Les réseaux de chaleur urbains
Qu'est-ce qu'un réseau de chaleur urbain ?
Un réseau de chaleur urbain comprend une unité de production de chaleur primaire centralisée permettant, grâce au transport dans un réseau de distribution souterrain, de desservir plusieurs bâtiments à la fois. Hôpitaux, services administratifs, logements sociaux, groupements scolaires ou d'immeubles, mais aussi logements individuels en lotissements sont ainsi chauffés de manière collective.
Comment fonctionne un réseau de chaleur urbain ?
L'unité de production centrale est une chaufferie alimentée encore parfois par des énergies fossiles ou, plus fréquemment de nos jours, par des énergies renouvelables (géothermie terrestre ou maritime, incinération d'ordures ménagères, combustion de biomasse, chaleur fatale -chaleur perdue par un process industriel qui dégage une énergie thermique- issue de l'industrie, biogaz, photovoltaïque...). Elle est parfois supplée par unité de renfort utilisée en heures de pointe.
Cette unité centrale va permettre de réchauffer un fluide caloporteur conduit par un réseau de canalisations. Après avoir distribué ses calories dans les bâtiments, le fluide refroidi repart vers la station primaire afin d'être chauffé à nouveau.
Tout près de chaque groupe d'immeubles, une sous-station d'échange va permettre le transfert de chaleur grâce à un échangeur. Ce réseau secondaire est généralement géré par le responsable de l'immeuble.
Quels sont les intérêts d'un réseau de chaleur urbain ?
Pour une commune ou une collectivité territoriale mettant en place un réseau de chaleur urbain, les avantages sont multiples :
- Indépendance énergétique permettant en outre de mobiliser les énergies présentes au niveau local et de créer de l'emploi ;
- Valorisation des énergies renouvelables et possibilité d'inciter tous les usagers à basculer vers un mode de chauffage plus durable au niveau de l'environnement ;
- Projet sociétal et environnemental combiné ;
- Offrir aux usagers un coût de chauffage très compétitif, stable et maîtrisé (pas de fluctuations de prix, TVA à 5%...) avec un prix constaté de 25 % moins cher par rapport à un chauffage classique.
Si vous êtes intéressé par ce projet pour votre commune, contactez l'ADEME qui pourra vous aider par la mise à disposition d'études mais aussi par une participation financière très importante via le Fonds Chaleur.
Les réseaux de chaleur urbains vertueux, une solution d'avenir ?
Les enjeux écologiques actuels tendent à conduire les collectivités et les communes vers la mise en place de réseaux de chaleur urbains vertueux, c'est à dire utilisant une part majeure d’énergies renouvelables pour alimenter le réseau de chauffage.
Ce type d'équipement a notamment pour avantage de produire des émissions de gaz à effet de serre diminuées de moitié par rapport à un chauffage centralisé au gaz ou au fioul. Sachant que dans notre pays 20% des émissions de GES proviennent du chauffage, cette part n'est donc pas négligeable.
Utilisant des énergies produites au niveau local et renouvelables, assurant des tarifs compétitifs et stables ainsi qu'une souveraineté au niveau de l'approvisionnement, ce type de réseau de chauffage recyclant la chaleur issue de l'incinération de nos déchets, de la biomasse produite en agriculture, et de bien d'autres sources d’énergies renouvelables semble constituer une solution d'avenir, d'autant que certaines de ces stations permettent également de convertir cette énergie en froid l'été.
Vers un développement de ce mode de chauffage ?
Le développement exponentiel de ce mode de chauffage passe par l'extension et la densification des réseaux existants car de nombreux bâtiments sont situés à moins de 50 m d'un de ces réseaux et seraient donc raccordables d'autant que des aides conséquentes de l'état sont disponibles dans le cadre de la transition énergétique.
La création de nouveaux réseaux est également prévue au programme dans de nombreuses agglomérations. Une bonne nouvelle à la fois pour les usagers, les communes, l'économie et la planète !
Quelques chiffres en France
On compte plus de 800 réseaux de chaleur urbains dans notre pays pour une chaleur nette délivrée de 25,4 Twh avec un taux d'énergie verte de 65 %. Près de 44 000 bâtiments sont raccordés à ces réseaux pour une longueur totale de 6200 km selon les chiffres de l'ADEME.
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