Biogaz : un sujet source de débats

Qu’est-ce que le biogaz ?

Le biogaz est un gaz combustible, issu de la fermentation de matières organiques, et résulte d’un processus appelé méthanisation, biométhanisation ou digestion anaérobie. Il se compose principalement de méthane et de dioxyde de carbone, ainsi que d’autres composés en quantités limitées (eau, sulfure d’hydrogène…). La méthanisation se produit spontanément dans les marais, les rizières ou encore l’estomac des ruminants. Ce processus, aujourd’hui maîtrisé par l’Homme, peut être mis en place de manière contrôlée.

Comment sont fabriqués les biogaz ?

Pour produire du biogaz, on place de la matière organique d’origine végétale ou animale dans des cuves fermées, appelées méthaniseurs ou digesteurs. La matière organique est dégradée en méthane grâce à des bactéries spécifiques, en l’absence d’oxygène. La matière non transformée restant après l’extraction du biogaz est appelée digestat.

La méthanisation permet de valoriser des déchets organiques de différentes sortes :

• Produits agricoles (résidus de récoltes, lisiers, fumiers, couverts végétaux…) ;
• Produits industriels (jus résiduels, graisses…) ;
• Produits de collectivités (herbe de tonte, résidus alimentaires…) ;
• Boues de station d’épuration.

Les biogaz sont parfois fabriqués à partir de cultures dédiées : c’est le cas en Allemagne. Mais en France, l’approvisionnement des méthaniseurs par des cultures alimentaires est limité à 15 % (en pratique, leur part va de 3 à 6 %).

Les utilisations du biogaz

Le biogaz permet de produire de la chaleur et de l’électricité par sa combustion. Après avoir subi différents traitements, le biogaz épuré (ou biométhane) présente les mêmes caractéristiques que le gaz naturel composé lui aussi de méthane). Il peut être injecté dans le réseau de gaz naturel, ou être utilisé comme carburant. Il est alors appelé biogaz carburant, ou bioGNV. Bien que le bilan des biocarburants soit mitigé, le bioGNV, contrairement au GNV (Gaz Naturel Véhicule), ne provient pas de sources fossiles. Si cette solution est encore peu développée, elle permettrait des réductions d’émissions de GES notables, selon l’ADEME.

Biogaz : des avantages et des inconvénients qui interpellent

Les biogaz, en tant qu’énergie renouvelable, présentent un certain nombre d’avantages :

• Lors de sa combustion, le biogaz ne dégage que le dioxyde de carbone emmagasiné par la matière organique dont il est issu. Le biométhane est 5 à 10 fois moins émetteur de GES que le gaz naturel, toujours selon l’ADEME ;
• Un pas vers l’indépendance énergétique, à l’heure où la France importe presque la totalité de son gaz. Le biogaz permettrait également d’être moins de dépendant des énergies fossiles ;
• La valorisation des déchets organiques ;
• Une diversification des revenus des agriculteurs, une meilleure gestion des effluents d’élevage et des digestats utilisés comme fertilisants, en alternative aux engrais de synthèse ;
• La création d’emplois locaux.

Malgré ses atouts, la production de biogaz génère tout de même des inquiétudes. Si la méthanisation permet de recycler les déchets organiques, et notamment les déchets agricoles, produire des cultures uniquement pour le biogaz n’aurait que peu de sens.

De plus, la provenance des matières organiques utilisées conditionne fortement la qualité du produit final, dont le digestat. Le risque de pollution des sols et de l’eau lié à des digestats de mauvaise qualité ou à des pratiques d’épandage non optimales n’est pas à minimiser.

Enfin, le bilan carbone et la performance de la production de biogaz dépend largement du type d’unité de méthanisation, et des modèles développés… Sans oublier que notre objectif premier doit rester de réduire, autant que possible, notre consommation d’énergie !