Les bois de construction
Les bois de résineux
C'est dans cette catégorie que l'on trouve les trois essences les plus utilisées en construction. Elles sont généralement moins chères à produire que les feuillus, car elles poussent plus rapidement et sont particulièrement abondantes en France et en Europe.
L'épicéa
L'épicéa est le conifère le plus répandu en Europe. Il produit un bois très clair au grain fin. Léger et plutôt tendre, il n'en est pas moins robuste. Son autre atout : un prix abordable, comparé aux autres essences disponibles sur le marché. En revanche, il offre une faible résistance à l'humidité ; suivant son utilisation, il doit subir un traitement de préservation adapté.
En construction, il est couramment utilisé en charpente et ossature, après avoir subi un traitement de classe 2.
En bref :
Classe d'emploi naturelle : 1 (peut être classé 3 avec un traitement sous autoclave).
Classe de résistance : jusqu'à C30.
Durabilité naturelle : faible durabilité aux champignons, sensibilité aux insectes et aux termites.
Le douglas
Le douglas est un conifère de croissance rapide dont le bois présente la meilleure résistance mécanique chez les résineux, ainsi qu'une durabilité naturelle très importante. Lorsqu'il est débarrassé de son aubier, il devient imputrescible. Autre atout non négligeable : sa couleur tirant vers le rouge, très esthétique. En revanche, son prix est un peu plus élevé que celui de l'épicéa. Aussi, il est, la plupart du temps, réservé aux éléments extérieurs, exposés aux intempéries.
En construction, le douglas est un très bon bois d'ossature, mais on le retrouve également beaucoup dans les bardages, les lames de terrasses et les charpentes exposées à l'extérieur.
En bref :
Classe d'emploi : 3, sans aubier.
Classe de résistance : jusqu'à C30.
Durabilité naturelle : durabilité moyenne à faible aux champignons, bonne durabilité aux insectes, sensibilité aux termites.
Le mélèze
Le mélèze d'Europe présente une particularité, outre le fait d'être le seul conifère du continent à perdre ses épines en hiver, qui est sa richesse en résine ; elle confère à son bois une résistance naturelle exceptionnelle au froid et à l'humidité, ce qui le rend particulièrement adapté pour faire face à des conditions climatiques très rudes. Dense, il présente aussi d’excellentes caractéristiques mécaniques, est une très bonne résistance aux chocs. En bonus, sa teinte jaune rosé veiné de rouge, très esthétique, évoluant vers le gris en vieillissant. (Il est possible de conserver sa couleur d'origine avec un entretien régulier).
En construction, le mélèze est le bois privilégié pour les bardages, mais aussi les ossatures et les charpentes en montagne ou dans les régions où les pluies sont importantes. Dans les régions trop sèches, il peut avoir tendance à se fissurer.
En bref :
Classe d'emploi* : 3 sans aubier.
Classe de résistance* : jusqu'à C27.
Durabilité naturelle* : durabilité moyenne à faible aux champignons, bonne durabilité aux insectes, sensibilité aux termites.
Les bois issus de feuillus
Plusieurs bois de feuillus sont très intéressants, car naturellement durables et extrêmement résistants aux intempéries. Ce qui fait que la plupart de leurs utilisations ne nécessitent aucun traitement de conservation. Malheureusement, ils font généralement partie des essences les plus chères du marché.
Le chêne
Le bois de chêne est un bois dur, naturellement imputrescible. Il est également très esthétique, jaune brun aux nombreuses nuances que l'on apprécie sur les charpentes apparentes et les bardages.
En construction, le chêne pourrait être utilisé à peu près pour tout, mais on l'aime particulièrement pour les bardages et les terrasses. Malheureusement, il reste très cher du fait d'un cycle d’exploitation de 120 à 250 ans.
En bref :
Classe d'emploi* : 4 sans aubier
Classe de résistance* : jusqu'à D24
Durabilité naturelle* : bonne durabilité aux champignons et aux insectes, sensibilité moyenne aux termites.
Le châtaignier
Le châtaignier produit un bois dur, réputé pour sa grande durabilité naturelle, grâce à sa teneur en tanin. C'est aussi une des essences qui vieillissent le mieux en extérieur, y compris à l’air marin, sans aucun traitement. La beauté de son bois clair à la teinte jaune clair à brun jaunâtre, homogène, qui prend une très belle patine argentée avec l'âge est un plus non négligeable.
Les moins : parmi les tanins du bois de châtaignier, un est soluble. Au contact de la pluie, il remonte à la surface, faisant apparaître des taches brunes et des coulures de rouille les premières années. De ce fait, un système de récupération des eaux de pluie ou l'application d'une finition spécifique peut être nécessaire en fonction de l'emploi qui en est fait. Autre inconvénient : le châtaignier est une essence acide qui, en situation humide, peut produire la corrosion des substances métalliques.
En construction, le châtaignier peut être utilisé à diverses fins : charpente (apparente), bardage, menuiseries, lames de terrasses, couverture de toits (tuiles) et autres aménagements extérieurs. Sa seule limite : le prix.
En bref :
Classe d'emploi* : 4 sans aubier.
Classe de résistance* : jusqu'à C24
Durabilité naturelle* : bonne durabilité aux champignons et aux insectes, sensibilité moyenne aux termites.
*Les bonnes classes
Divers critères sont utilisés pour classer les bois en fonction de leurs performances.
- La classe d'emploi, définie par la norme NF EN 3351 à 3, indique la résistance du bois à l'humidité et sa durabilité. En construction, on utilise des bois de classe 2 (pour un environnement où le taux d'humidité est inférieur à 20 % - usage hors-sol), 3 (pour un usage extérieur, mais hors-sol), ou 4 (pour un usage extérieur, en contact avec le sol ou soumis à une humidification récurrente).
- La classe de résistance, définie par la norme NF EN 338, indique le degré de solidité du bois. Chaque classe se compose d'une lettre (C pour les résineux, hormis le châtaignier, D pour les feuillus) et d'un nombre. Plus le nombre est élevé, plus la résistance mécanique du bois est forte. Pour une ossature bois, la résistance à une pression doit être d'au moins C18.
- La durabilité naturelle du bois, définie par la norme EN 350-2, correspond à sa résistance naturelle vis-à-vis des agents biologiques (champignons lignivores, insectes à larve xylophage et des termites).
À savoir : le bois est composé de l'aubier, partie périphérique de l’arbre qui n’est pas durable et qui est périssable, et du duramen (bois parfait), partie centrale plus ou moins durable selon les essences.
Newsletter
Abonnez-vous à notre lettre infos hebdomadaire pour recevoir chaque vendredi nos conseils pour vos plantes, le jardin, la maison... C'est gratuit !
Donnez votre avis, partagez votre expérience sur : Les bois de construction