La génodique, une technique d'avenir ?

Qu'est-ce que la génodique ?

Le terme génodique est une contraction entre génétique et mélodique. Il s'appuie sur le fait que certaines fréquences sonores transcrites en mélodies seraient capables d'influer sur l'expression des gènes dans les organismes vivants. Cette nouvelle discipline entend s'appliquer à la vie sous toutes ses formes, de la croissance à la résistance aux maladies, en passant par l'adaptation et la prévision des fluctuations de l'environnement.

Origines et fondements de la génodique

Dans les années 80, Joël Sternheimer, docteur en physique théorique et musicien français, inspiré par des travaux du Professeur Louis de Broglie, lui-même prix Nobel de physique en 1929 pour la découverte de la nature ondulatoire de l'électron, crée une innovation qu'il pense susceptible de révolutionner de nombreux domaines.

La découverte du procédé de génodique

Lors de la synthèse des protéines, les acides aminés émettent des ondes dont il est possible de déterminer la fréquence, et qui peuvent ainsi être transcrites en une mélodie sonore spécifique à chaque protéine. Ces mélodies sont nommées protéodies. L'idée est alors de diffuser ces protéodies dans l'environnement direct d'organismes vivants dans le but de réduire, renforcer ou stimuler les processus biologiques auxquels elles participent.

Les applications de la génodique

En théorie, la génodique peut être appliquée à tous les domaines du vivant. Dans le cadre de l'agriculture au sens large du terme ou de l'élevage :

• Elle aiderait à stimuler les métabolismes et donc favoriser la croissance ;
• Elle renforcerait les défenses naturelles contre les multiples fluctuations environnementales (froid, chaud, stress hydrique, luminosité…) ;
• Elle permettrait de réduire la sensibilité aux agents pathogènes (virus, bactéries, champignons) par l’inhibition de leur développement et la stimulation des défenses naturelles de l’organisme ;
• Ses promoteurs pensent que la génodique peut stimuler (voire inhiber, si tel est le but) des fonctionnalités particulières comme la germination, la floraison, ou les processus de fermentation.

Domaines d'application possibles et intérêts de la biotechnologie génodique

Viticulture, arboriculture, maraîchage, élevage, pisciculture, conchyliculture, production de biocarburants et domaine de la santé peuvent bénéficier de cette technologie. Reposant sur l’utilisation de sons et de fréquences, cette méthode douce et non toxique ne demande aucun emploi de produits phytosanitaires ni de main-d’œuvre journalière particulière. Bref, un gain de temps, d'argent et surtout un meilleur respect de notre environnement font partie des intérêts de la génodique.

Notez que le passage à cette technologie peut être réalisé en douceur face aux réticences logiques des clients habitués au conventionnel. En première approche, elle peut être perçue comme complémentaire aux traitements traditionnels, mais aussi aider dans la lutte biologique.

L'approche scientifique

Certes, faire écouter de la musique à des végétaux ou à des animaux pour qu'ils soient en meilleure santé peut paraître quelque peu farfelu et prête à sourire de prime abord, et pourtant ! Loin de faire appel à la magie ou à quelque pratique ésotérique, ce type de recherche interdisciplinaire éveille un certain intérêt à l'international, notamment dans les domaines de la biotechnologie, la neurobiologie végétale et de la bioacoustique.

Le Japon, reconnu pour ses approches innovantes en matière d'agriculture et de biotechnologie, explore des méthodes similaires, s'intéressant de près à ces ondes sonores, notamment dans le cadre des bains de forêts, tout comme les États-Unis qui ont, généralement, des approches plus pragmatiques.

Cette technologie qui fait appel à la biologie moléculaire et à la physique existe depuis une trentaine d'années. Elle a fait l'objet de publications scientifiques (1) et de décennies de recherches appliquées. Avec l'avancée des technologies numériques, des équipes américaines du MIT (Massachusetts Institute of Technology) de Cambridge ont également développé une méthode de transcription des séquences sonores des acides aminés et de compositions musicales via l'intelligence artificielle (2), rendant compte ici aussi des régularités musicales observées dans la structure des protéines.

En dépit de résultats dans les domaines de la viticulture ou du maraîchage, la génodique est toujours regardée d'un œil soupçonneux par une certaine partie de la communauté scientifique.

En France, où en sommes-nous au niveau de l'utilisation de la génodique ?

Dans notre pays, la société Genodics développe le procédé depuis des décennies en collaboration avec son inventeur, Joël Sternheimer, des biologistes et des ingénieurs. Elle propose des solutions concrètes pour les viticulteurs, les maraîchers, les arboriculteurs et les éleveurs avec l'installation de la P-Box (Protéodie Box), un appareil autonome fonctionnant à l'énergie solaire et résistant aux intempéries. Les émissions sonores produites par la box sont de courtes durées (de 4 à 8 minutes selon les applications) et répétées de 2 à 4 fois par jour selon les cas.

En parallèle, et en collaboration avec l'équipe de Genodics, Jean Thoby fait chanter les plantes grâce à des capteurs installés sur les végétaux et reliés à un boîtier transcodeur. Ce pépiniériste et paysagiste de métier, botaniste et chercheur passionné, a développé le Biodynamiseur Botanique de Gaujacq, une autre méthode de soin des plantes à partir d'eau dynamisée, mais cela est une autre histoire que nous vous conterons prochainement !

Des résultats probants ?

Selon les témoignages des nombreux utilisateurs (3), (4), (5), (6) et la fidélité des clients ayant testé le processus durant une trentaine d'années, la génodique et ses fréquences permettraient une très nette amélioration des conditions de production, notamment sur la résistance aux maladies, la croissance et l'adaptabilité aux variations du milieu en conditions réelles, aussi bien en plein champ que sous serres.

Une technique qui fait réfléchir sur le monde à venir

Il y a urgence à changer de paradigme concernant notre planète. L'Homme, depuis des millénaires, exploite les organismes vivants qui l'entourent sans faire cas des ressources, tout d'abord, pour s'assurer une sécurité alimentaire dès le Néolithique avec l’élevage et les débuts de l'agriculture, puis, au fil des révolutions industrielles et agricoles, pour réaliser toujours plus de profits via l'élevage intensif et l'agriculture conventionnelle à grande échelle.

Réaliser que les sols sont vivants et ne sont pas que des supports de culture, que les animaux ne constituent en aucun cas des produits de consommation de masse, ainsi que prendre conscience que les plantes peuvent émettre des mélodies et réagir lorsqu'elles sont touchées (c'est par exemple le cas des plantes dites sensitives) ou simplement approchées, oblige à modifier notre vision du monde.

Changer notre rapport à la nature, respecter notre environnement en limitant les intrants, s'adapter au changement climatique, voire le limiter, accepter la globalité et les interactions du vivant, voilà le cadre dans lequel s'inscrit la génodique. Technologie visionnaire encore trop mal comprise ou approche qui fait simplement peur aux nombreux domaines très rémunérateurs et destructeurs qu'elle pourrait à terme remplacer ? L'avenir le dira.

(1)    Diffusions of sound frequencies designed to target dehydrins induce hydric stress tolerance in Pisum sativum seedings. (Prévost et al., 2020)

(2)    Annales des Mines : Les ondes non ionisantes électromagnétiques et acoustiques : nouveaux savoirs, nouveaux enjeux 2021, Pedro Ferrandiz

(3)    A Self-Consistent Sonification Method to Translate Amino Acid Sequences into Musical Compositions and Application in Protein Design Using Artificial Intelligence. (Chi-hua Yu and al,. 2019).

(4)    Reportage France 3

(5)    La musique, un stimulant pour les plantes. Reporterre

(6)    Réduction de la mosaïque des courgettes avec des protéodies à Mouriès. Var Matin