La tiny house, un nouvel habitat léger et mobile
Une micro maison roulante, en bois
La tiny house est une très petite maison, légère, avec une ossature en bois. Montée sur une remorque et tractée par un véhicule, elle peut être déplacée au gré des envies. Elle n'excède généralement pas 20m2 de surface au sol ; cette exiguïté est compensée par des aménagement très fonctionnels et une optimisation de l'espace disponible : éléments escamotables, amovibles, mezzanine, rangements intégrés... Elle peut être dotée de toilettes sèches, d'une douche, et de tout le nécessaire pour cuisiner. On peut donc parfaitement y vivre : on est loin du concept de simple cabane.
D'où vient le mouvement des tiny houses ?
Les tiny houses sont apparues aux Etats-Unis au début des années 2000. En France, c'est à partir de 2012 que les premiers fabricants ont commencé à en proposer. Véritable mouvement architectural et sociétal, la tiny house est née de la conjonction de plusieurs facteurs :
- la hausse du prix de l'immobilier : une tiny house coûte bien moins cher qu'une maison classique ou qu'un appartement ;
- l'attrait de la simplicité volontaire : des maisons plus petites, mieux optimisées, obligeant à (permettant de ?) se limiter à l'essentiel, sans perte d'espace ;
- le goût de la mobilité : moins de contraintes, plus de liberté ;
- la nature derrière les fenêtres : une tiny house permet de jeter l'ancre à peu près n'importe où, en zone urbaine comme dans la nature (à condition de respecter la législation) ;
- la possibilité de construire soi-même sa maison : bâtir une tiny house tient plus de l'assemblage que de la construction "en dur". Pas de maçonnerie, mais une ossature en bois sur laquelle viennent se poser des matériaux isolants, un toit et un bardage esthétique.
Notons que depuis la crise sanitaire de 2020-2021, avec sa série de confinements, les tiny houses ont trouvé un nouveau public : celui de citadins lassés de la vie urbaine, claquemurés dans des appartements exigus, et coupés de la nature.
Construire soi-même, une solution économique... pour les bricoleurs
Il est tout à fait possible de construire soi-même sa tiny house. De la conception (des applications permettent de concevoir des plans) à la réalisation, vous pouvez tout assumer. Le coût de la maisonnette en sera réduit de moitié en moyenne, mais il faut avoir de bonnes connaissances en bricolage, ou se faire aider (ossature, charpente, toiture, bardage, isolation, étanchéité, électricité, plomberie, système de ventilation...). Comptez environ 3 mois de travail à temps plein pour une personne à l'aise en bricolage, et un coût de 25.000€ en moyenne (beaucoup plus ou beaucoup moins, selon le confort, les matériaux choisis...). Si vous achetez clé en main, les prix varient de 30.000 à 80.000€.
Que prévoit la législation pour stationner ?
La législation est assez floue en matière de tiny house. Avec la loi Alur (2014), l'existence de ces petites maisons mobiles a été reconnue, comme celle des tippis, yourtes et roulottes, en tant que mode d'habitat alternatif. Cependant, depuis 2019, il est interdit d'installer une tiny house sur un terrain privé (votre jardin ou celui d'un ami, par exemple) pour y habiter.
Si vous envisagez de stationner votre tiny house (non habitée) pour une durée supérieure à 3 mois dans votre jardin, sachez en outre qu'il faudra faire une déclaration de travaux en mairie si la surface au sol est inférieure à 20m². Au-delà de 20m², il faut demander un permis de construire.
Lorsque vous vous déplacez avec votre micro-maison et que vous l'utilisez comme lieu d'habitation, vous devez stationner en zone urbaine ou en "zone pastille" (zone agricole ou naturelle non constructible) prévues à cet effet par le PLU (Plan Local d'Urbanisme) de la commune. En l'absence de PLU (dans une petite commune par exemple), rapprochez-vous de la mairie pour savoir où il vous est possible de stationner. Dans tous les cas, mieux vaut vérifier auprès de la municipalité si votre tiny house est tolérée, car certains élus n'apprécient pas la présence de ces maisons roulantes.
Dimensions et contraintes techniques ou administratives
Les dimensions d'un tiny house sont réglementées.
- Poids maximum (véhicule de tractage + attelage + tiny house) : 3500 kg (permis BE requis)
- Longueur maximum tiny house : 12 mètres
- Longueur maximum véhicule + tiny house : 18 mètres
- Largeur maximum : 2,55 mètres
- Hauteur : non limitée (la plupart des routes sont conçues pour des véhicules ne dépassant guère 4 mètres de haut).
Une tiny house est considérée comme une remorque. A ce titre, elle doit être assurée (avec le véhicule de tractage) et immatriculée en préfecture. Elle doit également avoir sa propre carte grise. Elle est également considérée comme une habitation : il faut donc souscrire un contrat assurance habitation.
En matière de taxe, il n'y a pas de taxe foncière ni de taxe d'habitation, mais une taxe sur les résidences mobiles (maximum 150€ par an). En outre, il faut éventuellement s'acquitter de la taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères et de la taxe de raccordement au système d’assainissement collectif.
S'affranchir des contraintes, est-ce renoncer au confort ?
Quand on vit dans une tiny house, et d'autant plus si on profite de la mobilité qu'elle autorise, on renonce à être relié au réseau électrique et à celui d'eau potable. Pour alimenter les appareils électriques et s'éclairer, des panneaux solaires installés sur le toit ou les murs apportent l'énergie nécessaire. Quant à l'eau destinée à se laver, à faire le ménage ou nettoyer des légumes par exemple, elle est apportée par la pluie : de nombreuses micromaisons disposent d'un système de récupération de l'eau de pluie, via le toit. Enfin, un système de pompe récupère les eaux usées et des toilettes sèches peuvent améliorer le confort à bord.
Ceci étant posé, on ne peut pas dire que la tiny house soit un habitat de fortune, inconfortable et condamnant à une vie spartiate. Selon l'aménagement, les matériaux et les options choisies, une micromaison peut s'avérer presque luxueuse et en tout cas, très douillette et agréable à vivre, pour qui n'a pas besoin de beaucoup d'espace pour se sentir bien. L'espace, il est dehors !
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