockage d'hydrogène compliqués et réseau extrêmement limité ;
• Production d'hydrogène problématique.

La voiture à hydrogène n'est pas la solution à l'urgence climatique

Entre son coût, ses inconvénients et sa fausse image « décarbonnée », l'automobile à hydrogène a du plomb dans l'aile.
Ceci dit, ce qui est valable pour les véhicules grand public, ne l'est pas forcément pour les transports à plus grande échelle, comme les bus, les trains et les camions et pour les projets de très grande ampleur comme les fusées et l'aviation. Dans ces domaines, les points faibles de l'hydrogène sont plus facilement palliés et le retour sur investissement est plus rapide.

De plus, la montée en puissance de la production électrique « verte » pourrait changer la donne à moyen ou long terme. L'hydrogène n'est donc pas la solution à court terme pour contrer le réchauffement climatique, mais c'est une piste qu'il ne faut peut-être pas balayer trop vite...