Comment limiter la pollution numérique ?

Qu’entend-on par pollution numérique ?

Difficile d’imaginer, lorsque vous surfez sur le Net ou visionnez un film en streaming, que vous êtes en train de polluer. Pourtant, même si elle est invisible, la pollution numérique existe bel et bien. Elle correspond aux impacts environnementaux engendrés par l’ensemble des appareils connectés : TV, ordinateur, smartphone, tablette, etc.

Ces impacts se manifestent sous diverses formes : émissions de gaz à effet de serre, érosion de la biodiversité à la suite de l’extraction de minerais et de terres rares, contaminations chimiques, épuisement des ressources, surconsommation d’eau, d’électricité et d’énergie primaire et production de déchets électroniques.

Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), le numérique représente 10 % de la consommation électrique annuelle de chaque Français et 2,5 % de l’empreinte carbone du pays. Les gaz à effet de serre sont produits à 78 % par la fabrication des appareils numériques en lien, notamment, avec l’extraction de métaux rares et à 21 % par leur utilisation. À titre d’exemple, votre téléviseur connecté nécessite l’extraction de 2,5 tonnes de matières premières et produit 350 kg de CO2 (Source : Greenpeace).

Quelles sont les sources de pollution numérique ?

On observe trois grandes sources de pollution numérique :

• La fabrication des matériels numériques et leur utilisation : packaging, le transport, le recyclage des matériels informatiques et leur utilisation génèrent 65 à 90 % des impacts environnementaux de la pollution numérique.
• Les centres de données (data centers) : ils permettent de stocker les données numériques et représentent 4 à 22 % des sources de pollution numérique (bien que numériser les différents documents du quotidien des particuliers et des entreprises permet de limiter la consommation de papier et donc la destruction d’arbres).
• Les services et applications numériques : ce sont les réseaux internet qui sont responsables à eux seuls de 2 à 14 % de cette pollution (Source : ADEME).

Si rien n’est entrepris, ces sources de pollution numérique risquent de gagner en volume. Dès 2020, l’État a donc confié, à l’Ademe et à l’Arcep (Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la Distribution de la Presse) la mission de réaliser une étude prospective à l’horizon 2030 et 2050. Il en ressort que l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2020 et 2050. Quant aux émissions de gaz à effet de serre, elles augmenteraient de 45 % entre 2020 et 2030 et tripleraient entre 2020 et 2050.

Quelles solutions ?

Dans cette étude, différents “leviers d’action” sont proposés afin d’empêcher cette escalade catastrophique et, notamment, l’éco-conception : il s’agit de la prise en compte des impacts environnementaux lors de la conception des produits numériques, de leur cycle de vie et de leur recyclage.

L’adaptation de comportements plus responsables par les utilisateurs constitue également un levier à ne pas négliger. Car si les fabricants doivent s’engager dans des procédures plus écologiques et un respect des ressources disponibles, chaque usager peut faire reculer la pollution numérique par la mise en place de nouvelles habitudes de consommation.

10 conseils pour diminuer la pollution numérique

1. Limitez le volume de matériel informatique

Inutile de multiplier les appareils connectés à la maison ! Optez pour une consommation raisonnée répondant à vos besoins plutôt qu’à vos envies. Veillez, également, à réduire les écrans pour vos enfants qui gagneront à pratiquer des activités intellectuelles (jeux de société, jeux de logique, etc.) et physiques.

2. Optez pour le matériel d’occasion

Les appareils reconditionnés ont envahi les enseignes généralistes et spécialisées : c’est donc le bon moment pour passer aux produits d’occasion. Bien moins couteux, ils ont été réinitialisés et testés afin de garantir leur bon fonctionnement. Ils évitent ainsi de recourir à l’achat et d’encourager la fabrication et ses effets polluants.

3. Conservez votre matériel tant qu’il fonctionne

Ne cédez pas aux effets de mode ! Pensez-vous que la vie sera plus belle si vous achetez le dernier smartphone ? Hormis un trou dans votre budget, ce nouvel appareil ne changera pas votre quotidien. Préférez une utilisation raisonnée en changeant vos appareils uniquement lorsqu’ils tombent en panne et ne peuvent pas être réparés.

4. Veillez au recyclage de vos déchets électroniques

Déposez vos appareils informatiques usagés dans les bacs de collecte prévus à cet effet, au sein des surfaces commerciales et des déchetteries. Vous permettrez ainsi que certaines pièces soient réutilisées avant élimination ou enfouissement. À titre d’information, “environ 50 % des déchets électriques et électroniques sont collectés par les éco-organismes auprès des ménages, avec un taux de recyclage de 80 %” (Source : Ademe).

5. Réduisez la consommation d’énergie sur vos appareils

Certaines fonctionnalités de vos appareils vous proposent de réduire votre consommation d’énergie tout en respectant vos yeux ! C’est le cas du mode sombre qui permet de baisser la luminosité de votre smartphone ou du mode avion qui supprime les alertes liées aux nombreuses notifications. Les appareils en veille peuvent aussi être éteints hors utilisation : box internet, TV, ordinateur, etc.

6. Évitez de regarder des vidéos en streaming

Le streaming, service proposant des vidéos à la demande, est aujourd’hui très présent dans le monde entier avec des plateformes comme Netflix, Amazon Prime ou des applications comme YouTube. À lui seul, il représente “60 % des flux de données sur internet” et serait responsable de 1 % des émissions mondiales de CO2 (Source : Greenpeace). Afin de limiter la pollution numérique, téléchargez vos vidéos à l’avance sur le réseau wi-fi et bloquez la lecture automatique des vidéos sur les applications et réseaux sociaux.

7. Diminuez la résolution de vos écrans

Sans nuire au confort de lecture, vous pouvez diminuer la résolution de votre écran et donc limiter les impacts environnementaux sur votre smartphone, votre ordinateur ou votre téléviseur. Il vous suffit de vous rendre dans les réglages de votre plateforme ou de votre application : une résolution de 240p est adaptée pour une lecture vidéo sur smartphone et une résolution de 720p pour une lecture sur ordinateur portable (Source : Greenpeace).

8. Nettoyez régulièrement votre smartphone

Données cachées, photos accumulées, captures d’écran, onglets ouverts, applications inutilisées, notifications constituent quelques exemples des nombreux éléments qui alourdissent le fonctionnement de votre smartphone et sa dépense énergétique. Veillez donc à nettoyer régulièrement votre téléphone : le confort d’utilisation n’en sera que meilleur.

9. Allégez votre boite mail

Même chose pour les multiples e-mails qui envahissent quotidiennement votre boite de réception ! Supprimez les messages après lecture et les pièces jointes volumineuses. Désabonnez-vous des e-mails reçus à la suite d’un achat que vous ne lisez pas et des newsletters non consultées.

10. Stockez vos données sur disque dur plutôt que sur le Cloud

Enfin, n’hésitez pas à revenir à l’ancienne méthode qui consiste à stocker les données numériques sur un disque dur plutôt que sur le Cloud. Profitez-en pour faire le tri et conserver uniquement ce qui est indispensable.