La voiture électrique, une fausse bonne idée ?

La voiture électrique au cœur des débats

La voiture électrique, qui ne représente actuellement que 0,2 % du parc automobile mondial, est présentée comme la solution-miracle pour l'environnement. Elle a en effet le mérite d'impulser un mouvement de prise de conscience populaire devenue nécessaire avec l'augmentation du nombre d'humains, l'explosion exponentielle des déplacements et la démocratisation des transports individuels.

Comment fonctionne une voiture électrique ?

Un véhicule électrique est doté d'un moteur électrique alimenté par une batterie rechargeable intégrée, en remplacement ou en complément (hybrides) des moteurs thermiques « classiques ». On utilise donc de l'électricité plutôt que des carburants pour rouler.

La recharge se fait via une prise ou une borne spécifique à disposition dans un lieu ouvert au public (parking de centre commercial...). Une fois branchée, le courant passe dans un convertisseur qui le transforme en courant continu et l'énergie électrique est stockée avant d'être utilisée par le moteur. La puissance de la batterie s’exprime en kilowattheure (kwh).

Les véhicules électriques ont aussi l'avantage de se recharger en roulant, grâce à l'énergie récupérée lors des phases de décélération ou de freinage.

Les voitures hybrides

Les véhicules hybrides ont deux moteurs : le principal, thermique, et le second, électrique, qui supplante le premier à faible allure ou l'assiste dans les accélérations. La recharge se fait en roulant.

Marques de voitures électriques

La Renault Zoé est la plus reconnaissable dans nos rues, mais on trouve sur le marché un panel de plus en plus diversifié. Quelques références de voitures 100 % électriques :

• La Renault Zoé : autonomie exceptionnelle de 400 km entre 2 recharges, à partir de 23 000 € ;
• La Citroën C-Zéro : autonomie de 150 km, à partir de 26 900 € ;
• La BMW i3 : citadine haut de gamme, avec presque 300 km d'autonomie, à partir de 39 950 € ;
• L'Opel Corsa-e : la petite Opel électrique avec 330 km d'autonomie, à partir de 29 900 €  ;
• La Peugeot e-208 : la 208 électrique avec 340 km d’autonomie, à partir de 32 100 € ;
• L'Audi e-tron : 2 moteurs électriques, 417 km d'autonomie,à partir de 83 000 €.

On trouve aussi des voitures électriques décapotables, comme la Citroën e-Mehari et la DS 3 Crossback E-tense, ainsi que des utilitaires, comme la Citroën e-Berlingo, la Peugeot e-Partner Tepee et la Nissan e-nv200 Evalia. Et bien d'autres marques sur le marché comme Hyundai, Kia, Jaguar, Mercedes, Mitsubishi...

Les avantages de la voiture électrique

Zéro carburant : atout écologique

Symboliquement, s'affranchir des carburants polluants comme l'essence et le diesel est déjà un motif de satisfaction. Et concrètement, les voitures électriques présentent l'avantage de réduire la pollution locale. Une voiture électrique n'émet en effet pas d'oxyde d'azote, ni de composés organiques volatils à l’échappement. Le résultat est flagrant sur la qualité de l'air et les odeurs dans les zones urbaines où la circulation est concentrée. De plus, en prenant en compte toutes les phases de vie des voitures électriques, à commencer par leur fabrication, l'ONG Transport & Environment démontre qu'elles émettent 80 % de CO2 de moins que les voitures Diesel.

Les économies

Une fois la voiture achetée, il est clair que le coût quotidien des trajets est énormément réduit (moins de 10€ le plein !). Même en incluant le prix d'achat et la batterie, l'économie reste intéressante et la dépense est rentabilisée en quelques années. De plus, moins de pièces et de mécanique (pas de courroie de distribution, pas de boite de vitesse, ni d'embrayage, pas de piston, d'huile...) = moins de réparations. La voiture électrique est donc moins coûteuse en entretien.

Le confort sonore

Autre avantage intéressant, le silence, ou plutôt l'absence de bruit, car les voitures électriques sont presque silencieuses, révolutionnant littéralement le confort intérieur et la conduite, ainsi que l'impact sonore sur le monde extérieur.

Les inconvénients de la voiture électrique

Le surcoût

Malgré les aides et les bonus potentiels, la voiture électrique reste chère à l'achat, voire très chère.

• Pour une voiture hybride, en moyenne, il faut compter 5 000 € de plus qu'une voiture thermique (exemple : la Toyota Yaris hybride vs la version standard).
• Pour une tout électrique, c'est plutôt du simple au double, de 15 000 € pour une Peugeot 208 ou une Opel Corsa, à 30 000 € pour leur version électrique.

La fabrication

Il y a un bémol environnemental au moment de la fabrication : matériaux rares utilisés pour les batteries (avec impacts écologiques, humains et politiques pour leur extraction), et assemblage très énergivore. Au final, la fabrication d'une voiture électrique consomme presque le double d'énergie que celle d'un véhicule thermique.

De plus, les batteries en fin de vie posent encore un problème de recyclage, qui tend cependant à se résoudre avec une amélioration de leur durée de vie et une réutilisation pour en fabriquer de nouvelles aux usages moins gourmands.

Voiture électrique, voiture nucléaire ?

Il est aussi important de rappeler qu'une voiture électrique est dépendante... de la source d'énergie électrique utilisée pour charger la batterie. Or, actuellement, la source d'énergie primaire en France, c'est le nucléaire, une ressource non renouvelable et largement sujette à débat.

La voiture électrique pollue encore

Il faut bien comprendre que quelle que soit la voiture, thermique, hybride ou 100 % électrique, une partie de la pollution ne provient pas de la ressource utilisée, mais de l'usure lors de son utilisation. Des particules fines se détachent en effet sous l'effet des frottements (pneu, plaquettes...) et sembleraient être responsable de 41% des émissions des particules fines PM10 de tout le secteur du transport routier en 2012 (11% en Île-de-France) (chiffres : Observatoire de la qualité de l'air Airparif).

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