Énergies renouvelables : état des lieux en France
Enjeux et développement des énergies renouvelables
En Europe
Le développement des énergies renouvelables au sein de l'UE est au cœur des discussions. L'objectif fixé est de porter à 27% à l'horizon 2030 la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie (pour comparaison, en 2015 nous étions à 16,7%). Une réflexion est même menée pour monter à 35%, seuil d'autant plus important qu'il faut prendre en compte la différence entre l'énergie primaire et l'énergie livrée, ainsi que la variabilité de certaines ressources (vent, soleil...).
L'autoconsommation, nouvelle impulsion pour le secteur
La loi Nome donne depuis 2010 (applications en 2015 et 2017) la possibilité de consommer sa propre électricité, sans être obligé de passer par un système de revente au fournisseur. La loi introduit aussi la notion d'auto-consommation collective (sous structure juridique). C'est un vrai chamboulement du paysage énergétique et des possibilités qui en découlent. Et l'intérêt est là : selon un sondage OpinionWay (2016-1010 personnes), 47% des gens seraient prêts à investir dans une installation photovoltaïque, dont 47% pour maîtriser leurs dépenses, 24% pour lutter contre le changement climatique, 20% pour éviter les fluctuations de prix et 10% pour apporter une plus-value à leur logement.
Les différentes énergies renouvelables
Les énergies renouvelables (EnR) sont des sources d'énergies avec peu ou pas d'émissions polluantes, dont le renouvellement naturel est suffisamment rapide pour qu'elles soient considérées comme inépuisables. Des « énergies flux » en comparaison aux « énergies stock » dont les quantités sont par définition limitées. On parle de 5 types d'énergies renouvelables : l'énergie solaire, l'éolien, l'hydraulique, la géothermie et les bioénergies.
Le soleil : photovoltaïque et solaire thermodynamique
Production électrique (2016) : 8,7 Twh, soit environ 1,6% de la production totale d'électricité en France (+11,3%) ; 5700 emplois directs.
Les objectifs sont ambitieux, mais le marché est en baisse en France comme en Europe et la multiplication des installations domestiques ne suffit pas à changer la courbe. La réglementation et les subventions semblent évoluer dans le bon sens. Chez nos voisins, le Royaume-Uni est le pays le plus actif, l'Allemagne la 1ère puissance photovoltaïque européenne, la France la 4e. En France, la Nouvelle Aquitaine et l'Occitanie sont les régions les plus productives. Quant à l'énergie solaire thermodynamique, elle a de nombreux atouts, mais est confrontée à un marché international très compétitif.
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Le vent : filière éolienne
Production électrique de la filière éolienne (2016) : 20,9 Twh, soit environ 3,9% de la production totale d'électricité en France (-1,8%) ; 5990 emplois directs.
La France est le 4e parc éolien derrière l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni. La région Grand Est est la mieux dotée juste devant les Hauts-de-France. La filière monte en puissance et est un relais de croissance dans les territoires.
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L'eau : énergies hydraulique et marine
Production électrique hydraulique (2016) : 64 Twh, soit environ 12% de la production totale d'électricité en France (+8,2%) ; production marine : 0,5 Twh. 14430 emplois directs.
L'eau est la 1ère source d'énergie renouvelable en France et 2e source d'électricité après le nucléaire. La filière de l'énergie hydraulique (notamment la production hydro-électrique représentée par les barrages) est solide et stable, forte de 150 ans d'expérience, d'une flexibilité de production et de capacités de stockage. Au top des régions françaises : l'Auvergne et le Rhône-Alpes. Côté marin, la France a de grands atouts, mais la filière est encore en phase de recherches et de développement avec de nombreux projets en cours. Des travaux sont menés sur l'énergie marémotrice, les courants, les vagues (houlomotrice), l'énergie thermique des mers, la salinité (osmotique)...
La terre : géothermie
Production électrique (2016) : 0,08 Twh, soit environ 0,01% de la production totale d'électricité en France.
La production géothermique est encore très faible, mais les projets se multiplient. Le Bas-Rhin est le 2e site national, d'envergure internationale dans ses recherches sur la géothermie profonde. Une centrale unique au monde a d'ailleurs été installée sur place. On trouve d'autres projets géothermiques dans le sud de la France et en Guadeloupe dont l'implantation remonte à 1970 !
Les matières organiques : biomasse et biogaz
Production électrique biomasse solide (2016) : 2,4 Twh et production biogaz : 1,9 Twh, soit environ 1,6% de la production totale d'électricité en France (+6,3%) ; 7730 emplois directs.
La biomasse a des usages thermiques et électriques. Le bois en est la première source.
En biogaz les sources sont variées : décharges, ordures ménagères, sites industriels, stations d'épuration, méthanisation agricole... Les sites de production sont plutôt bien répartis sur le territoire français et de nombreux projets et recherches sont en cours ; en outre, la réglementation évolue et de nouveaux mécanismes de soutien favorables apparaissent. La France vise 10% de biogaz dans le réseau d'ici 2030. La filière se structure doucement et les chiffres sont en hausse constante. Au top des régions, l’Île de France et le Grand Est.
France : chiffres-clés
Un territoire privilégié
Sur le plan géo-climatique la France est plutôt privilégiée : 2e pays d'Europe sur le potentiel vent (derrière la Grande Bretagne), 5e en ensoleillement, un réseau et une puissance hydraulique solides, 2e pays du monde en surface maritime (derrière les États-Unis), nombreux gisements géothermiques... autant d’atouts majeurs qui peuvent nous permettre de nous positionner sur le devant de la scène et de pousser haut et fort les énergies renouvelables.
Les résultats français
- Les énergies renouvelables les plus développées en France sont dans l'ordre : l’hydraulique, l'éolien, le photovoltaïque.
- Le taux de couverture EnR (2016) dans notre consommation électrique est de 22,9%. En comparaison, en 2016, le nucléaire permet de produire 72,2% (-7,9%), le gaz 6,6% (+60,8%), le charbon 1,4% (-15,4%) et le fioul 0,6% (-16,1%).
- Les emplois directs liés aux énergies renouvelables sont d'environ 44 500 (2016) ;
Le travail sur les énergies renouvelables est une lame de fond qui avance, doucement mais sûrement, fourmille de recherches, de projets, de solutions qui n'ont pas d'avenir contre d'autres qui révolutionnent le secteur et ouvrent de nouvelles perspectives à grande ou à petite échelle. Car tout n'est qu'une question de perspectives, additionnées à du temps et de l'investissement. La course est parallèle et non concurrentielle et pour briller, la France devra mettre tous les atouts de son côté, pousser l’innovation, travailler la diversité, la flexibilité, la question du stockage et du coût consommateur.
(Chiffres : Baromètre 2017 Observ'ER des EnR électriques en France – Ademe – Bilan électrique français 2016 RTE)
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