La multiplication végétative : comment, pourquoi ?
Caractéristiques de la multiplication végétative
Les plantes ont la capacité de se multiplier sans faire intervenir 2 individus de sexes opposés (reproduction sexuée) : une seule plante peut ainsi donner naissance à de nouveaux individus, à partir d'un fragment de tige, de feuille ou de racine, ou par enracinement d'une tige rampante, ou encore par émission d'une tige par une racine traçante (reproduction asexuée ou multiplication végétative).
Ce mode de reproduction est utile aux plantes car il permet la pérennité de l'espèce sans qu'un individu partenaire soit à proximité. Dans le cadre de la multiplication sexuée, la production de graines est en effet dépendante de la pollinisation, et donc de la présence d'une autre plante non loin de la plante à féconder, et, indirectement, de l'intervention d'un vecteur de pollen : vent, insecte ou autre animal. Grâce à la multiplication végétative, la plante "mère" s'affranchit de ces contraintes et peut engendrer, seule, de nouvelles plantes "filles".
La reproduction asexuée donne naissance à des plantes filles ayant exactement les mêmes caractéristiques que la plante mère, puisqu'elles héritent de 100% du matériel génétique de la plante mère : même aspect, même couleur des fleurs... Même génotype, et donc même phénotype !
- Avantages : l'obtention de nouveaux individus est plus facile, moins aléatoire, moins dépendante de l'écosystème, et elle donne lieu à une descendance homogène (avantage apprécié par le jardinier ou l'agriculteur).
- Inconvénients : il n'y a pas de brassage du matériel génétique, donc pas d'évolution possible de l'espèce, et pas d'adaptation au milieu au fur et à mesure des générations.
Boutures, marcottes et tubercules
Tous les jardiniers connaissent, voire pratiquent, la multiplication végétative des plantes ! Le bouturage permet d'obtenir de nouvelles plantes à partir d'un morceau de végétal. Bouturage de tige, de feuille ou de racine, le principe est le même : les cellules du fragment végétal ont la capacité de se multiplier et de se différencier afin de recréer un individu entier.
Le marcottage fonctionne selon le même principe : une tige produit, au contact du sol, des racines et, une fois affranchie de la plante mère, la marcotte constitue un nouvel individu. De nombreux arbustes et certains arbres aux branches basses peuvent se marcotter spontanément.
Les plantes à stolons et celles à racines traçantes (bambous cespiteux) sont également des championnes de la multiplication végétative.
Autre cas de multiplication végétative : les tubercules de pomme de terre (et, d'une manière générale, tous les tubercules, qui sont des organes spécialement produits par la plante pour réaliser sa reproduction asexuée). Le jardinier qui, d'une année sur l'autre, récolte des pommes de terre au potager et en conserve une partie pour les planter à la saison suivante, met à profit ce mode de reproduction asexuée.
Au laboratoire : clonage in vitro
De très nombreuses plantes achetées en jardinerie ou chez les fleuristes sont issues de multiplication végétative, qui a l'avantage d'être peu coûteuse, reproductible à grande échelle, et capable de propager les plantes produisant peu ou pas de graines. Il s'agit soit de boutures, soit de clonage in vitro, qui s'appuient l'un et l'autre sur le même principe.
Le clonage in vitro, ou culture in vitro, fait partie des biotechnologies d'avenir. Il se pratique en laboratoire en cultivant des cellules végétales dans un milieu stérile (pas de risque de maladies) et riche en substances nutritives (croissance optimisée) ; les cellules se multiplient et recréent une nouvelle plante.
Newsletter
Abonnez-vous à notre lettre infos hebdomadaire pour recevoir chaque vendredi nos conseils pour vos plantes, le jardin, la maison... C'est gratuit !
Donnez votre avis, partagez votre expérience sur : La multiplication végétative : comment, pourquoi ?