Posidonia, une plante marine surprenante
Une plante aquatique marine
La posidonie australienne (Posidonia australis) n'est pas une algue mais bien une plante aquatique, plus précisément une herbe marine vivace à rhizome rampant charnu, capable de fleurir et de fructifier. Ses feuilles linéaires, vert franc et à la base engainante, peuvent atteindre 50 cm de longueur pour 6 à 14 mm de large. Les inflorescences assemblées en cymes terminales sont groupées en épis de 3 à 6 fleurs verdâtres, elles sont suivies par des fruits ovoïdes de 3 cm vert jaunâtre.
Comme son nom l'indique, cette plante pousse dans les fonds marins australiens entre un et dix mètres de profondeur.
Elle est une proche cousine de notre posidonie méditerranéenne Posidonia oceanica, une espèce protégée en France, qui forme les fameux herbiers de posidonies endémiques de la méditerranée.
Un rôle crucial pour la biodiversité
Les plantes de la famille des posidonies ont un rôle essentiel au niveau des biotopes marins, mais aussi terrestres :
- Grâce au processus de photosynthèse, la posidonie est une plante oxygénante, et elle stocke le carbone à un niveau 20 fois supérieur à celui des forêts terrestres ;
- La posidonie est un véritable réservoir de biodiversité : elle constitue un parfait lieu de ponte et une nurserie idéale pour plus de 25% des espèces animales sous-marines, les multiples anfractuosités créées par les racines servent également de refuges contre les prédateurs. Cette plante est appréciée par les espèces végétariennes auxquelles elle fournit une nourriture abondante ;
- Ses racines profondes aident à la stabilisation des fonds marins et filtrent les particules en suspension. Véritable barrière végétale, la posidonie ralentit l'hydrodynamisme lors des tempêtes comme le ferait une haie avec des vents violent au niveau terrestre ;
- Cette herbe marine est précieuse pour la stabilisation des plages, ses feuilles mortes forment des banquettes épaisses sur le sable le protégeant ainsi de l'érosion.
Une plante à préserver
Par son rôle vis à vis de la biodiversité et son importance pour les équilibres planétaires, la posidonie doit être préservée. L'impact humain est malheureusement énorme et tend à réduire les herbiers de manière drastique. Ancrages sauvages, chalutage, pollutions diverses et aménagements côtiers détruisent cette plante, malgré une réglementation*, difficile à faire appliquer, qui existe pourtant en France et dans certains pays Européens.
Le plus vaste organisme vivant sur la planète !
20 000 hectares, rien de moins ! Voilà la surface occupée par une seule et même espèce de plante, un clone naturel de Posidonia australis retrouvé à Shark Bay, à 800 km environ au nord de Perth. Voulant estimer le nombre d'espèces végétales présentes dans la zone, les chercheurs de l'Institut des océans de l'UWA se sont rendus à l’évidence : à leur grande stupeur, il n'y en avait qu'une âgée, de 45 000 ans !
Particulièrement résistant, ce clone naturel contient 100 % du génome de chaque parent, au lieu de partager les 50 % habituels, donc deux fois plus de chromosomes qu'un plant classique, ce qui a favorisé son adaptation durant des millénaires et sa résistance à toutes épreuves.
*Niveau national :
- art. L. 411-1 et s. & R. 411-1 et s. du Code de l'Environnement (protection des espèces) ;
- art. L. 411-2 (4°) et R. 411-6 à R. 411-14 du Code de l'Environnement.
- arrêté du 19 juillet 1988 relatif à la liste des espèces végétales marines protégées - art. 1.
Niveau international :
- Protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée (Barcelone 1995) ;
- Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel (Berne 1979).
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