Origine et histoire du sapin de Noël

Des arbres au feuillage persistant pour fêter le renouveau

Avant d'être une fête chrétienne, Noël et les jours qui entourent le 25 décembre correspondaient à des célébrations païennes. Cette période autour du solstice d'hiver (qui a le plus souvent lieu, selon les années, le 21 ou le 22 décembre), jour de l'année où la nuit est la plus longue et le jour le plus court, est en effet chargée de symboles. A partir du solstice d'hiver, les jours commencent à s'allonger : cette date représente le retour de la lumière, le renouveau de la nature, la renaissance de la vie.

Chez les Romains, dans l'Antiquité, mais aussi plus tard en Europe du Nord, on avait coutume d'utiliser des branches d'arbres à feuillage persistant, et donc verts en toute saison, sur lesquels l'hiver n'a pas d'effet, pour décorer les maisons, y faire entrer la vie et en chasser les mauvais esprits. Selon les climats et les essences locales, on utilisait des conifères tels que pin, cèdre, sapin ou épicéa, ou encore olivier, buis, laurier... La couronne de l'Avent, faite de rameaux de persistant (sapin, buis) perpétue cette tradition.

Des premiers arbres de Noël à une tradition bien ancrée

Un sapin déguisé en pommier

D'où vient cette tradition de l'arbre de Noël, et plus précisément du sapin sur pied, décoré, que l'on installe dans les maisons ou sur les places, à l'approche de Noël ? Les premiers écrits faisant mention de sapins décorés datent de la 2e moitié du XVIe siècle et sont d'origine alsacienne.

Une des raisons initiales à l'utilisation d'arbres entiers, sur pieds, plutôt que de simples rameaux, serait qu'on avait coutume en Europe au Moyen-Age de jouer vers Noël des scènes de la bible sur le parvis des églises : les "mystères". La scène du jardin d'Eden et de la Tentation nécessitait d'avoir un pommier chargé de fruits à disposition, chose difficile en cette saison : on avait alors recours à un arbre "vert" en hiver (donc un sapin ou un épicéa), que l'on décorait de pommes rouges et d'hosties. Outre son feuillage persistant, le sapin a également pour les chrétiens une dimension symbolique supplémentaire : sa forme en triangle évoque la Trinité.

La diffusion de la tradition du sapin de Noël

C'est surtout en Allemagne et en Alsace que la tradition s'est développée ; la guerre de 1870, avec l'exil des Alsaciens, a permis la diffusion du sapin de Noël un peu partout en France, dans les milieux aisés. Celui-ci s'est réellement démocratisé dans les années 1920, avant de connaître après la 2nde guerre mondiale le succès qu'on lui connaît.

Si l'arbre en lui-même n'a pas varié (sauf peut-être l'apparition de sapins artificiels), les décorations du sapin ont évolué : les pommes et les hosties des origines ont été remplacées par des oublies (gâteaux ronds), des bougies, des guirlandes colorées ou brillantes (souvent lumineuses aujourd'hui, d'autant plus avec l'arrivée des LED), des boules multicolores en verre puis en plastique, et divers objets : figurines représentant des angelots, des pères Noël, des rennes, des glaçons, des étoiles (à placer notamment sur la flèche du sapin, pour figurer l'étoile ayant guidé les Rois Mages vers Jésus)...