L'efficacité des plantes dépolluantes reste à prouver
Des données scientifiques incomplètes et une information très floue
Les plantes dépolluantes, on en parle beaucoup. Certaines sont en effet capables d'absorber des substances chimiques polluantes et de les "digérer" : différentes études réalisées depuis les années 70 le prouvent. Cependant, la plupart des tests effectués jusqu'à présent ne reproduisent pas les conditions réelles : les plantes sont placées dans des enceintes de petit volume, durant une durée limitée, et elles ne sont soumises qu'à un seul polluant, présent à des concentrations bien supérieures à celles qui sont observées dans nos appartements. Par ailleurs, les plantes présentées comme étant dépolluantes sont de plus en plus nombreuses, et les informations fournies aux consommateurs font rarement l'objet d'une validation scientifique.
Programme Phytair : évaluer les capacités dépolluantes des plantes
Afin d'aider les pouvoirs publics et les consommateurs à y voir clair, et de disposer de données scientifiques fiables, le programme Phytair a été lancé en 2004 par l'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), le CSTB de Nantes (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et la faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques de Lille. Parmi les multiples espèces végétales présentées comme étant dépolluantes, les chercheurs ont commencé par étudier 3 plantes très répandues : le pothos, le dracaena et le chlorophytum. Les premiers résultats obtenus en laboratoires sont convaincants : ces 3 plantes se montrent capables d'absorber le formaldéhyde, le benzène et le monoxyde de carbone.
D'indispensables tests grandeur nature dans une maison témoin du CSTB
Reste à poursuivre l'expérience en plaçant cette fois les plantes dans des conditions réalistes, c'est-à-dire reproduisant celles d'une pièce d'habitation et d'une maison : humidité de l'air limitée, température constante et plutôt élevée, luminosité variable, densité foliaire plus ou moins importante, grands volumes, faibles mouvements de l'air, éventuel phénomène de saturation des végétaux à long terme... Seuls ces résultats, qui devraient être disponibles en 2011, pourront confirmer ou non l'efficacité des plantes dépolluantes à l'échelle d'une habitation. L'objectif est également d'étendre l'étude à d'autres espèces végétales.
En attendant, ouvrez les fenêtres !
En attendant de savoir si votre ficus en pot est réellement capable d'assainir l'air de votre salon, appliquez les consignes de base (et de bon sens) : réduire les sources de polluants (éviter le tabagisme en lieu clos, entretenir les systèmes de chauffage à combustion, choisir des matériaux de construction et de décoration ainsi que des produits d'entretien adaptés...) et aérer les pièces (idéalement, 10 minutes le matin et 10 minutes le soir).
A lire aussi : La phytoremédiation, ou comment les plantes dépolluent sols et eaux
Crédit photos : flickr.com / ProBuild Garden Center
Newsletter
Abonnez-vous à notre lettre infos hebdomadaire pour recevoir chaque vendredi nos conseils pour vos plantes, le jardin, la maison... C'est gratuit !
Donnez votre avis, partagez votre expérience sur : L'efficacité des plantes dépolluantes reste à prouver