La déforestation importée
Qu'est-ce que la déforestation importée ?
La déforestation importée désigne l’importation de matières premières ou de produits transformés, forestiers ou agricoles, non durables, dont la production contribue directement ou indirectement, « à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la conversion d’écosystèmes naturels dans les pays producteurs »*.
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), 10% des forêts ont disparu de la planète entre 1990 et 2020. Environ 90 % de cette déforestation mondiale est due à l'expansion des productions agricoles et 1/3 de ces productions est exportée.
L'Europe est une grande consommatrice de produits impliqués dans la déforestation importée (responsable d'environ 16 % de la déforestation mondiale, prenant ainsi la deuxième place derrière la Chine) : cela peut être le soja qui nourrit de nombreux animaux d'élevage et dont la culture se fait au détriment des forêts d’Amérique du Sud, l'huile de palme que l'on met dans le diesel ou les produits d'hygiène et qui se développe à la place des forêts tropicales du Sud-Est, mais également le cacao, le café, le bois (et ses produits dérivés : meubles, papier...), l'hévéa (caoutchouc), etc. Les régions les plus touchées sont les régions tropicales humides (forêts d'Amazonie, du Congo et de l’Asie du Sud-Est).
Comment lutter contre la déforestation importée ?
Les impacts de la déforestation sont énormes : disparition de la biodiversité, bouleversement de la vie des communautés autochtones, dérèglement climatique, augmentation des émissions de gaz à effet de serre...
Face à cette situation alarmante, l’État français a adopté en 2018 une Stratégie Nationale de Lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) visant à stopper en 2030 l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation ou à la dégradation des forêts, dans les principales filières responsables que sont le soja, l'huile de palme, le bois et ses produits dérivés, le cacao, l'hévéa et le bœuf et ses co-produits. Cette stratégie de lutte nationale, résultat d'une collaboration entre cinq ministères (de la Transition écologique, des Affaires Étrangères, de l'Agriculture et de l'Alimentation, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, des Finances) a pour objectif « d’amener chaque acteur (producteurs, entreprises, investisseurs, consommateurs) à faire évoluer ses pratiques pour diminuer la déforestation ». Une évaluation des actions entreprises doit être programmée en 2025. Il sera alors décidé si de nouvelles mesures contraignantes doivent être engagées et si de nouveaux produits doivent être pris en considération.
La réaction de l'Europe
De son côté, il a fallu attendre 2023 pour que l'Union européenne agisse concrètement et décide d'interdire, à partir de la fin 2024, « la mise sur le marché ou l’exportation depuis le marché européen de produits qui auraient contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts après le 31 décembre 2020 ». Publié au journal officiel le 9 juin 2023, le Règlement (UE) 2023/1115 concerne le café, le cacao, le caoutchouc, l'huile de palme, le soja, le bœuf et le bois, ainsi que leurs produits dérivés : cuir, charbon de bois, papier imprimé.
*https://www.ecologie.gouv.fr
Sources :
www.ecologie.gouv.fr
www.wwf.fr
www.cirad.fr
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