Moro-sphinx, sphinx colibri
Le moro-sphinx, un insecte migrateur
Le moro-sphynx (Macroglossum stellatarum) appartient à la famille des sphingidés, ou sphinx. Bien que la plupart des membres de cette famille soient des papillons nocturnes, le moro-sphynx, lui, est actif en journée. Cet insecte migrateur d’Eurasie et d’Afrique du Nord n’est visible toute l’année que dans les régions tempérées chaudes : il ne résiste pas aux hivers rigoureux. Au printemps, une partie de ces infatigables voyageurs rejoint le nord, où il est possible de l’apercevoir à la campagne comme en ville, à proximité des haies, des parcs, des prairies et des jardins fleuris.
Identification du moro-sphinx
Le moro-sphynx est un papillon au corps trapu, brun-gris et velu, mesurant 3 cm de long. Son abdomen est noir tacheté de blanc, et ses ailes sont brun beige et orangées. Mais ce qu’il y a de plus impressionnant chez le moro-sphynx, c’est sa longue et souple trompe, mesurant environ 2,5 cm. Lors de ses déplacements, il la maintient enroulée et dissimulée contre lui, et ne la déroule que pour atteindre la corolle des fleurs.
Encart : Des performances impressionnantes
Le moro-sphinx fait partie des papillons les plus rapides du monde. S’il vole à 40 km/h en moyenne, sa vitesse peut atteindre 50 km/h. Ses ailes peuvent battre 75 fois par seconde : à cette vitesse, il est presque impossible de les distinguer ! Il peut ainsi butiner les fleurs en vol stationnaire.
Cycle de vie du sphinx colibri
En mai, la femelle pond environ 200 œufs verts, qu’elle dépose de manière isolée et en plein vol, de préférence sur les Gaillets (Galium). Les œufs éclosent environ une semaine après la ponte. La chenille du moro-sphinx est verte ou brune, avec des points et des lignes claires, et porte une corne sombre dont la pointe est orangée. Elle se nourrit de sa plante hôte. Environ 1 mois plus tard, la chenille forme une chrysalide. La nymphose dure environ 1 mois également, et a lieu dans un cocon situé sur le sol.
Les adultes émergent en juillet/août. La deuxième période de reproduction a lieu en été. À la fin de l’été, deux générations sont présentes : l’une sous la forme de papillon, et l’autre sous la forme de chenille. La première peut tenter d’hiverner dans un abri, ou de migrer vers le sud. La seconde passe l’hiver dans le sol, au stade de chrysalide.
Aussi gourmand qu’efficace !
Le moro-sphinx est un pollinisateur efficace : pour compenser sa dépense énergétique, il butine un grand nombre de fleurs, dont il transporte parfois le pollen. Sa longue trompe lui permet de butiner le nectar des fleurs que d’autres insectes ne peuvent pas atteindre.
Au début de sa vie, le moro-sphinx est principalement attiré par les fleurs bleues, mais il peut butiner un grand nombre de fleurs différentes. On peut l’apercevoir auprès des sauges, des buddleias, des lavandes, des primevères, des jasmins ou encore des chèvrefeuilles. Le moro-sphinx butine « en série » : une fois qu’une fleur lui plaît, il butine toutes les fleurs de ce type à proximité.
Encart : Un piège mortel
La grande trompe du moro-sphinx peut rester coincée dans les fleurs d’œnothère rose (Oenothera speciosa) et de porte-soie (Araujia sericifera). Incapable de ressortir de ces fleurs exotiques, il finit par mourir d’épuisement.
Attirer le moro-sphinx au jardin
Pour attirer le moro-sphinx, offrez-lui des fleurs nectarifères. Conservez les gaillets (gaillet odorant, gaillet grateron...) dans votre jardin pour la reproduction (il peut aussi pondre sur d’autres plantes de la famille des Rubiacées). Il apprécie de se reposer la nuit dans les interstices d’un mur de pierre sèche. Cet abri peut également lui permettre, avec un peu de chance, de passer l’hiver.
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