LED et pollution lumineuse
La pollution lumineuse continue de s'accentuer
La pollution lumineuse ou photo-pollution est une pollution due aux éclairages artificiels, en particulier la nuit. Le débat n'est pas récent, entre consommations électriques déraisonnées et dommages collatéraux, et les conclusions sont toutes alarmistes : une étude publiée en novembre 2017 dans la Revue scientifique Science Advances, démontre que l'intensité lumineuse a augmenté de 2,2 % par an (en moyenne) dans le monde (chiffres 2012>2016).
Comment les led aggravent la pollution lumineuse
Les LED, lampes à diodes électroluminescentes, se démocratisent largement et leur utilisation est exponentielle, probablement parce que leurs avantages sont nombreux, entre intensité d'éclairage, consommation moindre, durée de vie incroyable, sécurité, multitude d'utilisations, à l'intérieur comme à l'extérieur... On en trouve partout et sous toutes les formes.
Les led réduisent la facture électrique, certes, mais du coup libèrent les utilisateurs d'une certaine pression financière. Les chercheurs ont déjà commencé à montrer que les économies réalisées ont tendance à être investies pour augmenter le nombre des éclairages extérieurs (ceux des bâtiments et des équipements collectifs, mais aussi l'éclairage des jardins de particuliers). Sans compter que ces lampes s'utilisent partout, même sans électricité (lire : Eclairage du jardin : les lampes LEDs). Ça, c'est pour l'aspect augmentation du nombre, mais on peut y ajouter qu'elles émettent plus de lumière et que cette lumière est différente, plus éblouissante, plus diffuse...
Si l'on prend en compte toutes ces constatations, plus le fait que les outils de mesure ne perçoivent et ne quantifient pas encore parfaitement ces « nouvelles » lumières, on peut dire que la tendance « pollution lumineuse » est très loin d'être à la baisse, et que les led n'y sont pas pour rien !
QUELQUES CHIFFRES
- En 1830, les responsables de l'éclairage à Paris n'allumaient qu'un réverbère sur deux les nuits claires. Aujourd'hui en France, environ 12 000 communes pratiquent déjà une extinction partielle ou totale de l'éclairage public au cours de la nuit. 79 % des Français se disent favorables à la réduction de la durée d’éclairage des rues la nuit (OpinionWay pour l'ANPCEN) ;
- 1/3 de l'humanité ne voit jamais les étoiles, 60% des Européen et près de 80 % des Nord-américains (Science Advances-2016).
Pollution lumineuse : un fléau pour la faune, la flore et la santé humaine
Il est important de rappeler que cette fameuse pollution lumineuse, n'est pas sans conséquences sur les animaux, les plantes et même sur notre santé, ce qui préoccupe grandement les scientifiques. En effet, la lumière la nuit, intense, constante, perturbe les rythmes biologiques de tous les êtres vivants. Les animaux de nuit (insectes, oiseaux nocturnes, chauves-souris...) sont gênés, exposés, se délocalisent parfois en périphérie des villes. La lumière bleue des led n'est pas non plus sans danger pour leurs yeux.
On constate aussi un dérèglement des cycles biologiques des plantes, voire une dégénérescence précoce des végétaux, là où les lumières sont constantes, leur dormance étant contrariée.
Enfin, de nombreuses études mettent aussi en évidence les risques pour les humains de l'excès de lumière en général, avec des conséquences sur le sommeil, le poids, la santé mentale, les défenses immunitaires...
Nuisances lumineuses : nouvelle réglementation
Les nuisances lumineuses sont reconnues en France depuis la loi Grenelle I (loi n° 2009-967 du 3 août 2009) et suite aux nombreuses démarches d’associations, le gouvernement a pris un arrêté pour lutter contre la pollution lumineuse nocturne (décembre 2018) : restrictions d'éclairage la nuit dans les jardins, sur les façades des monuments, dans les parkings ouverts, les équipements sportifs, les espaces naturels… La plupart de ces dispositions entreront en vigueur en 2021. Le texte mentionne entre autres des notions de températures de couleurs, de protection de la biodiversité... mais reste encore modeste sur le champ des restrictions. À suivre...
L'ONU envisage de considérer le ciel étoilé comme "patrimoine commun de l'humanité". Nous pourrions peut-être commencer par redonner simplement toute sa place à notre nuit, le ciel nous le rendra !
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Gwadarebour 07/05/2021, à Basse-terre
Sidérant, et rien ne va en s'améliorant. Je le constate de jour en jour dans mon département insulaire. Ces éclairages sont agressifs, éblouissants, souvent peu utiles ou excessifs, et de plus en plus nombreux, tant dans les municipalités que chez les particuliers qui transforment leur extérieur en Château de Versailles. C'est un phénomène qui va à l' encontre du bon sens, tout comme cette folle invasion de SUV, également équipés de phares LED qui rendent la conduite nocturne pénible pour les autres ! Mais dans quel monde vivons nous, et quel avenir lui réserve-t-on en continuant d'agir de la sorte, sans réfléchir un instant ? Et ce n'est qu'une absurdité parmi bien d'autres, comme celle de traiter les espaces verts à l'aide d'engins thermiques nuisibles à l'environnement et aux habitants. Les choix des uns au détriment des autres est définitivement désespérant... Merci pour cet article.
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