Compostage des déchets verts

Qu'est-ce qu'un déchet vert ?

Tontes de pelouse, résidus de taille, feuilles mortes, fleurs fanées, tiges desséchées des plantes vivaces, mauvaises herbes, déchets du potager... les déchets verts produits par le jardin sont divers et certains, plus encombrants ou produits en très grandes quantités (tontes, déchets de taille, feuilles mortes) ne peuvent pas être digérés par un composteur classique. Pour ces déchets verts, la solution consiste à les recycler en faisant un compost en tas, dans un coin du jardin, mais pas n'importe comment. Deux méthodes sont possibles.

>> Lire aussi :

• Comment se débarrasser de ses déchets verts ?
• Brûler ses déchets verts, c'est interdit

Compostage en tas en deux étapes

Stockage

La méthode du compostage en deux étapes consiste à stocker, dans un premier temps, les déchets au fur et à mesure qu'ils arrivent, en les séparant selon leur nature (humides & azotés / secs & carbonés).

Mélange des déchets pour compostage en tas

Lorsque le stock est suffisamment important, on forme le tas de compost en mélangeant intimement 2/3 de matières azotées à 1/3 de matières carbonées que l'on arrose copieusement et que l'on dépose sur couche drainante (broyat de branches, tiges sèches...). Le tas doit être bien aéré (pour favoriser l’activité des bactéries, la fermentation, et éviter les odeurs) et humide (pour favoriser le processus de dégradation). Une fois terminé, le tas de compost, d'environ 1m3, est en forme de trapèze ou de dôme, de 1,50 m maximum de large et de 1,50 m maximum de haut. On le recouvre d'une couche de paille pour éviter son dessèchement.

Au bout de quelques jours, la montée en température se produit (jusqu'à 70°C). Lorsqu'elle redescend, il est possible de relancer la  fermentation en mélangeant à nouveaux le tas. Ensuite, on laisse reposer 3 à 6 mois, le temps que la microfaune et la macrofaune décomposent les déchets.

Conseil pour démarrer son tas de compost : à l'automne, stockez les feuilles mortes et les déchets de taille broyés. Au printemps, lorsque les déchets de tontes arrivent en masse, montez votre tas de compost.

Avantages et inconvénients

Avantages : une montée  importante et rapide de la température (d'où une décomposition rapide et une destruction des graines et des maladies) ; un seul brassage.

Inconvénients : nécessite un espace disponible suffisamment grand pour installer l'aire de stockage.

Compostage en tas des déchets verts, méthode progressive

Ici, le tas se monte au fur et à mesure de l'arrivée des déchets. Chaque apport est mélangé avec la couche de déchets située au-dessous, à l’aide d'une fourche. Lorsque le tas est suffisamment important, on le couvre de paille et on démarre un nouveau tas.

Attention : respectez le rapport 2/3 azote 1/3 carbone. En cas d'arrivée massive de déchets de même nature, stockez-les à proximité du tas, pour les intégrer ultérieurement.

Avantages et inconvénients

Avantages : mise en place facile, au fur et à mesure de l'arrivée des déchets. Adapté aux petits jardins (peu de place et quantité modérée de déchets verts).

Inconvénients : une montée moins importante de la température (destruction médiocre des graines et des maladies) ; brassage systématique du tas.

Des précautions à prendre

• Le stockage et l'intégration des tontes de pelouse : remuez le tas régulièrement à l'aide d'une fourche ou bien étalez-les en petits andins quelques jours, pour faire évaporer l'eau et éviter qu'elles ne s'agglomèrent en petits paquets malodorants.
• Les déchets durs : les déchets de taille*, les racines ou bien les feuilles coriaces (lauriers-cerises...) mettent plus de temps à se dégrader. Pour en accélérer la décomposition, coupez-les en morceaux ou broyez-les à l'aide du sécateur, de la tondeuse ou d'un broyeur (que vous pouvez d'ailleurs louer) pour les branchages. Vous pouvez également constituer un tas à part, de plus longue maturation, que vous utiliserez au bout de deux ans ou plus.
• Les feuilles mortes en grande quantité : faites-en un tas. La partie du dessus viendra alimenter le tas de compost, au besoin, tandis que la partie du dessous se transformera, en un ou deux ans, en terreau, idéal pour les semis.

À lire : Compost et paillis : pour un jardin sain, facile et productif (Denis Pépin - Terre vivante)