Le coucou, ce pique-assiette
Le coucou gris, un gros oiseau discret
Le coucou gris, Cuculus canorus (espèce protégée), est un gros oiseau : il mesure 32-34 cm de long, pour un poids de 100 à 130g, soit la taille d'une tourterelle ou d'un épervier (avec qui on le confond lorsqu'il est en vol). Sa queue particulièrement longue, de même que ses ailes, lui donnent une silhouette élancée. Lorsqu'il est posté, il adopte une posture caractéristique : queue relevée, ailes abaissées. Son plumage est gris acier, rayé de noir et blanc sous le ventre et sous les ailes. La femelle peut parfois être rousse. Il est discret : bien que repérable à son chant, il est difficile de l'apercevoir, perché en hauteur dans un arbre, d'autant que cet oiseau se fait rare au jardin et fréquente plutôt les lisières de forêts, les bois clairs et les marais.
Le coucou gris est essentiellement insectivore, qui se nourrit de larves et d'insectes divers (il apprécie particulièrement les chenilles velues : contre la chenille processionnaire du pin, voilà un allié efficace !). Il peut compléter ses menus de limaces, vers de terre, jeunes grenouilles et crapauds, voire oeufs et oisillons si les autres sources alimentaires font défaut.
C'est un oiseau migrateur : entre fin août et début octobre, il quitte la France pour aller passer l'hiver en Afrique. Il ne revient que fin mars, juste avant sa sason de reproduction.
Le coucou : l'oiseau au chant célèbre
Ce oiseau ne doit pas son nom au hasard : le chant du mâle, reconnaissable entre tous et qui résonne dans les bois dès le début du mois d'avril, fait "cou-cou". Symbole du printemps qui s'installe, on dit de ce fameux cou-cou que lorsqu'on l'entend, il faut avoir une pièce dans sa poche, garantie d'être riche toute l'année...
Un exemple de parasitisme de couvée
Le coucou est connu pour son étonnante manière d'envisager la parentalité : il utilise le parasitisme de couvée. Il ne construit pas de nid, et ne s'occupe aucunement de sa progéniture : il confie la couvaison et le ravitaillement à d'autres oiseaux ! Une centaine d'espèces d'oiseaux peuvent faire office de parents adoptifs pour les jeunes coucous.
Repérage d'un nid d'accueil et ponte-éclair
La femelle coucou, en mai-juin, repère juste avant le moment de sa ponte un nid "actif" susceptible de faire l'affaire. Il lui faut trouver des parents adoptifs dont la femelle pond en même temps qu'elle, dont le régime alimentaire est le même que le sien. Dès que la ponte de l'oiseau d'accueil a eu lieu, la femelle coucou se poste discrètement à proximité du nid et attend que la femelle d'accueil s'absente momentanément du nid (pour se nourrir, par exemple). Lorsque le champ est libre, la femelle coucou se pose sur le nid, pond son oeuf et évacue l'un des oeufs présents, puis s'envole. Une minute lui suffit pour exécuter cette manoeuvre. Lorsque la mère adoptive revient à son nid, elle ne se doute de rien (la ponte du coucou imite la coloration des oeufs de l'hôte) et se met à couver cet oeuf intrus avec les siens.
Un oisillon très vorace nourri par des parents plus petits que lui
11 à 13 jours plus tard, l'éclosion de l'oeuf intrus a lieu, juste avant celle des oeufs "légitimes". Le jeune coucou se met immédiatement en devoir de faire place nette : il pousse hors du nid les autres oeufs ou les autres jeunes oisillons, y compris en présence de la mère hôte. Les parents adoptifs nourrissent ensuite au nid le jeune coucou à l'appétit féroce, et qui deviendra rapidement beaucoup plus gros qu'eux. Après 17 à 21 jours de nourrissage intensif, le jeune imposteur quitte le nid ; il est encore nourri par ses "parents" durant quelques jours avant de devenir autonome.
Une dizaine de nids parasités par femelle coucou
La femelle coucou ne se contente pas de parasiter un seul nid : lors de sa saison de ponte, elle pondra en moyenne 9 oeufs (entre 6 et 26) dans 9 nids différents. Sur ces 9 oeufs, une bonne moitié n'aboutiront pas à un coucou adulte (le tapage fait par le jeune coucou pour réclamer de la nourriture le rend facilement repérable par les prédateurs, et si la femelle coucou a pondu dans le nid d'un oiseau granivore, son oisillon est condamné).
Bien que parasite pour d'autres oiseaux, le coucou n'est pas un oiseau nuisible : c'est d'ailleurs une espèce protégée. Il ne met pas en danger les espèces d'oiseaux qu'il parasite.
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