Verre : réutiliser, c'est mieux que recycler !
Le verre, un matériau vorace en énergie
Le verre est un matériau translucide qui constitue 45 % des emballages en France. Considéré comme écologique car recyclable, sa fabrication et son recyclage consomment beaucoup d'énergie. Pour faire très simple, le verre est fabriqué à base de silice (sable), et de fondants sous la forme de soude, et de chaux. Ces éléments sont portés à une température de 1600 degrés dans un four jusqu'à leur fusion. Une pâte incandescente en résulte, qui sera moulée selon la forme désirée.
Ces fours sont alimentés par du fioul ou du gaz, voire plus récemment par l’électricité.
Ainsi, produire une tonne de verre a un impact non négligeable sur l'environnement au niveau des émissions de gaz à effet de serre, tout comme son recyclage qui demande une collecte, des transports, un tri des différents verres (car tous ne se recyclent pas de la même manière), puis une transformation sous forme de calcin qui sera ensuite fondu et moulé en bouteilles.
Résultat : à la fabrication à partir de matières premières, une tonne de verre présente un fort impact carbone (510 kg de CO2), en version recyclée, la même quantité émet 350 kg de CO2 environ.
Le verre, un matériau recyclable à l'infini ?
Le recyclage est un acte citoyen qui devient évident face aux enjeux planétaires, il permet de ne plus extraire les matières premières du sol et de réutiliser l'existant. En France, le taux de recyclage du verre est de 70 %, ce qui signifie que 30 % du verre est cassé, voire jeté sans plus de principe et parfois même dans la nature où il mettra plusieurs millénaires à se dégrader.
Le verre fait partie de ces matériaux supposés être recyclables à l'infini, en théorie ! Cependant tout n'est pas si simple. Les différents types de verres (colorés, techniques, plats, contenant des gaz ou du plomb...) doivent être triés, traités et recyclés différemment. Transformer ces verres usagés en nouveau matériau demeure donc très technique et énergivore alors que les réutiliser semble être une solution de choix pour gérer au mieux l'impact de nos industries sur le réchauffement climatique.
Quelles solutions pour un meilleur emploi du verre dans le futur ?
De plus en plus, et notamment avec la nouvelle loi anti gaspillage pour une économie circulaire (1) qui tend à modifier le modèle de production et de consommation dans un but de limitation des déchets et de préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat, un nouveau virage semble s'amorcer : la réutilisation des emballages en verre. En effet, fabriquer des emballages en verre à usage unique, même s'ils sont issus de verre recyclé semble une aberration surtout lorsqu'ils pourraient être réutilisés de nombreuses fois.
Certes, les détracteurs de la formule évoqueront le coût écologique du transport et du lavage, cependant, selon une étude de l'Ademe sur les bouteilles consignées issues de l’hôtellerie et la restauration, le verre consigné serait moins impactant de 50% sur les émissions de gaz à effet de serre.
La consigne : une solution évidente
Autrefois très usitée, notamment avant l'invasion des bouteilles en plastique, la consigne constituait déjà une solution de choix.
La technique consiste en l'achat d'une bouteille comprenant le prix de la "location" de ce contenant. L'équivalent de ce montant sera remis à l'acheteur uniquement lorsqu'il rapporte l'objet qui sera alors lavé et réutilisé.
Le système est très répandu en Allemagne ou en Belgique, pays dont les consommateurs ont pleinement intégré le principe. En France seuls les cafés, les restaurants et certains hôtels ont adopté cette méthode, mais pas encore les particuliers, qui pourtant, sont majoritairement favorables à cette idée.
Certaines entreprises pilotes testent l'économie circulaire du verre, c'est le cas de METEOR en Alsace qui réutilise près de 20 fois chaque bouteille de bière produite, soit une circulation de la même bouteille durant plus de 6 ans. Cette entreprise, qui réalise l’embouteillage, s'occupe également de la livraison puis de la reprise des bouteilles vides en mettant en place une astucieuse logistique inversée afin de récupérer les bouteilles vides lors de la livraison des bouteilles pleines. Ensuite,
elle s'occupe du lavage et du remplissage. La boucle est fermée, et tout se passe au niveau local.
La réutilisation du verre au niveau des consommateurs
Outre le système de consigne, il existe des gestes simples et parfois créatifs qui peuvent être envisagés par les consommateurs comme :
- Laver les bocaux contenant de la moutarde, des légumes ou autres pour les réutiliser afin de stocker de nouveaux aliments achetés en vrac ou faire ses propres conserves ;
- Se rendre dans les magasins équipés afin de remplir ses bouteilles vides d'huile, de jus de fruits ou de vinaigre ;
- Utiliser comme nos grands-parents des dames jeannes pour les remplir de vin directement à la cave ;
- Investir dans un filtre performant pour consommer sans risque l'eau du robinet et réutiliser la carafe ou une ancienne bouteille au lieu d'en acheter de nouvelles, qu'elles soient en verre ou en plastique ;
- L'art de la récup' : détourner des bocaux pour en faire des vases, des bougies, des pots à crayons, ou pour emporter vos repas préparés au préalable.
Les solutions sont multiples, à vous de réfléchir à celles qui vous conviennent le mieux et à les partager pour faire fleurir vos idées !
(1) Loi anti gaspillage
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